Exmortus - Ride Forth
Chronique CD album (43:26)
- Style
Heavy Black néoclassique et guerrier - Label(s)
Prosthetic Records - Sortie
2016 - écouter via bandcamp
« Le Fer, le Faste, le Feu »
Ce pourrait être le slogan des fiers chevaliers californiens d’Exmortus. Le Fer et l’Acier des lames fracassant les boucliers sur les champs de bataille du Heavy va-t-en-guerre. Le Faste versaillais de twins flamboyantes inondant les oreilles émerveillées des courtisans de sa Majesté Yngwie 1er. Le Feu nourri des canons Heavy Black dont le blindage extrême et le registre « shriek guerrier » permettent de ne pas faire trop p'tite-bite au milieu des collègues qui pratiquent un Metal autrement plus poilu, du type "Death-" ou "Black-".
Vous l’avez compris, sur son 4e album Exmortus n’a inclus ni chant féminin gothique, ni arrangements Dubstep. C’est toujours la hache au poing que ces barbares accommodent l’attitude triomphante du Heavy Speed européen, l’éloquence classieuse d’un shred Dragonforcien et l’acrimonie d’un Metal couillu flirtant avec l’extrême. Quoique ce dernier aspect se cantonne de plus en plus aux vocaux blackisant, le jeu de nos amis restant principalement ancré entre Heavy généreux et Thrash fend-la-bise. Au mieux pensera-t-on de temps à autre au Melodeath à la Suédoise, quand ça dépote bien fort et que les leads fusent de toutes parts. Parce qu’une fois mis de côté la dimension épico-guerroyante (… quoique je vous mette au défi de réellement arriver à la mettre de côté: autant enlever ses poils à Chewbacca!), que reste-t-il? De formidables musiciens alignant qui des leads et des rythmiques évoquant les Helloween, Blind Guardian, Dragonforce et autres Savatage (ah? Pas que Européen alors?), qui de superbes lignes de basse que n’aurait pas reniées Steve Harris. Et puis un peu de bon Rock’n’Roll aussi, notamment sur « Death To Tyrant »!
M’enfin il est vrai que tout cela est recouvert de solennité martiale, d’effusions de sang, de tonnes de sueur, de gros son et du bruit du tonnerre! Un peu comme chez les Skeletonwitch, Bewitched et consort. Ce qui fait qu'on a plus l'impression de se faire fouler le groin par une légion d'orques revanchards que d'assister à une joute entre preux chevaliers du Heavy se titillant la lance au galop.
Du coup on s’en prend plein les dents pendant près de 3 quarts d’heure de vrai bonheur, lors desquels les assauts les plus violents sont donnés sur le puissant « Speed of the Strike », l’hymne absolu « Relentless », le galopant « For The Horde » et l’exceptionnel instrumental « Appassionata » qui fera fondre tout fan de Metal néoclassique normalement constitué!
Ride Forth, c’est un peu l’illustration grandeur nature de tout ce que le mot « Metal » peut signifier, aussi bien sur un plan purement musical qu’en terme de thématiques et plus largement de « culture ». C’est le panache, la fougue, la mâle camaraderie des anciens combattants qui sifflent ensemble leur cervoise à la taverne de La Mule qui Pète. C'est l’éloquence vigoureuse de volubiles 6-cordes amoureusement grattées par leurs propriétaires… Et au bout du compte, c'est la crâne assurance d’une indiscutable victoire à venir. Voilà donc un album qui plaira aussi bien aux vieux fans de chevauchées Heavy triomphantes qu’aux accros du Metal extrême tel qu’il est pratiqué dans le Mordor.
La chronique, version courte: deux ans après Slave To The Sword, on prend les mêmes et on recommence. Ride Forth est une chevauchée fantastique où Manowar, Skeletonwitch et Yngwie Malmsteen font front commun pour couper les têtes, violer les innocentes victimes, et faire une couronne de riffs flamboyants au tout puissant King of Metal!
1 COMMENTAIRE
Crom-Cruach le 21/04/2016 à 10:47:53
Apparemment plus burné que le dernier Amon Amarth : pas bien difficile cependant.
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