Castrovalva - We Are A Unit

Chronique CD album (26:42)

chronique Castrovalva - We Are A Unit

Merde alors ! Parfois il vaut mieux ne pas avoir mangé avant d'écouter un album. Le risque d'indigestion est trop grand... Castrovalva c'est comme s'empiffrer de "Mon Chéri" à Noël : c'est dégueulasse au début, puis on s'y fait et au final on regrette d'en avoir autant avalé...mais bizarrement on est content d'avoir essayé.

 

Cet album c'est la confusion la plus totale. De toutes les manières, ce groupe fait dans le paradoxe. 26 minutes c'est court, mais ça nous parait long...On se dit que si ça nous parait long c'est que c'est mauvais...Mais en fait, non, même pas.

Alors comment se placer par rapport à ce We are a unit ? Pourquoi l'écouter ? Déjà parce que le groupe confond votre tête avec un shaker : tout se mélange. On a des influences hip-hop, une grosse basse bien sale, des chants criards, d'autres aigus, des voix robotiques etc. Dans l'ensemble la variété musicale est plutôt impressionnante quand on essaye de prendre un minimum de recul.

Ce qui est troublant c'est la capacité du groupe à mettre en avant assez grossièrement un instrument ou un chant. Ainsi sur "You better make that money" ou même progressivement sur l'introduction d'"Outlaw" la voix prend de l'ampleur...Et là encore dans le chant on a de quoi être sérieusement surpris. Il y a déjà des back qui reprennent quelques mots ou carrément des phrases de manière répétées : ce sont en général les premiers responsables d'une migraine... Mais il y aussi des cris, des hurlements tout comme des passages vraiment posés avec une voix bien trafiquée ("Bison scissor kick"). Puis surtout il y a ce chant nasillard, agressif : une schizophrénie vocale aux multiples facettes, un peu flippante d'ailleurs... Une multitude de noms (inattendus) nous parviennent alors : Nosfell (qui a là son jumeau vocal dans ses contrées rock du dernier opus), Mikee W Goodman un des leaders des regrettés Sikth et bien évidemment nous citerons Patton parce que ce projet aurait pu sortir de son esprit malade. Castrovalva pioche dans les musiques, les rassemble par petits bouts et crée un puzzle qui, pris de manière un peu brute, ne ressemble strictement à rien...Mais avec du recul on peut parvenir à distinguer quelque chose...(à vous de voir si ce quelque chose a un sens).

 

En proposant des titres courts (on dépasse péniblement les 3 minutes par deux fois), le groupe réussit à faire quelque chose de plutôt équilibré de cet ensemble déséquilibré : -Une sorte d'introduction maladive (qui annonce la couleur avec un riff maladif) -Des titres qui ressemblent à une énorme main velue qui presse le cerveau : basse hyper saturée, des sons electro avec le placement d'un court break au milieu de chaque morceau. A noter que ce break est toujours l'occasion de caler une petite phrase entêtante (<"You better make that money" est le meilleur exemple parmi d'autres) -"Hooliganz R Us" : sorte de hip hop psyché cuivré -Un outro qui nous achève. Il faut entamer cet album le coeur bien accroché, le cerveau peu irrigué pour pallier à l'arrivée imminente d'un mal de crâne presque logique provoqué par la basse la batterie et le chant des anglais...

 

Ce qui est sûr c'est que cette musique n'est pas ordinaire, qu'on pourrait ajouter le suffixe "-core" à chacun des adjectifs la qualifiant tant elle est intense. L'écoute de "Pump Pump" ne vous laissera qu'une vague idée de ce que Castrovalva peut provoquer... Bon courage/bon voyage (?)

photo de Tookie
le 12/06/2010

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