Silver Snakes - Saboteur

Chronique CD album (51:52)

chronique Silver Snakes - Saboteur

Sympa cette petite ambiance générale en ce moment... 
Tout le monde se regarde de travers, a 18 de tension, s'engueule pour rien, a peur de tout, fait la tronche, a une gueule de déterré vu que le soleil manque.
Et par-dessus ça, des mecs venus de Californie se ramènent sur Pelagic, avec leur rock bien tendu histoire de nous faire péter l'élastique à la gueule.
 

L'élastique tendu dont il est question est bien celui de mon slip. 
Ça s'appelle Silver snakes, c'est donc bandant, mais terriblement bordélique pour s'y retrouver et pondre un papelard clair et synthétique. Alors accroche-toi et ne fais pas gaffe aux contradictions.
 

Lors des premières écoutes, on passe son temps à vérifier qu'il s'agit toujours du même album.
Silver snakes fait parti des "Sans visage" (tu sais dans GoT) : à la fois inspiré de tout le monde et de personne.

Faut dire que le groupe est américain, a donc une culture musicale US tout en étant fortement inspiré par une scène européenne.
On retrouve donc tout la tension d'un style post-hardcore à la Cult of Luna, dans ses titres les plus sombres, lents, calmes, avec parfois des hurlements d'outre-tombe, totalement inattendus...surtout...sans en avoir les caractéristiques musicales

...et cette efficacité plus rock, plus directe, mais aussi plus légère (parfois même pop ouais ouais) d'un groupe de la côté ouest.
(J't'avais dit de ne pas faire gaffe aux contradictions)

T'ajoutes à ça un profond intérêt pour le noise, le vénère interne et sans doute un petit peu d'émo style La dispute.
Sans compter que le groupe aime bien toucher aux machines, se la jouer indus mais pas trop (coucou la bidouille à la Nine Inch Nails).
Enfin, conscient que du passé il ne faut surtout pas faire table rase, le groupe respire l'énergie des 90's.
 

Le résultat est donc improbable, inconstant, perturbant même au départ.
Avec des morceaux qui font un grand écart temporel (entre 2min et 9min) et stylistique, les américains s'expérimentent, sont tortueux sans donner la nausée technique : non, pas le genre.

Entre violence et ambiances, leur musique semble rongée par des ondes négatives sans en avoir toujours les sons. 
On reste évidemment marqué par les mises en avant de la basse et de la batterie qui accentuent l'air grave de certains titres, qui jouent aussi à installer des atmosphères suffoquantes, mais cet album est un tout.

On pourrait s'amuser à décortiquer l'apport des influences indus ("Devotion" ou "La Dominadora"), de l'habileté du groupe à jouer sur ses propres contrastes, à souffler des airs de violence et des envolées douces mais acides, piquantes.

Pourtant, on ne gratterait encore que le vernis. Cet album est touffu, peut-être trop, voire trop audacieux, les mélanges étant souvent périlleux. 
Cela n'empêche pas le groupe aux multiples influences de s'être crée une personnalité complexe qu'une centaine d'écoutes ne dévoilera sans doute pas.

photo de Tookie
le 25/04/2016

3 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 25/04/2016 à 14:04:30

Certains titres m'ont fait penser à du FILTER des débuts... Va comprendre !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 25/04/2016 à 18:19:30

Style mise à part (qui n'a rien à voir niveau violl d'oreilles), plusieurs de tes pensées pourraient s'adapter au nouveau furoncle bordélico-jouissif du père Jourgensen.

Tookie

Tookie le 25/04/2016 à 18:24:24

@Pidji : C'est tout la complexité de Silver snakes...et tout son intérêt. Après 100 écoutes, je ne sais toujours pas à quoi ça ressemble vraiment, et en même temps, cela me fait penser à tout. Mais je ne m'en lasse pas !

@Crom : J'imagine bien que cela ne joue pas dans la même cour, mais je n'ai pas encore tendu le pavillon vers son dernier bébé, faudra tenter l'affaire...

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