HellBurnsAway - Interview du 15/01/2011
Membre(s) interviewé(s) : tout le groupe
Pour commencer, on pourrait déjà présenter sommairement le groupe, ses membres, et le tralala habituel !
Morgan (batterie) : Pour commencer, dans HellBurnsAway, on est 5, donc Pierre et Benoit aux guitares, Thomas au chant, Simon à la basse et moi Morgan à la batterie. Si on voulait définir ce qu’on joue, il s’agit plutôt d’un hardcore classique et efficace, mais ce n’est pas forcément évident de décrire vraiment…
Simon (basse): après on a plein d’influences, plusieurs scènes qui nous ont interessé mais on essaye de rester dans ce créneau là.
A l’écoute de votre album, on sent pas mal de références à Cruel Hand, ou No Turning Back. Quelles sont concrètement vos influences ?
Simon : ouais, c’est bien vu, Cruel hand est une grosse influence, notamment sur le dernier CD en date. Et pour la remarque par rapport à No Turning Back, c’est peut être pas des plus flagrants sur Worse Than The Truth, mais je pense que pour l’avenir, ça se ressentira plus, avec notamment Pierre qui a rejoint le groupe après la sortie de l’album, et qui est un gros fan de No Turning Back. Après pour Cruel Hand, c’est clair que c’est un groupe qu’on a bien kiffé, surtout l’album Prying Eyes. Without A Pulse était bien mais prying eyes, on est tous d’accord pour dire que c’est un très bon album. Après Lock & Key, on est à peu près tous d’accord pour dire que c’est un bon album… sauf peut être Thomas…
Thomas (chant) : Après il y a tout ce qu’il y a au niveau de la scène New-Yorkaise, et évidemment les vieux Terror, sur lesquels on est tous d’accord… Après les influences peuvent être larges. Il y a des gros fans de Thrash dans le groupe par exemple.
Simon : On est pas mal à écouter beaucoup de choses de toute façon. Même le rock en général nous influence… Et de toute façon, ce qui nous définit, c’est plus la scène. On aime vraiment ça… Et quand tu vois des groupes comme No Turning Back, qu’on a vu cet été au Ieper Fest, ils ont foutu une grosse claque à Madball ! (tout le monde acquiesce, moi y compris) C’est clair que quand tu as des concerts où le gars passe du temps avec le micro autour du cou, qu’il fait participer le public… C’est des moments où tu partages des émotions intenses ! C’est grâce à quelques concerts comme ça qu’on kiffe toujours autant la scène !
Morgan : Et donc au niveau des influences, il y a également ce jeu de scène qui compte, avec notamment No Turning Back, et plein d’autres groupes, qui chaque fois sur scène, refilent une claque !
Simon : Ouais mais même d’une manière générale, ça va peut être paraitre con ce que je vais dire, mais le rock, c’est de la sueur. Tu prends l’exemple de concerts, des fois, le public ne transpire pas et ça ne prend pas en gros… ça doit transpirer à un concert, et le groupe doit faire en sorte que ça se passe comme ça ! Il y a un moment où quand tu montes sur la scène, t’es à un endroit privilégié. C’est un peu comme pour montrer que « c’est toi le plus fort » d’une certaine manière… T’as envie que les gens te regarde, il y a une histoire d’ego là dedans… Vous êtes d’accord avec moi les gars !
Tous : Non, mais c’est Simon, c’est un grand bavard !
Simon : Non mais le jeu de scène, c’est pas préparé, faut que ce soit spontané ! Tu vois des groupes des fois sur scène, t’as franchement l’impression qu’ils se font chier… Tu prends Cruel Hand récemment, à Caen : ça a beau être un groupe qu’on adore, bah il ne s’est rien passé en gros, alors qu’après il y avait Sick Of It All qui jouait, ils se sont ramenés, ils avaient la banane, et c’était le bordel… Et pourtant, ça fait combien de temps que ces gars sont là ? Et bein pourtant, ils leur ont foutu une grosse pilule ! Nous on a envie de voir ça !
Morgan : Et sinon, il y a peut être 10 questions après Simon ! Et au passage on doit aussi jouer dans quelques temps non ? (rires)
Et autrement, pour élargir, avez-vous des artistes ou auteurs qui vous influencent dans la conception, je pense notamment aux paroles, à l’artwork ?
