Into The Storm - Amidst a Sea of Chaos

Chronique CD album (31:11)

chronique Into The Storm - Amidst a Sea of Chaos

À première vue, lorsque j’ai reçu le dernier album de Into The Storm, j’ai tout de suite pensé à un énième combo de metalcore américain. J’avais à 50 % raison. Ils sont effectivement américains, pour le reste, grossière erreur !

 

Cela fait un petit moment qu’on nous parle de la scène de Seattle comme étant l’avant garde du rock indie. Et Amidst A Sea Of Chaos ne déroge pas à la règle. Il doit se passer quelque chose là-bas qui arrive nulle part ailleurs. Quand même un petit groupe avec des moyens techniques limités peut sortir une grosse prod’, Into The Storm décide faire l’inverse. Vrai/faux cheap ? Attitude anti mainstream ?

Ce qui frappe quand on commence à écouter l’album, c’est le son : brut, comme du live. Un truc qui sent l’urgence, les caves et les guitares qui volent. C’est vers cette piste qu’il faut tenter d’aller pour cerner la complexité de Amidst A Sea Of Chaos. Cet album est né dans les tréfonds d’un noise-rock dépouillé et d’un hardcore déstructuré.

Sans être loin de groupes comme Breach, Botch, Jr Ewing, voire de The Dillinger Escape Plan (sacré panel!), Into The Storm réussi à proposer quelque chose de stylé. Pas une ressucée de bons élèves, ces mecs-là ont cherché leur son.

Et ils ont trouvé...

 

Ils n’ont pas peur de faire le grand écart entre de la violence technique ("I’m not your buddy guy"), d’un côté et de l'autre des parties plus bruitistes, mid-tempo (sur l’énigmatique "Sometimes maybe I like to go to the park… "). Ces deux penchants se retrouvent sans souci sur certains morceaux ("Between disaster and tragedy" ou "High fructose corn magic"), au risque de gêner les puristes screamo. Ici, les passages que l’on pourrait qualifier de calmes ont une vraie fonction : faire partir à contretemps. Toujours imprévisible et surprenant. Désarçonnant, même, ils arrivent à éviter deux écueils : le jeune groupe qui se casse les dents à tenter de mélanger tant de choses différentes, ou à l’inverse, celui qui se cantonne dans un style, quitte à se parodier. Into The Storm réussit à emporter son auditoire là où il le veut : un chaos électrisant branché sur 220V (ou 110V plutôt, si on est aux States).

 

Au bout de la demi-heure que dure l’album, Amidst A Sea Of Chaos finit par tenir au ventre avec cette rage hardcore soutenue par des chants variés bien écrits. Il manque peut-être à cet album quelque chose de Tennessee, quelque chose comme un tube, « anthem ». Mais c’est une force, ce côté sans concession, d’autres diront que c’est juste le bazar. Je dirais alors que c’est un bazar sans concession.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 11/01/2011

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