Bologna Violenta - Discordia
Chronique CD album (24:27)
- Style
Symphonic Punk metal - Label(s)
Overdrive Records - Sortie
2016 - Lieu d'enregistrement Plaster Recording Studio & Studio Pesante
- écouter via bandcamp
Vous souvenez-vous qu’il y a un peu plus d’un an, en ces mêmes pages, nous vous conseillions vivement de vous laisser tenter par le « Nawak Symphonic Punk metal » de Lou Kelly? Non? Vous aviez cours de Tai-chi-chuan ce jour-là? Eh bien il n’est jamais trop tard pour bien faire et rattraper cette vilaine lacune… Et si l’on déterre aujourd’hui cette référence relativement confidentielle, c’est que d’Italie nous arrive ce que les optimistes qualifieront de « petit frère » – et que les médisants affubleront sans doute du sobriquet de « clone » – du one man band américain ci-avant évoqué: Bologna Violenta.
Et pourquoi cela serait-il mal avisé de traiter Nicola Manzan (qui a collaboré avec Menace, Igorrr, Jesu…) et – depuis peu, puisqu’il n’a participé qu’à cet album – Alessandro Vagnoni (Tapewhore, Infernal Poetry…) de vils copieurs? Peut-être parce que Discordia est le 5e album de leur formation, et que le gros back catalogue qui décore avantageusement le CV de celle-ci pourrait difficilement dériver intégralement du seul album Hooligans, sorti en 2015. Et même si c’est vrai que l’on retrouve chez les deux la cohabitation pas toujours raisonnable d’éléments symphoniques et d’un Punk metal instrumental survolté, ainsi qu’une propension certaine à donner parfois dans la musique de film, on remarque aussi que le rejeton du sieur Kelly est plus franchement Nawak, tandis que les italiens restent plus « Grind » (gros guillemets quand même). De plus, bien que ces séances de lattage rythmique semblent parfois proches de ce que pourrait générer une BAR, et qu’il existe une dimension un peu « synthétique » à la musique de Bologna Violenta, ce dernier fait beaucoup moins appel au CPU de son ordi que son compère d'outre-Atlantique pour générer des Tchac-Boum et des Tsoin-Tsoin. En effet Alessandro se charge de triturer une vraie batterie 100% garantie véritables peaux & cymbales, tandis que Nicola s’occupe d’une bonne partie des instruments classiques – violon, violoncelle – quand il ne délègue pas la tâche à des amis (pour le piano, la trompette ou le trombone).
... Alors pas d’amalgame, hein!
En insistant plus sur le côté « Grind » que son collègue américain – du moins en ce qui concerne la brièveté des titres et le niveau général d’hystérie – Bologna Violenta laisse par contre moins facilement l’auditeur rentrer dans son trip. Et pourtant la sauce prend régulièrement, sur « Il Processos », « Il tempo dell'astinenza » ou encore « Colonialismo ». D’autant que malgré le créneau très typé au sein duquel il évolue, le groupe sait varier les atmosphères, plus Jazzo-atmosphérique sur « Lavoro e rapina in Mongolia », plus Dark Doom sympho sur « I postriboli d'Oriente », ou très proche du registre de Melt Banana sur « Incredibile lite al supermercato » (notamment grâce à un rarissime recours au « chant »).
Alors certes, vu qu’on ne découvre le groupe qu'aujourd'hui, ceci un an après Lou Kelly, l’impact de Discordia est moins important que ce qu’il aurait pu être. Mais cela n'occulte en rien le fait qu'il s’agisse là d’un très bon album, inscrit dans une démarche osée à soutenir sans retenue... Et que nous soutenons donc logiquement!
(Vous remarquerez par ailleurs que le chroniqueur qui vous cause ici a réussi à écrire cette longue chronique sans tomber une seule fois dans la facilité consistant à écrire « Bologna Violenta envoie méchamment la sauce ». Non parce que les jeux de mot à 3 balles, sans gloire ni éclat, pas de ça chez nous! Non non… Bah quoi?)
La chronique, version courte: Musique symphonique et Punk/Grind peuvent cohabiter. Et même mieux: vivre en harmonie. Si si. Lou Kelly nous l’avait déjà démontré sur Hooligans. Et sur Discordia, Bologna Violenta nous apprend que la chose peut prendre corps sans pour cela qu’il soit nécessaire de déléguer tout le boulot à un ordi’.
5 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 19/09/2016 à 21:40:01
Mais, mais : non quoi ! (surtout quand tu vois : Livstid dans le même style en bas à gauche)
Eric D-Toorop le 26/09/2016 à 08:36:19
" le rejeton du sieuR Kelly" ah ben bravo !!
Préfère de loin Ovö dans le genre que ces amateurs de gloubiboulga
cglaume le 26/09/2016 à 08:59:20
> " le rejeton du sieuR Kelly" ah ben bravo !!
'a pas compris ?
Eric D-Toorop le 26/09/2016 à 09:05:35
euR - R Kelly ... non... bon désolé
cglaume le 26/09/2016 à 09:35:08
Le pire c'est que j'ai dû taper ça dans Google pour comprendre... Inculte, et fier de l'être ! :P
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