Mantra - Laniakea
Chronique CD album (66:02)
- Style
Metal Progressif - Label(s)
Finisterian Dead End - Sortie
2016 - Lieu d'enregistrement Brown Bear Recording Studio
écouter "Laniakea"
Laniakea marque pour moi la première rencontre avec Mantra. Effectivement, le groupe rennais évolue loin des sphères auxquelles je suis habitué. Mais, au diable les préjugés, qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. Et en la matière, Mantra ne déçoit pas. Si, visiblement, leur premier album avait été plutôt bien accueilli par la critique, ce second opus semble marquer un saut qualitatif non négligeable. Extrêmement bien produit, interprété par des musiciens accomplis, savamment arrangé, Laniakea est une œuvre mûrement réfléchie par les quatre bretons qui ont les moyens de leurs (grandes) ambitions.
Pour faire simple, pour décrire une musique complexe, je (à la suite du label) parlerais de Metal Progressif. Mais oubliez tout de suite Dream Theater ou Fates Warning, on se situe plus près de Devin Townsend et des amateurs de polyrythmies. Ce qui frappe à la première écoute, c'est la basse, particulièrement mise en avant dans le mix. Elle insuffle à l'ensemble un groove que l'on retrouvera tout au long de l'album. Ce groove est le liant qui permet à Mantra de brasser une multitude de styles, pour tirer ce qui ce fait de mieux en matière de metal moderne depuis une vingtaine d'années. Le groupe a pris le temps de peenser, maturer et brasser sa musique, dans l'optique d'un résultat personnel. Il fait naviguer l'auditeur au travers de décors variés, avec un soin particulier apporté aux transitions. Une guitare acoustique, ou un discret clavier viennent renforcer l'impact émotionnel d'une musique qui n'hésite pas à emprunter des chemins de traverse pour atteindre son but. Les musiciens ne semblent pas se poser de limites en matière d'inspiration: on retrouve un piano classique en fin de "Abred", le final folkisant de "Dead Sun" ou "In The Wake Of The Millions" qui aurait pu être une balade écrite par Pink Floyd.
Mais la grande force de Mantra, au-delà de sa grande maîtrise instrumentale, réside dans son chanteur. Ce dernier fait preuve d'une grande versatilité qui lui permet de coller fidèlement aux nombreuses variations musicales. Toujours juste, il passe aisément des hurlements aux vocalises cajoleuses, sans en faire trop, toujours au service de l'émotion.
Au final, Laniakea est un album parfaitement équilibré, ni trop bourrin ni pas assez, qui se laisse écouter (même d'une oreille distraite), mais qui également se révèle petit à petit à mesure des écoutes, avec des détails mélodiques à foison.
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