Melvins - Honky
Chronique CD album (70:53)
- Style
Metal Psyché / Indus / Ambient - Label(s)
Amphetamine Reptile - Date de sortie
05 mai 1997
écouter "They all must be slaughtered"
CANADA BUZZ HAS A WAY TO SEE THROUGH MY EYES
Pour une vraie-fausse discographie des Melvins. - Chapitre 2 -
Pour comprendre le pourquoi de la démarche boiteuse, se référer à l'introduction du chapitre 1...
1997, les Melvins se sont fait virer d'Atlantic grâce ou à cause de ce disque, peut-être est-ce dû aux précédents, aussi... Peu importe. Car sur le petit label Noise AmpRep, ils crachent à la gueule du monde du music bizness cet album à la pochette noire, qui révèle des dessins vaguement sataniques, selon l'éclairage (parodie d'un certain Black Album ?). Ils doivent tous être massacrés, qu'ils disent.
Eh bien faisons-le dans la finesse avec « They All Must be Slaughtered », donc. Voix lointaines, Buzzo en contre-duo avec Katherine Bjelland des Babes in Toyland, petites programmations névrotiques et sons étranges dans la brume. On nage en pleine mer hantée, territoire des monstrueuses sirènes, salopes sorcières susurrantes. Superbe morceau electro-ambiant qui se fait soudain éclater la gueule par la furie gogole de « Mombius Hibachi »: Thrash Punk qui s'écroule en Fantômasserie avant Fantomas (si Buzz ne jouait pas dans cette autre formation, on crierait au plagiat). Paf, fin absurde. Klong.
En deux titres seulement, les Melvins étalent toute l'étendue de leur folie.
Et s'il n'y avait que cela... Ils sodomisent Marilyn Manson et Trent Reznor sur le démoniaque « Lovely Butterfly ». Indus sur-saturé, basse énoooorme comme une chose aquatique grand-ancienne.
Ils se permettent ensuite d'inventer un genre unique de rock progressif avec le très beau « Pitfalls In Serving Warrants », où, là encore, les voix doucereuses sont un vrai miracle. Putain, y'a même du piano! Sombre et poétique décadence... Ô Verlaine métallique, donne-moi aujourd'hui le courage d'assumer ma sexualité déviante!
Hé, en parlant de sombre, paf!, digression: à cette époque, les Melvins, non contents de posséder un sens de l'humour navrant et une attitude du type « va te faire foutre, nous sommes putain de libres! », possédaient une aura noire que je trouve flippante. Gogols, oui, mais pas cools pour autant. Ce disque n'y est pas peut-être pas pour rien. Aujourd'hui, avec les drilles de Big Business dans leurs rangs, ils paraissent à côté plus joyeux, apaisés. L'âge? Non, l'âge, ça sert à rien.
Bref. « Pitfalls In Serving Warrants » et re-fin absurde avant la grande pièce « Air Breather Deep In The Arms Of Morphius ». … ? … ?
Nan mais, là, qu'est-ce que vous voulez que je chronique ce disque improbable?
Allez, une petite équation facile pour cette plage héroïque:
Nappes indus grouillantes + hymne de boyscouts tristes + psyché-sludge (avec retour de la monstro-basse) + incantations sataniques + rock prog crade + blip-blip-blop-bili-bilip + drone grésillant + rock forain avec hurleur = « A.B.D.I.T.A.O.M. »
Pigé?
Ah bon.
Une expérience à vivre pleinement sans drogue de synthèse.
Sarcasmes vengeurs sur les pressions de Major Companies and keep on « Laughing With Lucifer At Satan's Sideshow », avant cet authentique cauchemar mis an musique: « How --++-- ». Tiens, une équation? ...et un seul pattern de boîte à rythme bon marché, avec le tempo qui s'accélère trèèèèès proggggggressivement, accompagné de ses copains larsens, notes continues amplificatrices d'acouphènes et delay atonal. Dérangeant, surtout si c'est ce morceau qui vous réveille de votre sieste crapuleuse au milieu de boutanches vides.
Allez, allez putain!, pleure ton désespoir de trisomique sur « Harry Lauders Walking Stick Tree » en essayant de chanter du Morricone et fais pas chier! Car il ne reste plus que l'idiot pervers « Grin » avant de te manger le délicieusement roboratif (prog-thrash-mahavishnu!), « In The Freaktose The Bugs Are Dying », avec poison surprise à l'intérieur.
Les Melvins mettent fin à ta torture par plusieurs minutes de pur silence digital.
Grand disque.
Si t'es pas d'accord, je te le répète quand-même:
Grand disque.
Les mots de la fin, le retour: « All rights reserved. Unauthorized dupplication or any such nonsense could prossibly result in death or dismemberment ».
4 COMMENTAIRES
frolll le 11/04/2011 à 08:48:52
Grand disque, indeed.
Xuaterc le 25/03/2023 à 12:44:58
Tu as oublié de dire que c'était un grand disque
el gep le 25/03/2023 à 15:19:11
T'as vu.
Merde, cette vieille chronique ne lui rend pas bien justice.
el gep le 25/03/2023 à 15:20:53
T'as vu.
Merde, cette vieille chronique ne lui rend pas bien justice.
Oublie pas d'écouter (très fort) "Bullhead'', aussi... Comment veux-tu que j'en choisisse UN !?!
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