Jeremy Jay - Splash
Chronique CD album (26.44)
- Style
pop-rock - Label(s)
K Records/Differ Ant - Sortie
2010 - Lieu d'enregistrement Fortress studio, Londres
Il s'agit là, si je ne me trompe pas, du troisième album du dandy américain et, accessoirement, du plus "rugueux". Court, l'opus met en effet les guitares en avant, tout en gardant une certaine sagesse, et livre neuf chansons impeccables.
Une classe à la Smiths orne la première de ces compositions, "As you look over the city", et en fait une entrée en matière particulièrement attrayante. Puis "Just dial my number" et ses synthés guillerets, léger et lui aussi porteur de cette superbe pop. Des guitares franches mettent le tout en valeur et sur ce titre, la rythmique s'autorise une accélération bienvenue.
Bien pensés, les morceaux de Splash se succèdent dans l'excellence et la cohérence et si ce rock d'obédience british a déjà été pratiqué, on se réjouit de la manière dont Jeremy Jay s'y adonne.
Arrive ensuite "Splash", affirmé dans son tempo, les six-cordes jouant une partition aussi simple qu'enthousiasmante, le chant presque aérien de Jeremy Jay y allant de son petit effet. La trame "brittanisante" apparaît de nouveau sur "It happened before our time", dans un esprit pop-rock dont on raffole, puis "A sliver of a chance" calme légèrement le jeu par une amorce tranquille, avant de s'emballer sans excès. Sobre, l'enveloppe sonore est immanquablement séduisante, et le saccadé "Hologram feather", bourru, vient s'ajouter à la liste des éclatantes réussites d'un disque étincelant. Les références à Morrissey sont évidentes, mais jamais Jeremy Jay ne s'adonne au plagiat, ne reprenant ici à son compte que la splendeur pop et la dextérité du groupe de Johnny Marr.
"This is our time" prolonge le charme et on ne regrettera finalement que la durée, éphémère mais ayant peut-être l'avantage de permettre à l'artiste de rester efficient de bout en bout.
Enfin, le délicat "Someday somewhere", bref mais velouté, soigné et étincelant, puis un "Why is this feeling so strong?" un peu plus épais, marqué du sceau de cette orientation anglicisante décidément seyante, mettent fin à cette nouvelle oeuvre solide et appellent à de nombreuses écoutes, tant ses titres et ses mélodies s'incrustent dans un coin de nos têtes pour ne plus la quitter.
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