Bodyfarm - The Coming Scourge
Chronique CD album (38:38)
- Style
Death metal - Label(s)
Cyclone Empire - Sortie
2013 - Lieu d'enregistrement Bandbunker Studios
écouter "Unbroken"
Bodyfarm, tous les vieux croutons de mon espèce en garde un souvenir ému, ainsi que cette « rengaine » entêtante :
Bodyfarm is in da house … BODY-FARM !
Bodyfarm is in da house … BODY-FARM !
Bodyfarm is in da house … BODY-FARM !
Bodyfarm is in da house … BODY-FARM !
B-F, B-F, B…F !
Bodyfarm, Body-muthakuckin-Farm !
Comment ça j’ai dû abuser de la verveine au Jet 27? Rien à voir avec Ice « suckmymuthafuckindick » T? Je… Rhâââ, foutus ravages des années qui passent et de l’alcool qui coule!
Bon allez, trêve de zouaveries, parce que ce n’est pas franchement le créneau de The Coming Scourge, 2e album des hollandais de Bodyfarm. Si si, ils nous viennent bien des Bas-Pays, ce n’est pas une erreur, bien que tout porterait en effet à croire que nos lascars ont vu le jour quelques encablures plus haut, au royaume des Krisprolls, des caribous et des dents cariées aux Daims. Faut dire que dans le genre « On est les petits cousins de Rogga Johansson », les bataves ont sorti le grand jeu:
- ils ont établi résidence chez Cyclone Empire, fief des Demiurg, Down Among The Dead Men, Paganizer et autre The Grotesquery
- la pochette du présent opus a été réalisée par Juanjo Castellano, doublure officielle de Necrolord, qui a aussi bossé pour Putrevore, Ribspreader ou Paganizer
- le mix et le mastering de l’album nous viennent des Garagelands Studios où The 11th Hour, Bone Gnawer ou Paganizer vont également péter [dans] des micros
Sans parler bien évidemment de la musique, froidement brumeuse, gaillardement belliqueuse ou spectralement épique selon l’humeur du morceau. Bref, du pur « Swedish », entre death warrioreries à la Unleashed, blizzard-frais-blizzard-du-matin-au-sommet-des-grands-pins à la Dissection (cf. « The Well Of Decay ») et brassage joyeux de vieilleries juteuses à la Bloodbath.
L’avantage c’est que, plutôt que de nous servir un bloc monolithique de Skogsberg-death saucissonné au petit bonheur en 10 morceaux, Bodyfarm aime à varier les plaisirs. Ainsi « Unbroken », le "tube" de l’opus, revendique clairement des origines punky – les même que celles qui transparaissaient encore sur le premier Entombed et ses contemporains – sans pour autant négliger un petit passage renvoyant au Sodom de Agent Orange (à partir de 2:10). Sur « Frontline Massacre » on passe au death routier de champ de bataille, tandis que sur « The Coming Scourge » on ressort la doublette growl / vitriol shriekesque chère à Deicide, et que sur « Eden’s Destruction » on joue la carte – méchamment usée – de l’instrumental atmo-mélancolique. OK, c’est pas avec ça que les hollandais risquent de remporter le concours Lépine de la Metal Innovation, mais cette 1ere moitié d’opus offre largement de quoi faire éclore des sourires satisfaits sur le visage des clients du Blood, Guts & Sli Bar.
Sauf que la suite des évènements est quand même moins solide, et ce malgré la froide furie d’un « The Well Of Decay » tout à fait satisfaisant. Bah oui, parce que la death-doomerie glacée de « The Frozen Wall » nous englue dans une épaisse et maussade mélasse dont « Der Landkreuzer » ne risque pas de nous extirper (malgré un featuring de M. Gebédi de Hail of Bullets) vu le manque d’enthousiasme affiché – un manque d'enthousiasme qui aurait justifié un titre alternatif du style « J’en ai plein les bottes ». Et ce n’est pas la figure imposée « The Siege Of The Mind » – putain les gars ‘faut qu’on colle un morceau héroïco-guerrier vers la fin sinon ça va pas le faire – qui redressera le manche vu son manque de conviction et d’originalité. Alors c’est sûr, la réinterprétation finale du « Enter The Eternal Fire » de Bathory remettra un peu de baume au cœur, sauf que ce n’est jamais bon quand une reprise semble, tout bien considéré, être le meilleur morceau d’un album…
OK, The Coming Scourge est ficelé avec professionnalisme, et on y trouve de quoi faire cuire les merguez en secouant nonchalamment mais agréablement la nuque en cadence. Mais une grosse fin d’album franchement faiblarde et un manque cruel de personnalité et d’accroche auront vite raison de sa durée de vie. On lui préférera « The Cuming Courge » sur You-vegan-porn…
La chronique, version courte: à ma gauche, les plus: varié, gaillard, old school, carré. A ma droite, les moins: raplapla, inégal, tiède. The Coming Scourge n’est pas franchement mauvais, il a même ses bons moments pour qui apprécie le death old school from Sweden, mais il finira rapidement tout au fond du (** musique stressante, voix grave **) « Tiroir de l’Oubli »…
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