Toward The Throne - Claiming the Sun, Bringing the Darkness

Chronique Maxi-cd / EP (31:24)

chronique Toward The Throne - Claiming the Sun, Bringing the Darkness

‘spô facile pour un p’tit groupe de réussir à se faire chroniquer… Même sur les webzines animés par de vilains geeks acnéiques, c’est la croix et le régime de bananière pour recevoir ne serait-ce qu’une pauvre réponse, fut-elle « La concierge est dans l’escalier ». ‘Faut dire que vu de l’autre côté de l'écran, on est tellement sollicités… Et puis merdoum quoi: rappelons que c'est du bénévolat pour nous autres (quoique je soupçonne Crom de passer ses vacances sur les yachts de ses amis crusty millionnaires en récompense de ses bons et loyaux services), du coup il faut quand même que ça reste un plaisir!

 

Mais bon, ça nous travaille quand même tous ces groupes qui se prennent des vents… C’est qu’on est des gentils nous, pas des snobs dédaigneux qui frayent avec le gratin! Alors une fois de temps en temps, quand des p’tits gars qui n’en veulent évoluant dans le Death mélo, le Thrash prolo ou le Prog Haribo donnent l’impression d’avoir du costaud sous le perfecto, et bien on se jette à l’eau: on met en attente le dernier At The Gates, on remballe la vieillerie Fusion dégottée sur adopteunfunkmetalleux.com, et on se plonge dans la sueur et les espoirs que Benny, Kev’ et Saïd ont couché sur microsillons, après avoir économisé tout un été pour pouvoir se payer une prod’ semi-pro aux Gaffophone Studios de la Berthe en Brie.

 

Derniers en date à s’être taillés un chemin jusqu’à nos oreilles, les Alsaciens de Toward The Throne ont utilisé le mot-clé « Progressive Melodic Death Metal » pour arriver à leurs fins. Mais il faut reconnaître que le format de Claiming The Sun, Bringing The Darkness a également joué en leur faveur: les EP c’est bien, ça ne laisse (théoriquement) pas de place pour les morceaux faibles... Et puis c’est plus vite fini si des fois l’aventure musicale s’avère douloureuse!

 

Le groupe se dit influencé par des formations comme Kalmah, Children of Bodom ou encore Arch Enemy. A mes oreilles de papy, leurs 6 titres sont assez 90s, dans l’esprit d’un Edge of Sanity assagi et tristoune, d’un vieux Loudblast (le début de « Missing Piece »), ou du Godgory de Shadow’s Dance… Oui je sais, je ressors souvent cette dernière référence peu connue – mais écoutez donc « Antipodes »: bordel, j’ai l’impression d'entendre « Leavetaking » sortir à nouveau de mon vieux walkman K7. L’esprit, le son des grattes: kif-kif bourre les haricots! Pour le côté Prog, mouais… C’est sûr, les morceaux sont assez longs, ‘y a de l’intro emphatique, de l’orage qui gronde côté outro, de l’interlude adaptée de l’« Adagio d'Albinoni ». De ce point de vue on est effectivement loin du Punk. M’enfin on n’est pas non plus dans l'horlogerie de pointe, ni dans la dextérité technique de haute volée. D’ailleurs, conseil éternel et ici assez pertinent: quand on est tout jeunot et qu’on en est encore à faire ses griffes, il est préférable de favoriser les formats courts, et de ne pas se forcer à plaquer des solos si l’on n’a rien de spécial à dire. Et puis tiens, puisque j’ai commencé à être désagréable, profitons-en pour concentrer dans cette fin de paragraphe la séance de coups de tatanes dans les chicots. Alors bam: sur ces 6 morceaux le clavier est extrêmement présent, et, je l'avoue, a fini par me saouler. Tout comme – rien à voir, mais je vous fais les 2 pour le prix d’un – ces nombreux tempos lents pour dépressifs. Et puis bim: les clichés se ramassent ici comme les feuilles mortes: à la pelle (un break de piano seul au bout de 2 minutes sur « Missing Piece », le final avec les orchestrations cheap sur fond de pluie, le break au ralenti portant le refrain à 3:18 sur « Antipodes »…).

 

Les amateurs de Death-mélo-à-piano avançant avec l’indolence et la vitesse du rhino’ dépressif pourront donc voir en Toward The Throne un futur espoir de la scène hexagonale. Et honnêtement, malgré mes sarcasmes, rien n’empêche de penser qu’après un petit coup de boost les Alsaciens ne finiront pas par nous sortir un bon petit skeud nostalgique finement troussé. Par contre, pour le moment, ils ont beau avancer vers le trône, celui-ci se dresse encore bien loin à l’horizon. A moins, bien sûr, qu’ils ne visent celui sur lequel Bigard et Gronibar écrivent leurs sketches. Non parce que, attendez-voir: c’était pas plutôt marqué « Copro-gressif Melodic Death Metal » sur l'étiquette des fois?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: du Death mélo engourdi et plein de clavier, qui sent les 90s et l’appellation oubliée « Death atmo’ », ça vous parle? Les Alsaciens de Toward the Throne en ont fait leur cheval de bataille. Le truc c’est que pour l’instant leur monture ressemble encore un peu trop à un poulain maladroit, avec la barde de guingois.

photo de Cglaume
le 08/06/2018

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