Twelve Foot Ninja - Outlier
Chronique CD album (38:16)
- Style
Fusion Djent / mojito - Label(s)
Volkanik music - Sortie
2016 - écouter via bandcamp
Nom de nom de nom de nom… Après le dernier EP d'Osaka Punch, après la découverte tardive-mais-toute-récente-en-ce-qui-me-concerne de LeSuits, voilà t’y pas que les magiciens d’Oz dégainent une nouvelle torpille de Fusion moderne et décontractée en direction de nos oreilles qui, consentantes, n'en finissent plus de crier Oh-oui-Oh-oui-Vas-y-Vas-y. A ces niveaux de productivité et d'excellence, si notre bonne vieille planète marchait au Metal funky et finaud au lieu de carburer à la finance internationale et aux biftons verts, l’Australie aurait entre les mains l’équivalent de la Réserve Fédérale Américaine et de la BCE réunies, plus la moitié des fonds ronronnant silencieusement en Suisse! Le marchand de sable local ajouterait-il des poudres pas claires à la poignée qu’il jette dans les yeux des chères têtes blondes de là-bas? Les guitares y sont-elles forcément vendues avec crème solaire et compil's Disco? Les fanfares de cirque y pratiquent-elles la mosh part systématique? Il doit y avoir un truc comme ça, un petit quelque-chose qui nous manque dans l’hémisphère nord, c’est pas possible autrement…
Bref, vous l’aurez compris: après les WHOUA-OUUUUUH!!!! logiquement provoqués par le très bon Silent Machine sorti en 2012, Twelve Foot Ninja nous force cette fois-ci à exulter à grands coups de YEE-PEEEEEE-YEAH!!!! ravis. Car Outlier est encore un petit poil meilleur que son prédécesseur, ceci sans rien changer à sa formule, ni – ce que l’on aurait éventuellement pu craindre – s’aventurer plus avant dans des facilités commerciales ou des excès de télégraphie meshugolâtre. Toujours solidement campés sur leur mélange de Metal Djenteux, de Fusion ensoleillée et d’accroche quasi Pop/Rock, forts d’un chanteur au-dessus du lot quoique n’abusant pas des bonnes choses, les 5 de Melbourne peuvent plus que jamais être considérés comme les frangins bruyants d’Osaka Punch, dans un registre moins funky et plus « modern ». Réussissant eux aussi à conserver intact leur côté organique (toujours un clap-clap ou un « Yeah-yi-yeah » pour dé-geekiser le poinçonnage guitaristique et n’en conserver que le tranchant), nos ningéants n’ont pas leur pareil pour faire fructifier leurs quelques ingrédients de base au sein de hits complètement irrésistibles.
Plus pugnaces que ses compatriotes cités plus haut, le groupe sait montrer les biscotos quand il le faut. Ainsi l’album démarre-t-il sur un « One Hand Killing » qui sent la montée sur le ring, les invectives sourire mauvais en coin et l’enchaînement manchette dans le plexus solaire / high kick au menton. Ce qui n’empêche nullement le morceau de balancer ce qui commence à ressembler à un gimmick national, autrement dit ces juteux petits breaks impromptus, tantôt ambiance club de salsa, tantôt « bermuda et orteils ensablés ». De même, pendant qu’ils se font tailler en rondelles par le redneck du fond de l’outback local, les « Are you sick of feeling tired? Are you tired of feeling sick? » qu’ils nous balancent au cours du refrain ressemblent plus à des appels à aller suer contre nos voisins de pit qu’à des ritournelles à écouter en dévalant la route de la plage à bord d'une rosalie. Et cet irrésistible mélange de testostérone, de matelas djenteux, de mélodies fédératrices, de décalages croustillants et de bouffées d’air tropical n’a aucun mal à nous convaincre, d’autant qu’il accouche encore d’autres petites merveilles comme l’ultra-cool et larger-than-life « Oxygen », un « Post Mortem » qui recharge les batteries comme personne, ou encore l’insouciant « Point of You ».
A vrai dire le seul reproche que l’on pourra adresser à ce superbe 2e album est une fin un peu moins feu-d’artificesque que ce qu’annonçaient les 7 premiers titres. M’enfin pas de quoi casser 3 nunchakus à un canard-shaolin, d’autant qu’en toute fin de course, les zouaveries Dark 8bit de « Dig For Bones » font une fois de plus surgir ce sourire complice que le groupe sait si savamment faire naître sur nos trognes comblées.
Grosse patate, rayons de soleil, incitations à pratiquer un Kung-Funk offensif, Joke’n’Roll qui fait d’autant plus mouche qu’il est boosté par les ressorts 2.0 d’une rythmique Djent couillue, cet Outlier est la galette à écouter à l’heure du jogging / cardio-training, avant de glisser ensuite vers Death Monster Super Squad à l'occasion de l’apéro Disco qui devrait logiquement lui succéder (… pour la douche intermédiaire, on vous laisse le choix du CD / Tahiti douche à utiliser). Damned, c’est qu’on verrait les palmiers et les verres à cocktail d’ici!
PS: Rémi Gallego (The Algorithm) a été invité à balancer de ces petits zigouigouis Electro furtifs dont il a le secret sur le morceau "Sick"... Décidément, ces Australiens ont vraiment un goût très sûr!
La chronique, version courte: encore un poil plus croustillant que Silent Machine, Outlier continue sur la lancée de l’excellente Fusion moderne et offensive qui nous avait rendu Twelve Foot Ninja tellement attachant. Tels les Kung-Fu Pandas de leur discipline, les Australiens balancent coups de latte Djent (... mais organiques!) dans les côtes et blagounettes irrésistiblement accrocheuses dans les zigomatiques, en faisant mouche à quasiment chaque attaque.
3 COMMENTAIRES
dayedayedaye le 13/12/2016 à 01:20:18
Merci pour la chronique !
Je suis totalement fan de ce groupe et ce nouvel album me rappelle pourquoi !
Il tourne en boucle depuis sa sortie .
Je trouve qu'il y'a "tout" dans cet album , de la technique , du groove , de l’émotion , du délire , et de l’énergie de l’énergie de l’énergie !
Album excellent , dans la lignée de silent machine et des deux ep !
Bref c'est pas objectif mais j'adore ce groupe et cet album !!
cglaume le 13/12/2016 à 07:01:48
Comment donc "c'est pas objectif" ? Tu joues dedans :) ? Si si: objectivement ce groupe a tout ce qu'il faut pour qu'on l'adore ! ;)
dayedayedaye le 13/12/2016 à 18:05:43
Oui je joue dedans je te l'ai pas dit ?? Plus serieusement ca faisait un peu trop commentaire "fan boy" mais comme tu dis , ils ont tout ce qu'il faut qu'on devienne addict ;-)
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