Gronibard - Satanic Tuning Club Turbo!

Chronique Vinyle 12" (39:25)

chronique Gronibard - Satanic Tuning Club Turbo!

Malgré un titre franchement sympa digne des G.T.I. et autres Jante Alu, j’étais passé complètement à côté de l’EP Satanic Tuning Club, sans doute freiné par un prédécesseur certes rafraîchissant et décalé, mais doté d’une durée de vie un peu trop courte pour créer le nécessaire goût de reviens-y. Et il est probable qu’on ait été nombreux à faire cette impasse, étant donné que Kaotoxin records nous propose de combler cette lacune en ressortant la galette au format vinyle, agrémentée pour l’occasion de nombreux bonus, dont des morceaux live, des versions acoustiques, les pistes remasterisées de Split Your Guts Volume 1, deux titres studio inédits et tout un tas d’autres gadgets vibromarrants.

 

Dès lors, question angoissée de circonstance: « Le cru Gronibard se bonifie-t-il avec l’âge, après avoir été oublié 8 ans en fût de chienne? ».

 

Eh bien, affirmons-le bien haut: bof... Pas de miracle, la chenille n’en pas devenue fringant papillon, et de fait on retrouve inchangé ce gros grind qui tâche, relevé d’une énergie punk quasi-prépubère et enconnifié d’interventions vocales débiles. Pour ceux qui n’auraient pas eu l’occasion de laisser leurs oreilles traîner entre les 2 enceintes mammaires de Gronibard, imaginez-vous qu’au-dessus du magma bourbeux inhérent au genre, le groupe balance joyeusement les trépignements aigus d’un morveux tête-à-claques, les vagissements d’un golmon passablement cuité, du gruîîk méchamment pitché, ainsi que des chœurs potaches donnant envie d’aller taper le carton en mode Columbine. Faut-il le préciser: tout ça est mis au service d’une philosophie ma-bite-dans-ton-cul qui – même sans jouer les bégueules – trouve vite ses (et en l'au-cul-rance "nos") limites.

M’enfin on dégottera quand même ici quelques pièces de choix, tels « 30 millions de zobis » (une variation sur le « 30 millions d’amis » de Ludwig Von 88?), « Dans le fion à Hélène » (un peu de death gluant, de grind crusty, de nawak et de punk dansant), « Fais moi pas chier, connasse » (eh oui),  « Quand je sodo Mimim Mathy… », « Stages » et « Viens-Là, Suce Ma Bite » (ces 3 derniers, extraits du split avec Gorerotted et Gruesome Stuff Relish, étant plus compacts et velus). Le très crusty « A life’s a life » est également très bon, mais c’est d'la triche, vu que ce n’est autre qu'une reprise de Disrupt. Les amateurs de samples seront par ailleurs heureux d'apprendre que la tradition est respectée, les habituels extraits crétins de début de titres pleuvant plus dru que lors d'un bukkake breton. D'ailleurs certains d'entre eux, inscrits dans une croustillante thématique "films de boules à accent" (québécois, chti, provençal), sont carrément oune légal poul' les zoleilles.

 

Malheureusement, à ce stade (anal!), on a déjà fait le tour des points forts du matos. Restent des morceaux ou super légers, ou carrément pénibles (« Ta Gueule, Cédric! », « David Gay Tha », « Sale pute », « Oh les champions »…) – ces derniers pouvant à la limite passer une fois, pour la déconne, en fin de tracklist, mais n’étant dans l'absolu rien d’autre que du bouche-trou tout moisi. Beuârk. En ce qui concerne les titres live, c’est malheureux à dire pour un groupe foufou qu’on imaginerait prendre toute sa dimension sur scène, mais en dehors d’offrir une version plus brouillonne de compos déjà pas formidables à la base, on ne voit pas bien l'intérêt de proposer tout ça sur disque. Autre « plus » de cette édition Turbo: les morceaux acoustiques… Franchement, là où Gorod a fait un superbe travail de réarrangement sur Transcendence, ici c’est la cata’! D’abord parce que, évidemment, les originaux sont basiques de chez basiques... Alors quand on vire la disto', il ne reste plus grand chose pour faire illusion. Mais le problème principal, c’est que les Gronib’ confondent « acoustique » et « léthargique », et transforment l’exercice en véritable usine à ramollir et ralentir (bon, allez: ça passe quand même sur « March of the Gronibard / Je te déchire l’anus » et « Prout de bite »…).

