Bolt Thrower - ... For Victory

Pas besoin de tergiverser, si vous possédez ...For Victory, vous avez entre vos mimines poisseuses et puantes rien de moins qu'un chef d’œuvre absolu du Death Metal du passé, du présent et du futur.

Oui, en regardant dans ma couille de cristal, j'ai vu que dans vingt ans, la plaque ne sera pas détrônée, confortablement calée, bien au chaud, à côté d'un Entombed (Left Hand Path ?), d'un Death (Individual Thought Patterns ?), d'un Morbid Angel (Altar Of Madness ?), d'un Dismember (Indescent & Obscene ?), d'un Cannibal Corpse (Butchered At Birth ?) et d'un Obituary (Cause Of Death ?).

Je me suis fait défoncer la courge, il y a quelque temps lors d'un entraînement eastern...

Et bien l'intro de cet album, c'est un peu comme avoir en face de vous un grand bâtard de rouquin tatoué (et tatoueur) avec une dane axe, un métis accusant 20 kil de plus que vous avec une lance de bâtard et un hersir (un bâtard de chef de guerre) dont vous ne voyez que le regard bleu acier à la Conan : le flip quoi.

De deux choses l'une : ou vous vous barrez direct ou vous tenez la ligne avec vos potes en suivant leurs conseils :

« Crom essaie pas de taper, tente juste de ne pas mourir ».

Vous savez alors que vous allez passer un moment qui restera gravé dans votre esprit et qui laissera des traces dans votre chair si vous survivez.

Comme l'écoute de ...For Victory.

On n'attend alors pas très longtemps, à peine 1:15 à s’observer, avant de se prendre l’assaut "Remembrance" en full target. On regrette immédiatement de ne pas avoir amener sa coquille, priant des dieux imaginaires de protéger son héritage auditif.

La tarte de la première plage est énorme et pourtant on y retourne, masochiste, mu par l'appel de la violence, un voile rouge gênant l'audition. Les ordres fusent, prononcés d'une voix de barbare, imparables, glaçants.

Attiré par les promesses de gloire, bercé par la mélodie du sang tapant dans les tempes, on attend le vrai choc annoncé depuis le début de l'affrontement. On balance alors tout pour la Victoire, transporté dès le début de la fight jusqu'à ses dernières secondes, pendant lesquelles on sait qu'on se promet de se rappeler des mecs d'en face. C'est plus qu'un morceau de musique, cela devient une religion. 

THE BATTLE SMOKE REMAINS                            BEGIN TO FEEL THE PAIN

On est à terre dans la poussière, le bouclier protégeant la tête alors qu'autour résonnent "Graven Image" et "Lest We Forget" au refrain à connaître par cœur. On se relève, on titube, on boit un gorgeon de flotte, le temps d'une intro. Plus aucune question n'anime le peu de conscience qu'il nous reste alors que "Silent Demise" déploie ses frappes lourdes et appuyés, laissant des balafres sur l'acier du casque. On entend encore trois fois de plus un « Vvopen », les mecs ne désarmant pas une seule seconde. On ira se reposer dans la tombe après avoir touché la limite de l'Armageddon.

« C'était bien sympa, ce moment passé en votre compagnie, les gars.

- C'était aussi bien cool de t'avoir tapé sur la gueule Crom. »

Merci Bolt Thrower.

(Cette chronique est dédicacée au hersir Asbjörn Wilandson.)

Crom-Cruach

le 19/11/2017