Overkill - The Grinding Wheel
Chronique CD album (1:04:04)
- Style
Thrash'n'Roll teigneux - Label(s)
Nuclear Blast - Sortie
2017 - Lieu d'enregistrement Gear Recordind Studio & SKH Studios Stuart
écouter "Our Finest Hour"
« La routourne va vite tourner » disait F. Ribéry, grand penseur de la Post-circularité néo-lithique.
« La roue du Thrash broie » rétorque Overkill. Mais pas du noir, hein. Les fans de R’n’B plutôt. Les petits tracas du quotidien. Les amertumes de lendemain d'élection.
Certaines viles langues fourchues vont sans doute profiter du titre de ce 18e album pour briller à peu de frais en prétendant que les Américains tournent en rond et qu’ils nous les broient menu. Ouh les marauds! S’il est vrai qu’Overkill perpétue depuis 37 ans (TRENTE-SEPT PUTAIN D’ANNEES!) un Thrash teigneux dont les fondamentaux ne varient pas d’un iota, être lassé par celui-ci équivaut à s’habituer à se faire écraser les noyaux à coups de masse. Parce que si la méthode reste bien la même sortie après sortie, l’effet lui non plus ne change pas. Et ça fait mal crénom!
Comment, après tout ce temps, la basse de D. D. Verni peut-elle continuer à gambader comme un cabri des Andes? Comment ces riffs peuvent-ils encore donner autant envie d’en découdre à mains nues? Comment le larynx de Bobby peut-il être toujours aussi imbibé de fiel revanchard? Comment des quasi-sexagénaires (... BORDEL!?) peuvent-ils rester autant à la pointe de l’agression Thrash’n’Roll punky? Je sais, je dois vous répéter la même chose à chaque chronique depuis la fabuleuse renaissance intitulée Ironbound. C'est que ça fait plaisir, crénom, de ne pas avoir à colorer ces papiers de regrets grisâtres et de métaphores évoquant le déclin. Car The Grinding Wheel continue à balancer de gros parpaings Thrash rehaussés du cambouis groovy du Rock’n’Roll et de la férocité crue d’une violence urbaine non contenue. Sans oublier une pincée d’héroïsme occasionnel, quand les p’tits gars du New Jersey s’octroient un détour par le Heavy teuton (… ou presque, cf. le début de « The Long Road »).
The Grinding Wheel c’est donc un gros coup de boost qui démarre en mode "les doigts dans la prise" sur un trio « Mean, Green, Killing Machine » / « Goddamn Trouble » / « Our Finest Hour » sans faiblesse, le dernier de ces mousquetaires flanquant une maxi-beigne atteignant facile 10 sur l'Echelle de la virulence métallique. Alors certes, on pourra sans doute trouver « Let’s All Go To Hades », « The Wheel » et le début du morceau titre un peu moins costauds. On notera de plus, de-ci de-là, quelques riffs aux faux airs Metalliquesques. Mais rien qui affaiblisse véritablement cette grosse bourrasque riffée qui se prolonge encore sur un « Come Heavy » de vieux briscards à grosses cylindrées, sur un « Red White and Blue » qui cingle les joues à coups d'old school mutherfuckin’ Thrash, ainsi que sur un grand final qui met du temps à décoller, mais qui nous défonce la cloison à mi-parcours (à partir de la barre des 4 minutes, c’est l’orgie!) avant de finir comme un peplum à gros budget. Par ailleurs les heureux possesseurs du digipack bénéficient d’une reprise excellemment musclée du « Emerald » de Thin Lizzy, qu’on croirait du Iron Maiden à gros calibre Roger, j’te jure!
Du coup ajouter que c’est Andy Sneap qui a fignolé le bébé et que c’est Travis Smith qui a concocté l’artwork n’ajoute même pas de vrais arguments de vente supplémentaires. Il suffira de vous dire que The Grinding Wheel s’inscrit dans la continuité de l’excellence des derniers albums – sans doute un peu en-dessous de The Electric Age, mais au-dessus de White Devil Armory – pour vous décider à ajouter ce trophée dans le chargeur de votre lance-roquette métallique…
« Goddamn trouble, ain’t never gonna stop! »
La chronique, version courte: The Grinding Wheel, c’est la même excellente came Thrash’n’Roll teigneuse que sur les 3 albums précédents, la jauge de notre adrénalinomètre classant celui-ci quelque-part entre The Electric Age et White Devil Armory.
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