Ailiph Doepa - Brain EP (Left Size)
Chronique Maxi-cd / EP (12:27)
- Style
Nawak Metal japano-furioso - Label(s)
Innovator Records - Date de sortie
21 avril 2023
écouter "That's a Brain Brain"
Préambule commun aux chroniques des lobes gauche et droit du cerveau ailiph-doépien.
La dernière fois que les zébulons nippons d’Ailiph Doepa avaient trublionné entre nos oreilles, c’était à l’occasion d’un double album maousse-costaud aussi secoué qu’ambitieux : Plasma ~The World~ / Exormantis. Or, s'il est vrai que ce type de sortie bicéphale n’est pas si fréquente, la livraison de siamois discographiques n’est pas non plus un acte créatif se produisant uniquement lorsque Venus est dans la maison du Capricorne, les années bissextiles multiples de 44 : on a déjà vu la chose se produire par le passé, et elle risque bien de se produire à nouveau après-demain. Du coup on avait salué la performance, mais ça ne nous semblait pas forcément être une preuve supplémentaire de la maboulerie de ces zozos.
Sauf que 3 ans plus tard, Patatras : nos Japa-fadas s’en reviennent nawakiser leur prochain, et cette fois un cran plus loin hors des sentiers battus… Un double EP !? Gné ? M’enfin ça sert à quoi ? Si encore c’était pour les sortir à 6 mois d’écart, comme Krav Boca avec 6PM et 6AM, ça pourrait avoir du sens. Mais d'un coup d'un seul !? Pourquoi pas un album en bonnet d’uniforme à la place ? Et pourquoi ce clown me regarde-t-il en aiguisant un couteau ? Et pourquoi la porte est-elle fermée à clé ? Heeeeeeeelp ! |
C’est donc un cerveau menthe/grenadine que les Japonais nous servent ici, débité en deux parties égales. L’objet étant fourni prédécoupé en deux lobes par le département packaging de Mother Nature Ltd, en effet, la démarche a du sens. Remarquez ça aurait pu être un cœur avec ses deux ventricules / oreillette. Ou un scrotum avec… Enfin bref, pourquoi pas. Et l’on commence donc ici à bâbord, avec les quatre titres de Left Side.
C’est sur la pièce maîtresse que l’EP commence – tout comme son jumeau, d’ailleurs (cf. l’autre chronique). Car affirmons-le de manière péremptoire : « That’s a Brain Brain » est le meilleur morceau original des 4 ici empaquetés. Sautillant sauvagement à la gorge de l’auditeur, funkisant comme le Faith No More de la grande époque, vomissant de gros riffs moshy comme un geek deathcoreux, bondissant de plans de piano bavards en breaks jazzy, cassant de la nuque avec espièglerie, le tout en gardant cette indéniable touche made in Japan, ce premier morceau trépide pendant 3 minutes en mode flipper, mais sans jamais perdre l’auditeur, ni la ficelle du string d’Ariane… Et franchement, c’est comme ça qu’on les préfère ces joyeux excités !
Moins digeste, plus morcelé, ne revenant jamais deux fois là où il est passé, « Edo Word » est moins facile à fredonner. Remarquez que la basse est toujours aussi rebondie, les élucubrations vocales de « Eyegargoyle » toujours aussi toonesques, la folie toujours aussi débridée, les passages kawaï/pop toujours aussi roudoudou, les soufflantes toujours aussi cinglantes… Mais bon, on a un peu du mal à faire rentrer tout ça dans l’ordre dans notre caboche, ça fuit dans les coins, nos joints ne sont plus aussi étanches qu’avant. C’est d'ailleurs un peu le même constat avec « The Record of Johnny », qui a cependant l’avantage de faire tourner plusieurs fois les mêmes bleuargleries hystéro, lui, et de réserver un pur éclat de Nawak étincelant, à 0:45, marquant ainsi quelques points de plus que son prédécesseur.
Mais c’est sur « Russian Roulette », reprise d’un titre de Tomoyasu Hotei assez peu connu par chez nous, que la vague de Prosper-Yop-la-Boum revient nous inonder de ses brûlants flots endorphiniens. Il faut dire que l’original est déjà relativement cintré, et tout aussi musclé. Or vous pouvez être sûr que d’un tel miel musical, Ailiph Doepa allait faire de merveilleux macarons au caramel. Et c’est bien le cas : appuyant partout où il trouve des prises, accélérant dans les virages, moshant comme un hippo diabétique en fin de morceau, nos joyeux zoziaux remportent la mise haut la main !
Bilan des courses à gauche : un nouveau morceau génial, deux titres délirants mais un peu moins évidents, une reprise qui dépote… Il allait de soi qu’on n'allait pas pouvoir en rester là. D'où cette hâte bien naturelle d'aller vérifier à droite si l’herbe est aussi verte et fait rire aussi fort quand on la fume !
La chronique, version courte: si vous aimez les délires Nawak les deux doigts dans la prise, les breaks Funk / Kawaï / Jazz incongrus, et les mosh parts Mathcore / Deathcore qu’Ailiph Doepa a l’habitude de mélanger dans son blender, vous ne serez pas perdus sur ce Brain EP (Left Size) qui propose notamment un premier morceau et une reprise foldingo plus vitaminés qu’un shoot de Juvamine au Red Bull.
3 COMMENTAIRES
papy_cyril le 31/07/2023 à 17:15:52
On me chuchote que la pochette serait illustrée avec un scanner de Cglaume !
Crom-Cruach le 31/07/2023 à 18:09:55
Juste la pochette et mon cerveau reptilien dit non.
cglaume le 31/07/2023 à 20:21:27
Un scanner fessier, en effet 😁
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