Simon : bon bah, je suis lancé ! A ce niveau des inspirations, c’est qu’au niveau graphique on s’est pas mal intéressé à la chose, et c’est un aspect que nous trouvons important. Il y a beaucoup d’illustrateurs que nous aimons, et justement, Mike Bukowski, on aimait bien son travail, et on a eu envie de s’offrir ce petit cadeau (Mike Bukowski a notamment réalisé l’artwork du dernier Comeback Kid, et avait fait celui de Turn It Around aussi ndr). C’est d’ailleurs un milieu dans lequel certains d’entre nous bossent, pas tous, mais on est tous intéressé par l’aspect visuel, sans pour autant que ce soit un attrait commercial, c’est juste un rapport à l’esthétisme qui doit avoir un rapport avec l’ambiance et les idées que nous essayons de faire passer à travers le groupe.
Morgan : Et même, maintenant, la musique tourne beaucoup par MP3, et l’aspect visuel doit être travaillé par les groupes, pour qu’un album ne se résume pas à 10-15 titres mis bout à bout… C’est aussi un visuel, une pochette que tu prends le temps de regarder pour te rendre compte qu’un effort a été fait sur le sujet. Ça peut être cool pour un vinyl plus tard d’ailleurs ! Sinon, qu’est ce qu’on pourrait te dire sur les influences plus littéraires…
Pierre : Bah le Marquis De Sade tiens ! (rires…)
Benoit : Je pense que Thomas pourra mieux en parler, vu que c’est lui qui écrit les paroles, mais personnellement, on essaye de retranscrire notre vision de la société, du monde dans lequel on vit…
Thomas : Je pense qu’on pourrait en parler longuement, mais bon…
Simon : En même, temps je trouve ça mieux de ne pas expliquer les paroles, ça laisse une part d’imagination et d’interprétation assez intéressante !
Thomas : Ouais, je suis d’accord avec toi ! Dans le sens où effectivement, quand tu vas lire les paroles, tu ne vas peut être pas saisir complètement tout leur sens, il y a certainement des métaphores... Après, en général, l’idée suit ce qu’a pu dire Benoit avant, avec un certain ressenti face à des personnes, des choses. Après, c’est moi qui écris les paroles, mais on est tous dans le même état d’esprit en gros ! On peut parler en détail des paroles, mais je n’ai pas envie de sortir des trucs clichés non plus ! Du genre : « ouais on est contre ci et ça ! »… Ce que je préférerais te dire, c’est que les paroles sont plus le fruit d’une réflexion, que d’une inspiration particulière. Mais si un jour quelqu'un veut parler des paroles tranquillement, faut pas hésiter, il faudra juste du temps !
Votre album est sorti il y un peu plus d’un an maintenant, avec le recul, quel regard portez vous dessus aujourd’hui ?
Thomas : Ouais il est sorti fin novembre, début décembre 2009, et nous avons fait tourner l’album sur pas mal de webzines… L’intérêt est que c’est pas forcément facile d’être objectif et de s’autocritiquer… On a tendance soit à être trop positif ou trop négatif. Les critiques nous ont donc permis d’avancer dans l’écriture de nouveaux titres (dont certains seront joués ce soir d’ailleurs). Les retours ont été globalement positifs et nous avons retenus les principaux reproches qui avaient pu être faits, notamment une certaine linéarité au long de cet album, sur laquelle nous avons travaillé par la suite.
Simon : Le truc, c’est que cet album est notre première grosse expérience… Et on ne l’a peut être pas vu de manière globale, mais plutôt morceau par morceau : on aime franchement tous les morceaux de l’album mais on a peut être pas assez réfléchi à l’ensemble… Et pourtant c’est des choses sur lesquelles tu travailles notamment quand tu prépares un set, histoire de garder un bon rythme, avec une petite pause en gros, ne serait ce qu’un larsen qui court, pour mieux profiter des moments intenses qui suivent … Pareil, on n’avait pas réfléchit aux différentes options entre les titres par exemple, si on pouvait travailler leur connexion entre eux. Après on gardera ce qui a marché : le son qui était bon, ce sentiment d’urgence qui découle de l’album…
Sinon, des projets en vue ? Que peut-on attendre de vous en 2011 ?
