Sex Pistols - Never Mind The Bollocks, Here's the Sex Pistols

Chronique Vinyle 12" (38:45)

chronique Sex Pistols - Never Mind The Bollocks, Here's the Sex Pistols

ATTENTION: cette chronique a été publiée le 1er avril 2018 et a été rédigée de manière humoristique.

 

En ce milieu de la décennie 1970, une guerre fait rage dans le milieu du Rock entre de nouvelles formations comme les Ramones, MC5, The Clash, The Stooges, qui veulent mettre un gros coup de Doc Martens dans les génitales de ce qu'ils considèrent comme les dinosaures qui sclérosent le genre. Selon eux, j'ai nommé Pink Floyd, Deep Purple et consorts. Je ne vais pas vous refaire une histoire de la naissance du mouvement Punk, mais, dans le cadre de la chronique de cet album majeur, le rappel de quelques repères historiques semblait nécessaire. C'est dans ce contexte que paraît l'album qui nous intéresse aujourd'hui, prenant justement à contre-pied ce mouvement naissant.

 

Les Sex Pistols se forment à Londres, dans un contexte éloigné des clichés punks. Le groupe est constitué de quatre jeunes gens issus de familles aisées, ayant grandi dans le même quartier et fréquenté la prestigieuse Public School d’Eton. Remarqués très tôt pour leurs talents musicaux, leur professeur de musique – un lointain cousin de la famille royale anglaise – les incite rapidement à jouer ensemble au sein du même orchestre. Encore adolescents, ils choisissent un nom volontairement provocateur et « pipi-caca ». On retrouve donc John Lydon derrière le micro, Steve Jones à la guitare, Paul Cook à la batterie et Glen Matlock à la basse. À force de répétitions acharnées, le groupe, signé par le label EMI – véritable institution britannique – enregistre son premier single, "Anarchy In The UK", une histoire d’un gentleman de la City qui refuse son five o’clock tea.

 

La légende veut que le disque ait été produit par Norman Smith, producteur attitré des Beatles, qui, pour des raisons contractuelles, aurait conservé l’anonymat. Suivent une tournée promo triomphale, une série de concerts mémorables, et trois autres singles : "God Save The Queen", "Holidays In The Sun" et "Pretty Vacant". Le premier est rapidement censuré par la BBC, qui craint que la chanson, par ses qualités musicales et ses arrangements, nuise au groupe Queen, alors en pleine ascension.

 

Les maisons de disques se battent pour signer le quatuor et publier leur premier album. C’est finalement Virgin qui remporte la mise au Royaume-Uni. Une rumeur prétend que le fisc anglais, enquêtant sur le patrimoine immobilier de Glen Matlock, l’empêcha d’enregistrer ses parties de basse. Elles auraient été jouées par Steve Jones, sauf pour "Bodies", où Sid Vicious s’en chargea. On raconte que ce dernier aurait demandé des leçons à Lemmy Kilmister, mais que ce dernier, impressionné par le niveau de Vicious, aurait refusé.

 

L’album finit par sortir le 28 octobre 1977. En douze titres, le groupe démontre toute sa maestria et son talent de composition. Servi par une production larger than life, à l’américaine, à faire pâlir, sous son maquillage, un Kiss au sommet de son art, l’album brille par la brièveté de ses morceaux, chacun étant un bijou en termes de mélodie, de riffs et d’arrangements, rappelant les débuts de Queen. Chaque détail – et l’album en regorge – a été pensé avec une variété de tempos bluffante. La voix mélodieuse et soyeuse de Lydon offre un écrin parfait pour des paroles qui sont autant d’odes à la douceur de vie britannique et à l’establishment pré-Thatcher, teintées d’ironie et d’un second degré mordant.

Peu de temps après la sortie de Never Mind The Bollocks, Here's The Sex Pistols, le groupe, sous la pression fiscale, se sépare. Heureusement, peut-être, car il aurait été difficile de donner un successeur à ce monument. Les Sex Pistols, ambitieux et grandioses, n’avaient fixé aucune limite à leur audace.

photo de Xuaterc
le 01/04/2018

5 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 01/04/2018 à 10:21:01

Pas tout à fait d'accord avec ta conclusion: les Pistols de séparent suite à la catastrophique tournée aux USA (pendant laquelle ils furent 100% Punks) alors que Rotten se casse du groupe.

cglaume

cglaume le 01/04/2018 à 10:26:23

:D

Une chro typique du style Xuat-Cruach

Freaks

Freaks le 01/04/2018 à 11:10:41

Éternellement reconnaissant...

Xuaterc

Xuaterc le 01/04/2018 à 16:51:09

"les Pistols de séparent suite à la catastrophique tournée aux USA"
D'un point de vue punk, c'était un succès :-)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 12/01/2025 à 21:04:36

Elle est quand même énorme cette chronique.

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