Pitchouchoulex - Pitchoutchoulex
Chronique CD album (50 minutes)
- Style
Rock indigeste - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2009
Rien qu'au nom, on se rend bien à l'évidence que Pitchouchoulex n'en a rien à foutre.
Rien à foutre de porter un nom "in", rien à foutre de Myspace, du nom de l'album : "The emperor likes special food", de leur site internet, de faire un album et une musique "indigeste" (pour reprendre leur expression, mais ça, ça se discute).
Oui, derrière son nom qui ressemble plus à un sobriquet précieux, les français partent dans tous les sens pendant 50 minutes nous faisant tanguer d'un style à l'autre quitte à nous donner la nausée.
Il y a les côtés rock'n'roll : "Underground meat part III" pour la mise en jambe, le reprise de "These boots are made for walking" (chantée) pour les 4 minutes nostalgiques.
Il y a le petit côté rock un peu lourd, un peu énervé : "Knackyfingers" (chantée partiellement), "Zouzou" (aboyée au début puis chantée) ou "Vibro panda" et il y a le reste.
Le rock qui fait tourner la tête, celui durant lequel les doigts des musiciens visitent leurs instruments pour en sortir des mélodies impossibles. Parce que Pitchouchoulex n'a pas vraiment de modèle, ni de genre.
On songera à la touche Primus pour le son de la basse, le côté décalé qui ressort des compos. On pensera que c'est du math-rock, que c'est du rock fou ("Keukeuls" et ses sons digne d'une invasion d'extra-terrestres) : on met la basse toutes voiles devant et c'est parti, on répète les mêmes arpèges en boucle et on ne chante pas : la musique avant tout. "Bunker cake" et ses 9 minutes (scindée en deux parties : la première folle, la 2e plus orientale n'a rien à voir) jouent à ce jeu dangereux...
Parfois on nous propose une piste qui n'a pas beaucoup de sens pour l'auditeur qui ne suit pas les trips du groupe : "Underground meat part VII" ressemble plus à la piste qui permet l'accordage instrumental qu'autre chose.
Il y a les recherches sur "Kwetzal'Koalt" qui s'achèvent sur un gros riff, ou les explorations sur la 2e partie de "Bunker Cake" et "Unamed song" qui semblent laisser une place à une cithare (?).
Des incrustations électro discrètes mais très bien placées ("Vibro panda").
A chaque piste, Pitchouchoulex semble en avoir si peu à foutre, mais si fier d'essayer, qu'on découvre une piste osée avec un résultat au minimum convenable. Si dans l'ensemble cela peut paraître indigeste, c'est pour le côté démonstratif de la technique du groupe. Ils n'en font pas trop à chaque fois, mais l'addition des pistes en serait presque lassante.
Une entité à part, douée, qui fleure bon l'amusement et l'amateurisme professionnel (= le travail fort bien fait avec amour).
Dans tous les cas c'est un peu de la branlette intellectuelle et technique parce qu'être décalé mérite beaucoup de réflexion. Mais parfois, même une branlette ça peut être bon.
1 COMMENTAIRE
Romain Bessuges le 15/04/2011 à 21:50:55
Excellente critique pour un excellent album. Imposant et monumental et par conséquent ne s'aborde pas facilement mais vaut le détour.
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