Low Fat - Fresh Wasabi for Rotting Sushis

Chronique CD album (24mn)

chronique Low Fat - Fresh Wasabi for Rotting Sushis

AVIS AUX LECTEURS : Ne vous fiez pas par l’art naïf chamarré représenté par la pochette de cet album. Oui, c’est coloré,  de jolis clichés dans l’esprit des pays du soleil levant, tels que les imaginent bien souvent les bien-pensants occidentaux.

 

 

Low Fat, vous saisissez la nuance, nous vient de Thaïlande. Monarchie depuis 1932, longeant les ailes du Cambodge, du Laos, se cognant à la Birmanie, le pays fait partie de la péninsule indochinoise. Lieu de villégiature très prisé par les cadres retraités, les bobos vadrouilleurs, les gras cinquantenaires obsédés avides de jeunisme. Le pays est connu aussi pour toutes ces dérives liées au trafic de drogue, à la contrefaçon, à l’exploitation servile, à sa prostitution et à la pédophilie – importation directe de l’occident-. L’ultra-urbanisation des grandes villes et l’armée ultra-puissante avilissent encore davantage une population exsangue.   A part un certain folklore et des idées reçues, nous ne connaissons rien, pour la plupart, d’une scène qui ne demande qu’à éclore.

 

En parfait clin d’œil au mythique premier album des Dead Kennedys, Fresh Wasabi for Rotting Sushis à la lourde tâche de franchir les barrières de l’exportation pour nous exploser à la tronche. De folklore, ici, il n’en est que dans l’artwork et le titre de l’opus. « Stomach Ache » qui ouvre la plaque nous ramène donc au Hardcore primitif du « Too drunk to fuck » du Fresh Fruits for Rotting Vegetables (1981) précédemment cité. L’esprit originel a traversé les océans, gravi les montagnes, dévalé les pentes pour finir dans le bouillon chauffé à vif des Thaïs. Diantre, ça joue vite, au point que les espaces entre les plages nous semblent durer une éternité. Sano le braillard de service à 5 poumons pour éructer de la sorte, glissant ça et là des growls bien sentis. Le groupe qui joue derrière est à l’avenant, sec, dur, tranchant. Low Fat a la maîtrise de son sujet, rien ne dépasse, pas de déchets pour ces 24 minutes enragées. Les 46 secondes de « March of the Noodles » sont à enseignées dans toutes les écoles de Crustcore du monde.

 

De clichés donc, il n’en est que peu question ou de manière détournée. C’est davantage du côté du grand occident inquisiteur et rigolard qu’il faut tendre le majeur. Low Fat a, certes, des références mais davantage cette hargne qui transpire. Un peu comme dans les premiers Black Flag ou leur père à tous Minor Threat. Fresh Wasabi for Rotting Sushis est peut-être un hommage, il avant tout singulier par l’énergie folle et positive qu’il dégage.

Les Thaïs font preuve d’humour et de bonne humeur, de par leurs titres (l’album, les morceaux) mais aussi en allant puiser ça et là des plans de guitares bien trash, bien classiques ou lorsque la basse ondule sur des faux rythmes grooviesques.

Puissant !

photo de Eric D-Toorop
le 03/01/2011

1 COMMENTAIRE

xKMBX

xKMBX le 29/09/2013 à 15:31:06

A mon humble avis, et pour les puristes de hardcore punk, Low Fat est probablement le meilleur groupe du continent asiatique quand la plupart font du cross-over, imitent leurs consort américains du moment, ou s?éloignent du genre musical (ce qui n'est pas une tare soit dit en passant...). Il viennent de sortir un nouvel album encore meilleur qui s'intitule "Too Big Target" sur lequel j?espère que tu mettra la main dessus pour faire une review.
Respects a Low Fat.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Planet of Zeus + guests au Petit Bain à Paris le 6 mars 2025