Vektor - Terminal Redux
Chronique CD album (1:13:21)
- Style
SF Techno-Thrash progressif - Label(s)
Earache Records - Sortie
2016 - écouter via bandcamp
Dans le milieu de l’escrime mexicaine, un Z signé à la pointe de l’épée signifie Zorro. Là-dessus je crois qu’il n’y a pas débat. Par contre dans le petit monde du Techno-Thrash moderne, le V – choisi en hommage à Voivod, forcément – signifie dorénavant Vektor, patronyme compactant en 6 petites lettres les qualificatifs « Virulent », « Véloce », « Virtuose » et « Vador » (Darth. Comment ça c’est pas un qualificatif?). Et au vu du juteux contenu de Terminal Redux, 3e album des space geeks américains dont on vous cause aujourd’hui, on se dit qu’on pourrait presque ajouter à la liste ci-dessus « Varié ». Parce qu’il aura fallu attendre 2016 pour que ça arrive, mais dorénavant nos cosmo-shredders préférés incorporent dans certaines de leurs compos du chant clair et des caresses vocales féminines, ceci aboutissant in fine à la fusion de leurs passes d’armes technico-agressives avec le meilleur du répertoire de Devin Townsend et And So I Watch You From Afar.
Aïe. En même temps c’était logique que ça arrive: ‘y en a au moins 3 qui ont fait un micro-coma, là, au fond de la salle. Appelez-moi les urgences et passez-leur un peu de Coroner en attendant l’arrivée des secours…
Non alors ne vous ouvrez pas tout de suite les veines bande d’irréductibles conservateurs: bien entendu, Vektor tricote toujours son Techno-Thrash en de longs drapés spatio-progressifs qui puisent dans le répertoire du Cdt Voivod, dans les vieux skeuds de Formule1 Speed Thrash, dans le registre vocal d’un Chuck Schuldiner s’adonnant au shriek abrasif, ainsi que dans quelques rares excès quasi black-métallo-blastés. Bien entendu vous allez encore vous faire des entorses de la mâchoire à l’écoute des leads et autres cavalcades d’horlogers sous crack dont cette nouvelle galette est truffée… Pas de panique: les guitares restent les reines du bal! Bien entendu vous allez à nouveau vous retrouver le souffle court quand le tumultueux flot de riffs pensés comme autant d’essaims hargneux vous emportera. Et puis, bien entendu (4e occurrence), vous retrouverez cette basse vrombissante bien mise en avant – que même que, tu le crois, elle s’offre des soli sur « Psychotropia » – ainsi que ces titres de plus de 7, 8, 9 voire 13 minutes.
Là, ça va mieux ou je vous repasse un coup mon flacon de sels sous le nez?
Maintenant inutile de se voiler la face: Vektor fait ici un premier pas de côté. Mais dans le sens d’une évolution que, personnellement, j’applaudis de mes 8 pseudopodes. Car si on peut exprimer une crainte justifiée à l’écoute d’un « Collapse » léthargique (Nothingface n’est pas le meilleur Voivod si vous voulez l’avis d’un lapin jaune pas super fan de Pink Floyd, et par ailleurs il serait plus sage de laisser à Menace le monopole du « Metal prog spatial & spécial »), on ne peut que se réjouir (si si) du mélange merveilleusement inédit qui nous est révélé à la fin des morceaux « Charging the Void » et (SURTOUT) « Recharging the Void » – sur lequel on assiste à un métissage multi-vocal entre les Jedis les plus létaux qui soient et une chorale de snorkies hilares aussi irrésistible que sur le superbe avant-dernier album des Nord Irlandais de And So I Watch You From Afar. Et le fait que ces joyeuses excentricités apparaissent sur des morceaux aussi emblématiques que le tout premier et le tout dernier semble bien attester du sérieux de l’entreprise…
Inutile d’aller plus loin en vous chantant les louanges de tel titre sublime, de telle mélodie entêtante ou de tel passage supraluminique déchausse-molaires: retenez juste que sur Terminal Redux, Vektor fait au moins aussi bien que sur ses 2 galettes précédentes, tout en esquissant un début d’évolution vers des contrées progressivo-nawako-devintownsendiennes franchement excitantes. Et que, de notre côté, on a plus que jamais hâte de continuer l’exploration des confins de l’espace métallique en compagnie de ces incroyables découvreurs de nouveaux mondes…
La chronique, version courte: continuer sur la voix d’un SF Techno-Thrash progressif et pourtant furieux sans se répéter, c’était le difficile pari que Vektor devait relever sur ce 3e album. Et on peut dire que – à l’exception d'un « Collapse » trop léthargique et dilué, qui amputera la note finale d'une petite phalange – les Américains ont su brillamment relever le déf! en proposant une nouvelle collection de titres aussi brillants que fulgurants qui, pour certains, amorcent un début d’ouverture vers les univers de Devin Townsend et And So I Watch You From Afar.
6 COMMENTAIRES
sepulturastaman le 22/09/2016 à 09:56:41
Ok les cinq premières minutes de "collapse" sont chiantes mais ce qu'ils font derrière est terrible, moins que sur le dernier morceaux qui lui joue à fond la carte space-opéra, mais relever le nian-nian de "Collapse" et pas le morceau intro "Mountains above the sun" c'est de la "malhonnêteté intellectuelle", sans doute ébloui par les prouesse technique, mais moi c'est le détail qui m' ennui et qui me fait zapper cette intro inutile.
cglaume le 22/09/2016 à 16:38:01
Gnagnagna: on le note pareil au final :P
Cobra Commander le 23/09/2016 à 09:35:42
La pochette fait TRÈS Nocturnus... l'extrait - lui - fait chier.
Mental Vortex le 24/09/2016 à 13:57:53
J'y arrive pas avec ce groupe. Virtuose certes mais sans réelle ambiance et beaucoup trop riche pour moi, et c'est pas faute d'avoir essayer... Coroner et Death sont encore loin d'être egalés !
Jimmy Jazz le 02/02/2017 à 12:50:24
Je suis rassuré en lisant la chro. Je pensai être le seul à trouver du Devin Townsend dans cette album..
cglaume le 02/02/2017 à 13:38:48
On est 2: on peut monter un club !! :)
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