Amarok (Pl) - Hope

Chronique CD album (57:52)

chronique Amarok (Pl) - Hope

Parfois, l’algorithme des plateformes de streaming est bien fait. En l’occurrence, c’est grâce à celui de Spotify® que j’ai découvert l’existence des Polonais d’Amarok, qu’il ne faut pas confondre avec leurs compatriotes homonymes qui œuvrent dans le Black Metal. Assez classiquement, on retrouve au line-up batterie, basse, guitares, claviers et chant. À l’origine projet solo du multi-instrumentiste Michał Wojtas, le premier album du groupe est 100 % instrumental. Les choses changent dès le deuxième, Neo Way, avec Colin Bass de Camel, invité derrière le micro. Un troisième, Metanoia, avec une fois de plus une foultitude d’invités autour de Michał Wojtas, avant que ce dernier ne mette le projet entre parenthèses, se concentrant sur des musiques plus électroniques (New Wave et Synthwave entre autres). Ce n’est que douze ans plus tard que le groupe est ressuscité, publiant quatre albums, dont ce Hope, dont il est question aujourd’hui, sur un minuscule label polonais.



Si j’en ai entendu parler, et si j’ai le plaisir de l’évoquer pour vous, c’est parce que la plateforme susmentionnée a enchaîné la lecture d’un album d’Anathema avec « The Dark Parade » d’Amarok, extrait de l’album de 2021 Hero, dont je ne peux que vous recommander l’écoute. J’ai tout de suite été scotché par ce que je pourrais décrire comme le chaînon manquant entre Pink Floyd et le groupe des frères Cavanagh. Loin de plagier ou de copier ces deux formations, Michał Wojtas parvient à capturer leur esprit, leur philosophie, et même au niveau du son, loin d’être passéiste, mais il m’a rappelé celui de The Division Bell. Amarok est tourné vers l’avenir, cela ne fait aucun doute, il prend le terme « prog » dans son acceptation première, il cherche à bouger les frontières, proposer du nouveau, faire évoluer la musique sans tomber dans la démonstration stérile.



Amarok offre systématiquement de réelles chansons, aux structures aisément mémorisables, sans pour autant être simplistes. Les deux nouveaux arrivants, Konrad Zielinski et Kornel Poplawski, apportent avec parcimonie leur touche à une musique du groupe qui s’est dépouillé, depuis sa renaissance, de ses atours World Music, très présents sur ses trois premiers albums et qu’on peut retrouver sur l’album solo de Michał Wojtas, Lore, paru en début d’année dernière. L’ensemble paraît moins « tubesque » qu’il n’a pu l’être par le passé, même si « Stay Human » se défend dans ce domaine. Assez paradoxalement, Hope semble plus orienté « guitares » que pouvait l’être Hero, tout en paraissant plus calme, plus mélancolique. Moins immédiat que son prédécesseur, il n’en reste pas moins d’une richesse et d’une beauté folle. Les quatre musiciens polonais, avec une classe toute britannique, se mettent au service de la musique du groupe (en multipliant les clins d’œil, coucou King Crimson !), faisant d’Amarok bien plus qu’un one-man-band comme il pouvait l’être au début.


photo de Xuaterc
le 04/12/2024

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