Aldaaron - Majestic Heights, Melancholic Depths

Chronique CD album (50:58)

chronique Aldaaron - Majestic Heights, Melancholic Depths

À peine avais-je achevé l’écriture au printemps 2023 de la chronique de l’album Arcane Mountain Cult d’Aldaaron, sorti quelques mois auparavant – après une décennie de silence ! – chez le label underground ‘ricain Paragon Records, que je voyais déjà se pointer la prochaine offrande d’Ioldar, l’artiste multi-instrumentaliste derrière ce projet. Toujours aidé sur certaines pistes par Voldr, à l’écriture (spécialement sur le "Voyageur des cimes") et à la guitare (pour les solos), Ioldar a parsemé l’année passée de quelques pistes, à commencer par le très prometteur "Monti Vagus", avant de proposer fin octobre – déjà ! – un nouveau long-format, le quatrième, délicatement intitulé Majestic Heights, Melancholic Depths.

 

Depuis qu’il a vu le jour en 2004, épaulé par une demo trois ans plus tard Des Légendes et Anciens Dieux et par deux albums sortis presque coup sur coup Nous Reviendrons Immortels (2010) et Suprême Silence (2012), Aldaaron n’est pas là pour dégueuler d’originalité. Il n’en reste pas moins évident lors des écoutes réitérées que j’ai faites ces derniers mois que son Atmoblack paganisant est parfaitement soluble dans les lignes de force du genre. Qu’il s’agisse de sa forme héritée (écoutez le cœur de "Chroniques des jours d'alors" – aux 3e et 4e minutes – et les prémices de "Les tambours et le fer", tous deux très immortaliens) ou de sa forme bonifiée ces dernières années en Russie (Grima, "Monti Vagus"), au Québec (Sorcier des Glaces) ou en France (Belenos, RüYYn).

 

Aldaaron - Majestic Heights, Melancholic Depths

 

En fait les intentions d’Aldaaron sont simples, surtout depuis son retour aux affaires, il y a deux ans maintenant : souligner l’importance sans cesse renouvelée des Alpes, de SES Alpes : plus que son horizon musical, son refuge culturel, son identité visuelle, son amer paysager « à la fois désolé et majestueux ». Et ce jusqu’aux artworks et pochettes que ce Grenoblois prend soin lui-même de réaliser ! En bon anachorète des montagnes qu’il est, Ioldar nous délivre alors une musique intense, prisonnière de la roche et des glaces, qui doit transfigurer sa propre « communion avec la nature dans sa forme la plus pure ». Les samples, spécialement ceux qui structurent les courts segments instrumentaux ("Rôdeur des sommets", "Voyageur des cimes", "La bataille approche"), aident fort bien à cela.

 

Tout comme le précédent album, la construction de ce Majestic Heights, Melancholic Depths pose la trame mélodique sur les premiers titres, avec que celle-ci soit reprise, étirée, amplifiée de piste en piste, quitte à la capter dans un premier temps dans une instrumentation simple et dénudée, pour mieux l’embarquer dans une furie polaire et pour mieux l’emporter dans un souffle épique et froidement mélancolique. Il parvient même à opérer de la sorte sur le cover très réussi de Dawn sur le titre "The knell and the world", extrait du Slaughtersun (Crown of The Triarchy) de 1998 et maintes fois repris depuis (par WOE, Inhibitions, Indesiderium, Salvaticus, etc.). Ici l’appropriation et la mise en cohérence de ce cover avec l’atmosphère du reste de l’album sont totales, à tel point que les musiques de Frederik Söderberg et d’Ioldar sont deux qui ne font plus qu’une, le temps de ces 7 minutes…

 

Complétée par le bonus track "Pride and Sorrow" (version Ambient su 2e titre du Arcane Mountain Cult), la 4e plaque réfrigérée d'Aldaaron forme un ensemble soigné et immersif de belle facture, se départissant de la nasse des groupes saturant aujourd’hui la scène Atmoblack européenne, et ce au moyen d’un sens aigu de la mélodie.

 

Toujours rétif ? Et bien, écoutez un seul morceau, UN SEUL – "Impassibles cénotaphes" –, afin de vous laisser convaincre…

 

photo de Seisachtheion
le 26/01/2024

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 26/01/2024 à 10:18:06

Intéressant même si c'est truc de Grenoblois. Je vais écouté.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 26/01/2024 à 16:20:53

Un poil trop atmo pour moi qui aime plus le côté épique du genre mais c'est rudement bien mené... pour des Grenoblois !

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