Impaled Nazarene - Road To The Octagon

Chronique CD album (33:13)

chronique Impaled Nazarene - Road To The Octagon

La vache, quasiment 20 ans déjà que les petites teignes finlandaises d’Impaled Nazarene nous balancent leur fiel décibélique dans les feuilles! Et nom de nom, la bande à Mika se convulse de haine avec toujours autant de frénésie qu’à ses débuts, si ce n’est plus! Ah ça, n’attendez ni répit, ni pause, ni « album de la maturité », ni live acoustique: Road To The Octagon, c’est une fois de plus du sang, du soufre, du sexe déviant et du césium 137. A un tel point qu'ils devraient sérieusement envisager de demander un endorsement au département comm’ de Red Bull ou de Duracell, histoire de capitaliser sur cette énergie et cette virulence à peine croyables qui les animent encore après tant d’années… Mouaif, sauf que forcément, côté vitrine, pas sûr que ça colle pour la pub, le groupe n’ayant pas toujours fait preuve du goût le plus sûr – ceci de manière complètement délibérée, bien évidemment. J’avoue d’ailleurs que s’ils ne donnaient pas dans cet excès systématique tellement outrancier qu’il contient en lui-même l'aveu d'un « 2nd degré » narquois, j’utiliserais moi-même des pincettes pour aborder leur discographie. Et ce serait bien dommage de devoir manifester une telle réticence, car ces joyeuses eviscérations de nonnes handicapées, ces séances de sodomie de boucs, ces appel répétés à la guerre satanico-nucléaire et ces soirées « Meurtre, Viol & Tupperware » s’accompagnent systématiquement d’un déchaînement jouissif – festif même – de black’n’crust aussi furieux qu’accrocheur.

 

Et en bons Motörhead du blasphème et de la provocation qu’ils sont, les empaleurs de tourner en rond nous reviennent avec un 11e album en tous points conforme à nos attentes. On retrouve ainsi les habituelles décharges brûlantes de metal binaire blackisant mâtiné d’un esprit méchamment punk, les séances de furie blastée où leur war metal devient chaotique au point de sonner grind, les mélodies tantôt speedées en mode thrash’n’crust, tantôt majestueusement imposantes… Ainsi que ce fil rouge tendu d’album en album: le traditionnel morceau du bouc, « Cult of the Goat » pour cette fois. Au nombre des invariants, il faut encore ajouter la courte durée des morceaux (qui tournent quasiment tous autour des 2-3 minutes), ainsi que la voix de Mika, toujours aussi pleine d’une bile acide qu’il n’a de cesse de vomir tout au long des 13 titres de l'album… Ah mais attendez, je remarque quand même une évolution de taille: le groupe semble avoir fait un gros bond en avant en géométrie, le piquant des pointes du pentacle laissant pour une fois place au presque-arrondi de l’octogone. Hum...

 

M’enfin abandons là le badinage chroniquatoire pour rentrer dans le vif de ce nouvel album.

Bien que proche des sorties précédentes du groupe, et notamment toujours profondément inscrit dans le style mis en place depuis le milieu des années 90 (sur Latex Cult notamment), Road To The Octagon réussit à proposer de nouveaux moments de bravoure, à alterner judicieusement les rythmes (enlevés!) et les (noires!) mélodies, et finalement à ne pas lasser... Après tout ce temps à évoluer dans un style aussi balisé, 'faut le faire quand même! Le début de l’album ressemble à cet égard à un sans faute, le war’n’roll puissant, fonceur et catchy de « Enlightenment Process » emportant tout sur son passage dans une brûlante coulée de riffs volcaniques. Puis « The Day Of Reckoning » alterne classiquement mais expertement un crust minimaliste et venimeux avec un déchaînement black échevelé, le tout étant parcouru d’élans majestueusement incantatoires (Sataaaaaan is co-ming af-ter youuuuuuuuuu). Plus thrash, « Corpses » s’offre assez rapidement une pause mid tempo vicieuse, appuyée, bien rock dans l'esprit, avant de lâcher la bride à un crust « joyeux » et de finir sur une descente mélodique carrément sympatoche. Puis arrivent quelques petits loupés expliquant le maintien de la note sous la barre des 8: si « Under Attack » devrait fonctionner en live, son refrain / slogan lourdement martelé fatigue. Puis « Tentacles of the Octagon » continue sur une fureur un peu trop crassement primaire pour éveiller vraiment l’intérêt. Allez hop, enjambons les morceaux suivants pour rester dans le négatif: « The Plan » est un autre exemple de ce clacissisme plan-plan, tandis que « Gag Reflex » rappelle trop « Armageddon Death Squad » (cette basse en intro) tout en évoluant dans des eaux bien plus troubles.

 

Sauf qu’à l’image de son début en fanfare, le reste de l’album nous propose de la bonne came, de la très bonne même, à l’image de « Reflect on This » et de sa mélodie guerrière quasiment épique, ou d’un « Convulsing Uncontrollably » hyper-vitaminé à base de punk sous crack mélodique (enfin sous speed plutôt - sauf que "speed mélodique" dans une chro d'Impaled Nazarene, ça fait un peu tâche). « Cult of The Goat » démarre quant à lui sur une ambiance sombre et belle de calme avant la tempête, pour ensuite déchaîner les éléments d’un black grandiosement incantatoire. Et l’album se finit dans l'enfer de feu et d’acier d'un « Execute Tapeworm Extermination » dévastateur qui marie black furieux et mélodie punky-mais-inexpliquablement-majestueuse comme seul le groupe sait en pondre, suivi d'un « Rhetoric Infernal » malsain et vicieux, qui nous abandonne sur le spectacle des démons intérieurs d’un pauvre hère plongeant doucement mais sûrement dans la folie…

 

Pas besoin d’en rajouter, vous l’aurez compris, Impaled Nazarene reste fidèle à lui-même: bête, sale et méchant. Et si Road To The Octagon ne conduira pas le groupe à un hypothétique niveau supérieur, ni ne lui fera prendre un virage stylistique vers de nouvelles aventures... Eh bien ce n’est pas plus mal! Car une fois de plus, ce nouvel album est intense, furax, impitoyable, et il repasse une méchante couche de napalm sur des terres déjà copieusement irradiées par les exactions précédentes du groupe. Fans de destruction massive, d’intolérance crasse, de loi du Talion et de tout ce qui est brutalement con mais tellement bon, laissez Impaled Nazarene vous masser une fois encore les côtes à coup d’ogives nucléaires, vous verrez: ça détend…

photo de Cglaume
le 21/06/2011

1 COMMENTAIRE

Crom -Cruach

Crom -Cruach le 20/04/2012 à 12:57:39

ANGEL RECTUM UNDER ATTACK !!!!
Aaaah moi quand la poésie moderne m'étreins le coeur !!

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anonyme


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