Sceau De L'ange - Ascendance

Chronique CD album (51:04)

chronique Sceau De L'ange - Ascendance

 

« … Alors comme ça il suffit d’un chant féminin en Français et Môssieur arbore une moue dubitative? Sérieusement? En 2017? 'l'est membre de Manif Pour Tous & Lapidation le cglaume ou bien? »

 

Oui, oh, c’est bon hein! Je suis d’accord que, en théorie, ce ne sont pas des considérations qui justifient une minoration de la note attribuée à un album. Mais qu’est-ce que vous voulez: quand des compos traînent trop la patte, je m'emmerde. Caca le Doom. Si une galette dérive trop dans le Psyché-Flower, j’aime pô non plus. Beurk le Stoner fumette. Eh bien je ne vois pas pourquoi les mêmes réserves, quand elles s’appliquent au chant, ne seraient pas recevables. Car à de rares exceptions près (Akphaezya, Chenille, Diable Swing Orchestra, Stolen Babies), je ne suis pas un gros client du chant féminin dans le Metal. Ça m’œstrogêne aux entournures. Car les douces mélopées caressantes qui sont ici incriminées (je ne cause pas des Angela Gossow et autres crustinettes de Cromy) collent rarement avec ma conception pue-la-sueur du Metal. Surtout quand c’est pour débiter des chapelets approximatifs en Molière dans le texte. Je dois être un pauv’ con. Mais ce n’est pas idéologique, hein, le lapin jaune étant largement plus Femen que Foulard. C’est juste une question de goût.

 

Ou alors c’est que je suis vraiment un gros con. 'vais aller faire des examens moi, au cas où…

 

Bref.

 

N’empêche, vu que, considéré de mon côté de la lorgnette, Ascendance partait avec un maousse de handicap, le revirement critique final opéré par votre serviteur ne peut qu’attester avec force de la qualité de ce 2e album du Sceau de l’Ange. Parce que, disons-le tout net: dans le genre où il s’inscrit (un Metal Prog touffu, canal Mélodie et Sensibilité exacerbée), l’opus est vraiment très bon. Intelligence mélodique, rebondissements « narratifs » brillants, écrin sonore classieux, maîtrise instrumentale: les Rhônalpins ont à peu près tout pour eux. Moi qui – dans l’a priori négatif induit par les caractéristiques vocales précédemment évoquées – m’attendais à entendre un groupe « local » tentant gentiment de faire quelque-chose de potable, j’ai été vite calmé par une prod’ sans tâche (après avoir laissé Brett Calmas Lima s’occuper de leur petit premier, les loustics ont opté cette fois pour Jamie King, cf. Between the Buried and Me). Et les zicos sont carrément tous brillants à leurs postes respectifs – ce qui inclut la performance de Céline, si si. Car même si je ne suis pas fan des gouzi-gouzis poppy (cf. le début de « Attaviques Attaques » par exemple, très radio friendly, qu’on croirait écouter du Olivia Ruiz), la demoiselle sait y mettre les formes. Et puis hé: elle pratique également le chant saturé blacky et le multicouches enivrant, joue avec son souffle (cf. « Anecdote », ou la très chouette fin de « Synopsis »!), et se laisse parfois aller à des petits pétages de câble soft évoquant Asphodel ou Nehl Aëlin…

 

Dans ces conditions, comment bouder plus longtemps?

 

Mais c’est surtout et avant tout la qualité des compos qui a fini de me convaincre, la grande majorité d’entre elles réservant au minimum un petit recoin de bonheur auditif. Comme le grandiose refrain de « Epineuse Saison ». Ou cette bourrasque blacky qui clôt avec panache et véhémence une parenthèse cotonneuse, à 4:26 sur « Urgente Théurgie ». Le délicieux « Attaviques Attaques » séduit quant à lui quasiment tout du long, tout comme le superbe début des « Ouailles Noyées », aux merveilleux accents tribaux. Les 10 compos proposées nous entraînent sans cesse entre mélodies puissantes, pauses satinées, accès plus extrêmes – en général Thrash ou « Black » –, voire même structures rythmiques modernes, le début de « Urgente Théurgie » ou les saccades de « RAZ », par exemple, ayant une dette sur l’ardoise de Meshuggah.

 

Ascendance illustre donc une fois de plus l’adage qui dit que la peau de l’ours ne fait pas le moine, et qu’il ne faut pas vendre son habit avant d’avoir tué la cruche à l'eau qui vole un bœuf. ‘fin vous voyez ce que je veux dire. L’album est riche, l’ambition est grande, les musiciens habiles, et la musique est bonne, bonne, bonne, bonne… Et elle ne triche pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: certains s’arrêtent au seuil d’un album parce que le chant est féminin et en Français. Oh les vils! Oh les étroits du bocal! Ce serait dommage d’en faire autant avec Ascendance, l’opus proposant un délicieux Metal prog pluriel, mélodique et classieux. Tout sauf un Sot Mélange ce nouveau Sceau de l'Ange!

photo de Cglaume
le 07/11/2017

1 COMMENTAIRE

Margoth

Margoth le 07/11/2017 à 23:23:41

Autant le patronyme-même du groupe ne m'inspirait pas (de la même manière que celui de la vocaliste) tant c'est typé gogoth mélancolique "on a trop écouté My Immortal d'Evanescence parce que notre vie est terriblement horrible alors qu'elle est juste planplan", autant ça surprend agréablement dès lors qu'on y jette l'oreille. A creuser !

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