A Failing Devotion - The fallen
Chronique CD album (49:00)
- Style
Metal moderne - Label(s)
M&O Music - Date de sortie
22 septembre 2014
écouter "The Fallen"
A failing devotion, groupe de Dunkerque, a sorti son album le jour de l'automne (22/09).
Venir du 5-9 un jour de grisaille, n'est pas enthousiasmant. Encore pire : les mecs font une sorte de modern metalcore.
Vu comme ça, il y a de quoi être aussi optimiste qu'un statisticien de l'INSEE qui calcule la dette souveraine française.
Pourtant, "The fallen" est l'occasion de rappeler que le 22/09, c'était l'été indien.
Dunkerque c'est loin d'être laid (non mais vraiment, sans déconner) !
En plus, M&O Office, derrière cette sortie, remonte un peu plus dans notre estime (qui est bien sûr le baromètre ultime du bon goût rock-metal en Europe) après quelques sorties aussi finaudes qu'un discours de Nadine Morano.
Alors pourquoi tâcher du slip avec cet album ?
Au premier abord on se retrouve avec une bonne vieille galette de metal moderne.
Il y a bien sûr cette intro à la con sensée mettre les jetons, qui ne fait que mettre en rogne pour avoir bouffé une piste à rien. Il y a clairement cette clôture à la con qui se fait après 13min de silence (heureusement le groupe sait se rattraper).
Il parait, dans ces conditions, inévitable d'avoir un morceau instru, en guise d'interlude planté en plein milieu, comme d'hab', pour faire redescendre la grosse pression qu'on se mange depuis le début.
"The fallen" a beau débuter après une piste d'arnaque, lorsque le groupe se décide à jouer il ne fait pas semblant.
C'est à partir de cette ligne que débute le déluge de compliments. Ils ne sont pas soustraits de force, sous la pression d'un chanteur à la carrure impressionnante (Greg Puciato fait fillette à côté), ou à une quelconque complaisance régionale.
Les references sont évidentes, les derniers In flames (avec des couilles), les The Haunted (avec des bollocks), ou encore Textures / Darkest Hour / Machine Head et toute une scène de 1001 groupes que vous ajouterez à votre envie (tous avec des cojones en plus). Tous ces groupes sont cités ouvertement comme influences. Elles sont clairement perceptibles, mais ne sont en rien des freins...
Mine de rien, il y a aussi une grande variété là où d'autres se mordent la queue (même si cela demande une sacrée souplesse).
Malgré une certaine prévisibilité, AFD donne tant de rythme, balance tellement de puissance que la bande réussit ses 49 minutes.
Puis il y a ce son. Encore une fois, Remyboy fait un travail aussi merveilleux que son prénom.
Dans un style direct, moderne, on reconnait tout de suite sa patte. La galette prend d'un seul coup une grande valeur et la fait taper au-dessus du lot bien blindé de groupes qui officient dans ce style.
Le mérite revient aussi, bien évidemment et avant tout, aux compositions et à la personnalité du groupe.
Le riffing n'a pas grand chose à envier à ce que des scandinaves pourraient balancer, l'harmonie entre les deux guitares est assez classe. Le martèlement a quelques accents Gojirien (pour le côté massif), le bassiste a un sens à sa vie avec ce son, et un bon gueulard bavard mais pas trop.
Il y a aussi des peaux de banane qui sont évitées. La première est celle du double chant bien trop connu, bien trop entendu et surentendu. Il y a certes une piste qui s'y ose, mais comme c'est rare ça en devient appréciable.
Brièvement : c'est d'la boulette.
Avec cet album qui s'ouvre sur l'ignorance, AFD fait des pieds et des mains (littéralement et allégoriquement) pour ne pas finir dans l'oubli. Qu'ils se rassurent : les pistes entre ces deux extrémités devraient laisser un bon souvenir à tous ceux qui les parcourent.
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