 

OK, c'est sûr: le groupe se vautre tellement dans le 1er degré le plus crasse qu’on imagine bien qu’il faudrait prendre tout ça au moins au 3e degré. Mais là où la nouveauté et la pêche de Gronibard permettait à l’exercice de passer relativement bien, sur Satanic Tuning Club Turbo!, c’est trop. Et les bonus ne font qu’alourdir – et donc enfoncer – le bousin (quoique, soyons sport, l’ajout des morceaux du Split Your Guts Volume 1 est bien sympa).

Le truc avec les grosses vannes bien grasses, c’est que ça passe une fois, à la condition que ça ne coûte rien... Malheureusement, là, non seulement la blague s’éternise, mais en plus elle est payante! Dans ces conditions, on préférera vider notre bourse pour mettre les gros nibards en valeur dans une combinaison – plutôt que sur une platine – vinyle.

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte:  prout!

 

photo de Cglaume
le 09/04/2012

6 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 09/04/2012 à 09:52:15

Jamais aimé ce genre de truc perso :/

cglaume

cglaume le 09/04/2012 à 10:07:31

C'est pas fin, mais ça se mange sans faim...

sepulturastaman

sepulturastaman le 09/04/2012 à 20:42:29

Cette version est idéal pour celui qui n'a pas la version de 2004 comme moi par exemple.
Pis la version standard n'est pas si chère que, ça fait moins de trois paquets de clopes, pour un max de bonus. Les bonus live sont pas gégé, on dirait presque pas du live que se soit au niveau du son ou de l'interprétation. Par contre je mettrais pas plus chère, c'est pour ça que je me suis contenté de la version hetero.
Je comprends que tu sois déçu des morceaux acoustiques mais tu t'attendais vraiment à quelque chose venant de grosnib ? Je suis même étonné que ce sois toi qui en cause.

cglaume

cglaume le 09/04/2012 à 22:51:38

@Sep: personne n'a voulu le chroniquer, et puis je reste un peu nostalgique du 1er album éponyme (j'étais d'jeune !!)

Lord Orgamo

Lord Orgamo le 16/04/2012 à 18:35:01

Je plussoie pour les morceaux acoustiques ils sont tout à fait inutiles. Par contre les lives je les trouve assez sympas c'est justement le trip de jouer brouillon, dégueulasse et con-con.
Pour les titres de Satanic Tuning Club et Split Your Guts je trouve que contrairement a l'album éponyme où il y avait des pépites de pur grind et des chansons déconnes très bien foutues ils nous livrent là un mauvais mélange de cela ; y a des moments déconne dans toutes les chansons que ce soit de simples vocaux bizarres et con-con ou des paroles dans le classique registre macho/obsédé caricatural mais c'est loin d'être aussi fun qu'un "Va faire la vaisselle" et autres "March of the Gronibard/je te déchire l'anus ".
Les éléments qui font de Gronibard un groupe que j'adore sont bien là mais mal agencés, pas assez travaillés.
Par contre les titres super débiles "David Gay Tha" et "Oh les champions!" me font bien marrer, ils font de très bonnes parodies.
Mais comme pas mal de titres ils me donnent plus envie d'en caser un de temps en temps au milieu de mes playlist quand l'envie de l'envie de déconne minimaliste se fait sentir. Et d'ailleurs j'aurai largement préféré qu'ils ressortent ça sur CD. Ça aurait aussi été moins cher ; de même on se demande pourquoi ils ont fait ce VROUM dont ils ont au final jeté plus de la moitié des exemplaires !
M'enfin je dis ça j'ai quand même craqué pour une édition limitée. Faut dire que j'adore le groupe et une réalisation moyenne de ses lascards surpasse quand même aisément nombre de bouses que l'on peut trouver dans les sorties grind fun ou goregrind. Et avec un nom comme Satanic Tuning Club ça donne méchamment envie de faire partie de ce club !

cglaume

cglaume le 16/04/2012 à 19:02:02

C'est clair que le nom de l'opus déchire ! :))

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