AIM Project - Bismillah

Chronique Maxi-cd / EP (18:43)

chronique AIM Project - Bismillah

Orphaned Land, Arkan, Acyl, Baht, BaK, Shay Ofer, Myrath... Ça n'est jamais assez. Il vous faut toujours plus de ces arabesques métallisées, de ces rythmes indolents, de ces arômes brûlants qui donnent un arrière-goût épicé à votre musique de prédilection. Eh bien Ana Ibn Malek Abid vous a entendus, et a en conséquence décidé de monter un projet – le bien nommé AIM Project – afin que vous puissiez entreprendre de nouveaux périples dans les paysages ensablés du Metal du Soleil.

 

Première émanation de cette entité tunisienne, Bismillah (qui, pour la petite histoire, signifie « Au nom de Dieu ») est un EP 4 titres aux couleurs relativement variées – façon diplomate de dire que le « groupe » n'a pas encore tout à fait décidé de la direction qu'il souhaite suivre, et qu'il change de tonalité d'un morceau à l'autre au détriment de la cohésion globale de l'objet. La présence de 3 chanteurs/euses successifs en rajoute d'ailleurs une couche supplémentaire dans ce sens. Mais cette preuve manifeste d'une relative jeunesse n'est pas si pénalisante que ça. Au contraire, elle permet à chacun de trouver son bonheur sur ces presque 20 minutes de musique. Entre l'intro instrumentale « Bismillah » qui installe assez classiquement une ambiance « Lever de soleil sur oasis assoupie », « The Judgement Day » qui innove relativement dans le domaine en proposant un thrash[/death] aussi virulent qu'exotique, et les deux derniers morceaux qui soudainement décident de se recentrer autour de délicieux chants féminins – oui, c'est bien ça, un peu comme Arkan –, on navigue de dune en dune, sans boussole ni réelle direction. M'enfin les atmosphères des uns, l'énergie des autres et les voluptueuses caresses mélodiques des derniers se complètent assez agréablement. Miam.

 

N'empêche, outre le manque de cap clair, la jeunesse du groupe se manifeste également par d'autres petites aspérités. Si le son est tout à fait honnête (vu qu'un studio ricain et que le Walnut Groove sont impliqués dans l'affaire, ça peut), on remarque tout de même quelques occasionnels petits loupés, comme vers 1:26 sur « Ruins of Azl'Aôm », lorsque le synthé vient quelque peu voiler (!) la pauvre Salomé, qui aurait pourtant mérité de demeurer seule au front. D'autant que, puisqu'on en parle, ce synthé est chaussé de bien lourds sabots (aïe le début de « Ruins of Azl'Aôm »!), et n'apporte pas tant que ça aux ambiances développées en amont par les guitares. Reste encore à signaler l'utilisation de ficelles un peu grosses – et pas toujours bien ficelées pour le coup – comme par exemple ces saccades binaires pas toujours expertement amenées (sur « The Judgement Day » notamment).

 

Mais je reconnais être un peu dur: Bismillah offre tout de même de nombreuses et belles mélodies, notamment quand ces dames prennent les commandes. D'ailleurs mention spéciale au très bon refrain de « Ruins of Azl'Aôm », que l'on attend avec impatience à chaque écoute de l'EP. Bon point aussi à « The Judgement Day », qui tente une approche thrash assez peu courante dans le domaine.

 

En résumé, AIM Project est une jolie rose des sables, généreuse et franchement prometteuse, mais souffrant encore d'avoir été trop récemment déterrée des sols brûlants d'une scène en ébullition. Dès que celle-ci aura été époussetée, lustrée et vernie, il y a de bonnes chances pour qu'elle en éblouisse plus d'un. Bref, Bismillah c'est pas encore la révolution de jasmin, mais c'est tout sauf une douloureuse traversée du désert. Bien au contraire.

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: du metal oriental qui oscille entre cartes postales ensoleillées, poussées thrash/death rugueuses et mélopées caressantes à la Arkan. Il reste encore quelques aspérités à gommer, mais vu ses atouts, AIM Project pourrait bien avoir une importante carte à jouer dans l'avenir.

photo de Cglaume
le 31/08/2012

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