Temple Of Baal - Mysterium
Chronique CD album
- Style
Death Black - Label(s)
Agonia Records - Sortie
2015 - écouter via bandcamp
Purée, là, ça saoule direct.
Car avec un groupe comme Temple Of Baal, pas facile de placer des jeux de mots débiles qui n'ont pas déjà été faits. Ici ou à Ouarzazat (le sud Maroc est top, niveau calembours, oui).
Plus sérieux que la zic des Parisiens, tu balances les cotillons en fonte en écrasant la chenille.
Après un Verse Of Fire mastoc et brutal, ils étaient ainsi attendus au tournant avec toutefois l'assurance de s'en prendre encore plein la mouille. Pourquoi ? Chais pas c'est juste un sentiment.
Bingo, Temple Of Baal n'a pas mis la pédale douce sur la puissance. Pourtant le morceau d'ouverture étonne par une certaine mélancolie, pour un groupe de bûcherons Deatheux en Noir. Ont-ils égaré leur tronçonneuse dans le sous-bois ou dans la ventre d’une joggeuse en short moulant ? Non. Ils la tiennent bien en main.
Édifiant un mur de son impénétrable tout le long des 8 morceaux de ce Mysterium (ou 9 avec une reprise de Bathory pour l'édition limitée), Temple Of Baal accomplit l'exploit du changement dans la continuité. Purée on dirait un slogan politique moisi.
Tout d'abord le sentiment ritualiste perdure mais s'intensifie encore. Grâce à l'accent mis sur les ambiances, principalement. Les morceaux se font ainsi plus longs mais sans qu'aucun sentiment de vouloir étirer les compos, pour se la jouer, n'apparaisse. Bourré de mélodies sombres et inquiétantes, Mysterium pose un decorum construit autour de breaks savants soufflant une brutalité guerrière ou une solennité digne des plus grands de la scène BM.
Chapeau donc pour le côté « sabbat du samedi soir » : ici on sacrifie, encore, de la pucelle à tour de bras, les soirs de lune gibbeuse et de solstice. L'intro de "Dictum Ignis" sera alors le fer de lance du couteau sacrificiel.
Pourtant, si la plaque est dépourvue de poutrage barbare absolu, comme sur l'album précédent (comprendre de morceaux relativement courts), elle ne perd en rien de sa vindicte. Nanti d'une section rythmique écrasant pas mal de kikko lol de la concurrence (la meuh mais quel batteur !!), Mysterium dégage une odeur toute personnelle. Et ce n'est pas celle de la laque ou de l'adoucissant.
Les solos sont aussi inspirés et pour que je sorte ce genre de lieu commun autour de la six cordes, je vous assurent qu'aucun d'entre eux n'est superflu.
Vous aurez pigé, j'espère, que le tour de force de Mysterium réside dans les contrastes vicieux que l'album présente. Des oppositions du Malin ne sonnant jamais comme du carton pâte mais coulant de source comme les eaux putrides du Styx dans lequel l'album baigne corps et âme.
Une conclusion ?
C'est pas un exam option « Metal qui poutre ». Faites-la donc vous-même.
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