Stoneghost - New age for old ways

Chronique CD album (55:00)

chronique Stoneghost - New age for old ways

Sont pas si cons les Stoneghost pour des metalleux.

Ok, les mecs arborent leurs tatouages en gonflant leur poitrine, fiers de leurs gribouillis sur les bras qui valent un SMIC et qui piquent quand on les dessine.
Ok, ils s'arrangent pour montrer des muscles sculptés chez "Fitness house" lors des shootings promo (posant en 3/4 de profil) et affichent leurs bouteilles de Jack Daniels et de binouses bon marché pour montrer qu'ils sont trop guedins. A 30 ans passés.
Metalleux de base donc.

 

Mais ils ont choisi pour titre d'album : "New age of old ways". Soit les gars ont parfaitement conscience qu'ils font un metal de l'ère pré-internet en 2015, soit j'me fais des idées et c'est un nom choisi au hasard.

Parce que pour la révolution du metal, faudra pas compter sur ces anglais. Cela ne les empêche pas de balancer de la marave d'amerloque. Et pas de la camelote, du metal à la Pantera.

Les tatoos, l'alcool, les muscles...et maintenant du gros son : tout ça sent la surdose de testostérone. On serait à la limite de l'overdose si le chanteur ne s'essayait pas, avec succès, aussi souvent aux parties claires. Parce qu'il est loin d'être un simple hurleur : sa proximité de ton et ses choix de lignes font de lui le petit frère de Phil Anselmo.

 

La référence Pantera est péniblement lâchée puisqu'on la retrouve très clairement durant les trois premières pistes. Le riffing et la batterie rappellent les texans et vient rapidement la crainte suivante : "on va s'emmerder sec".
A croire que le groupe a ressenti les prémonitions sensorielles de ses auditeurs : ils démontrent qu'ils savent sortir un morceau de 7 minutes avec un son bien lourd, un riffing plus hypnotique (non sans solo) justifiant presque leur référence à Black sabbath dans le dossier de presse.

La suite à tendance à se densifier. Après un départ tonitruant accompagné d'un son dans lequel nombre de metalheads se repèrent, le groupe se laisse aller à des morceaux plus complexes, presque progressifs, parfois lents et lourds et faire crisser les guitares sur "Sleeper".
Loin de relâcher la pression, Stoneghost la maintenant juste "autrement".

 

Définitivement pas cons, ils ont choisi avec intelligence la tracklist puisqu'ils ne laissent pas le temps de laisser retomber le soufflé. "Your trigger, my finger" est une lapidation nerveuse des tympans et intervient après un morceau plus tranquille.
On se laisse alors maraver jusqu'au bout sans se rendre compte qu'on s'approche tranquillement de l'heure d'album : 55 minutes que le groupe nous tient en haleine avec son metal qui ne crache pas sur des influences hardcore, et même un morceau ballade ("Let sleeping beasts lie") en clôture.

(NB : "Mother of all bastards" vient parachever le travail de bourrinage avec un son démo, une voix hurlante et une guitare fofolle).

Stoneghost n'est pas LA claque, mais fait le taf comme il convient de le faire...avec un diamètre testiculaire un peu plus important que la moyenne.


Le mélange de l'ancienne et la nouvelle école n'est pas hyper flagrant, mais on sent le groupe volontaire et animé par le plaisir de faire une musique violente, rentre-dedans. Par bonheur ils n'ont pas headbangué trop près du sol : les compos sont réfléchies, l'album tient bien la route et les 55 minutes filent à l'aise...
Pas mal pour des bouffeurs de pudding, metalleux de surcroit.

photo de Tookie
le 11/09/2015

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