Morgan : Bah on a un passage en studio à prévoir dans un futur plus ou moins proche, mais sans se précipiter : on travaille pour, on compose pour, mais on n’a pas envie de sortir un EP 6 titres à la va vite… On va travailler les morceaux et attendre d’être pleinement satisfaits avant de s’engager dans une démarche d’enregistrement. Après on continue de chercher des dates, en France et en Europe, avec pourquoi pas si nos emplois du temps nous le permettent, une petite tournée histoire de se faire plaisir… On a d’ailleurs quelques contacts en Europe de l’est, en Espagne que nous pouvons faire marcher également !
Benoit : notre priorité est quand même bien portée sur un nouvel album, et les concerts nous permettent de travailler sur ce projet aussi. Il faut quand même savoir que Pierre et moi sommes arrivés dans le groupe après le départ du guitariste originel, trop pris avec Headcharger. Et donc, même si nous avons envie de rester dans une certaine continuité, il y aura surement des choses qui vont changer du fait du nouveau line-up. Le but est donc maintenant que ces nouveaux morceaux correspondent à nous cinq, avec la nouvelle formation.
On a pu remarquer une certaine activité au niveau de Caen en 2010, vous, Headcharger, Aussitôt Mort, et un Centre Hospitalier Universitaire (déformation professionnelle…)… et pour 2011 ? des infos ?
Simon : Concernant le C.H.U. il s’agit d’une blague en fait, il s’agit de Caen Hardcore United et non Centre Hospitalier Universitaire, ok ? En gros, c’est notre asso pour organiser quelques évènements dans la région de Caen, ce n’est pas forcément le truc prioritaire, mais ça fait toujours plaisir d’organiser des choses durant l’année… Et il y a quand même pas mal d’autres assos qui s’occupent d’organiser des concerts toute l’année sur Caen !
Pour revenir à la scène locale, c’est vrai qu’on peut retenir Headcharger, avec qui nous avons eu des membres en commun et qui sont des bons potes. C’est vrai qu’on connait bien les gars d’Aussitôt Mort, mais aussi ceux d’Amanda Woodward, dont ils sont en quelques sorte les successeurs… C’est un peu le penchant moins viril de la scène Normande ! (rires) Mais ça ne nous empêche pas de bien nous entendre avec eux ! Franchement, il y a une bonne ambiance, et on a pu faire quelques bonnes dates, comme Nine Eleven, Black Spiral, ou d’autres groupes sympas ! En plus on ne fait jamais jouer des groupes comme ça, on fait jouer des potes, des groupes qu’on aime, histoire de faire des rencontres, etc… On est pas là pour faire des tonnes de fric, donc on préfère faire moins de dates, mais des trucs sympa, où on peut se permettre d’accueillir les groupes dans de bonnes conditions, c’est la moindre des choses.
Morgan : Mais sinon, c’est vrai qu’en 2010, ça a bien bougé, mais il y a toujours eu une bonne scène du côté de Caen, il faut quand même le dire. Il y a toujours eu beaucoup de groupes, comme Sickbag, qui a beaucoup tourné… Beaucoup de gros groupes sont passés sur Caen, Modern Life Is War, Allegiance, Go It Alone… ça fait quand même un moment que de bons groupes passent dans le coin. Et même si t’aimes d’autres styles, t’as moyen de trouver de quoi t’occuper !
Bon je vais vous laisser tranquilles maintenant ! un petit mot ?
Thomas : Je voulais remercier d’abord l’orga du concert de ce soir (gros up !), qui nous ont vraiment bien accueillis !
Morgan : Et également tous les gens qui sont venus ce soir ou d’autres soirs, ceux qui nous soutiennent et qui nous suivent, nous ont fait jouer ! On remercie aussi Core And Co pour nous avoir suivis, avec la chronique de l’album, et cette interview !
Benoit : Sinon, comme message, franchement, si vous jouez d’un instrument, trouvez des mecs pour jouer avec vous, montez un groupe, histoire de vivre ces expériences uniques et enrichissantes !
Thomas : Parce qu’être dans un groupe, c’est un peu comme être avec une femme !
Simon : [Censuré]
Un grand merci aux gars de HellBurnsAway pour leur participation et l'ambiance fort sympathique lors de la réalisation de l'interview ! N'hésitez pas à vous renseigner sur ces gaillards, bien efficaces en concert (un report ici ! )
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