Kamera Obscura - Copycat

Chronique CD album (31:00)

chronique Kamera Obscura - Copycat

Non, non, non, nous n’allons pas causer du groupe de pop irlandais, du duo anglais mythique de synth-pop ni des 6 autres projets qui portent le doux nom de Camera Obscura (ouais, Discogs en dénombre huit, sans rire). Et non, non, non, nous n’allons pas non plus parler de Kamera Obskur, le groupe de black expérimental allemand que je ne connais pas mais que je cite quand même parce que ça me fait marrer de me dire que dix groupes ont choisi plus ou moins le même nom en trente piges. Ok, Camera Obscura, ça signifie « chambre noire » en latin et ça pète la classe comme nom mais faut peut-être pas pousser non plus hein… Comment ça ? J’en fait trop là ? Ok, j’enchaine.

 

Nous allons donc parler de Kamera Obscura (ouais, ils ont mis qu’un seul K eux) qui nous sort un ep qui succède visiblement à leur premier album autoproduit. Pour ma part, je me dois d’être honnête et de vous dire d’emblée ce qui m’a poussé à me mettre ce disque entre les oreilles :

1) un projet plutôt alléchant dixit la communiqué de presse du groupe, à savoir torcher des reprises / réinterprétations de morceaux de John Carpenter, Goblin, Paul Williams ou encore Rob Zombie… On a vu pire.

2) le style visiblement mis en avant est « industriel »… Même si ça sent le corbeau et la chauve-souris à trois kilomètres, ça me fait pas particulièrement peur. Ça pourrait même être foutrement intéressant tout ça.

3) un artwork dans le sillage direct des références cinématographiques avancées plus haut… Pas magnifique mais assez rassurant.

4) l’envie d’être surpris ?... Va savoir…

 

Du coup, je m’envoie la première piste du disque et, alors que la douce mélodie du thème d’Halloween de Carpenter résonne déjà, je lis distraitement le détail de la tracklist : « Halloween (King Diamond vs John Carpenter cover) »… What ?!? Un mashup ? Ok. Et effectivement, les petites notes de synthés flippantes de notre slasher préféré sont très vite doublées par une grosse gratte bien pompière (options disto sans âme et riff en mousse activées) et un chant féminin qui a une vilaine tendance à me rappeler les pires moments du métal à voix (options robe en dentelle noire, cheveux au vent et vibrato activées). Bon, au pire je me dis que la dimension King Diamond doit être pour quelque chose dans ce ressenti et que ça doit au moins être fun. Enfin, fun à jouer hein, pas à écouter…

 

J'enchaine donc l’écoute avec la seconde track du disque en me hurlant les mots « indus, indus, indus » dans la tête. Ça commence encore avec un sample appuyé par un gros beat electro putassier pas dégueu et un chant hurlé/chuchoté qui fait gentiment monter la sauce : 50 secondes de ce régime et… Boum ! On repart sur une chanson estampillée métal du pauvre avec son cortège de mélodies oubliables et de synthés dispensables sans oublier ce chant, certes toujours juste, mais aussi impersonnel que celui de ta belle-sœur quand elle jouait avec son groupe de rock à la kermesse du lycée. Bon, ok, il y a bien des petites montées en puissance sur les refrains mais rien de suffisant pour m’émoustiller. Je passe sur le retour du break technoïde en milieu de chanson parce qu'à ce niveau là, ça tient plus du rappel qu’autre chose : « Hey ! Hey ! Vous avez entendu ? y a des touches electro-indus dans notre musique ! ». Ouais, ok, moi je vous dit juste ça parce que pour tout le reste, on a de la vraie batterie jouée avec autant de feeling qu'une boite à rythme, c'est à dire à peine plus passionnante qu'un kick d'eurodance (ou qu'un break de Stratovarius).

 

Ah et oui, le titre, c’était une reprise de Goblin… J’ai pas reconnu.

 

Petit regain d’intérêt sur la reprise de Paul Williams issue de l’excellent Phantom of the Paradise de Brian de Palma. Je vais pas me répéter : le titre souffre des mêmes tares que les deux autres mais, dans ce cas, l’originale est une vraie chanson cool, avec du vrai chant, de vrais refrains et de vrais instruments organiques ; pas étonnant que ça fonctionne mieux. Même remarque sur la reprise de Rob Zombie que l’on reconnait malgré cet éternel emballage vaguement métal, vaguement symphonique et vaguement électronique. C’est plat mais au moins on pense au titre original en imaginant la voix caverneuse de Robbie avec un petit sourire nostalgique aux lèvres.

 

Les quatre dernières pistes sont donc des remixes et, pour le coup, on l’a notre vrai retour aux musiques électroniques. De véritables beats electro, des samples de films visiblement issus des compos originales, un chant plus varié et bidouillé à coups d’effets tordus, des thèmes moins guimauve et un ton plus noir, collant bien mieux au prétendu (?) délire du groupe. On pense à KMFDM, à Apoptigma Berzerk et autres joyeusetés industrielles teutonnes… C’est pas forcément très très fin, mais au moins c’est un minimum jouissif, du moins en comparaison au reste. Trois remixes pas foncièrement incroyables donc, mais qui passent gentiment et qui pourraient même discrètement s’enchaîner sur un dancefloor sans trop choquer le gotho-clubber lambda. Le seul hic : il y a quatre remixes… Le disque se termine donc sur une huitième et ultime piste qui s’oriente vers les terres d'un dubstep soft bien putassier. C’est mou, chiant, pas dansant, soporifique… Et oui, ça aurait été con de terminer cet ep sur une bonne impression hein. Bon, on remballe et je retourne m’écouter un petit VNV Nation, au moins, j'aurai pas les cheveux au vent pour rien.

photo de Swarm
le 08/01/2016

5 COMMENTAIRES

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 09/01/2016 à 18:56:03

j'ai pas reconnu Goblin non plus... et je ne serais pas étonné, qu'ils fassent un cover band de No Doubt par la suite ^^
Bien vu pour Apoptigma Berzerk et un chouias Terminal Choice aussi

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 09/01/2016 à 18:56:52

3/10 mais pour la pochette sympa

swarm

swarm le 10/01/2016 à 16:51:57

On aurait du faire un top 2015 des artworks, je me savais.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/01/2016 à 19:22:36

Une tof de Mickael et du Phantom de traviole c'est de l'art ? La reprise du Zombie mérite à elle seule un procès...

swarm

swarm le 11/01/2016 à 19:47:21

Non mais les couleurs sont jolies... Non ?... Ok.

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