Baron - Beneath the Blazing Abyss

Parmi les petites joies de la vie, et à peu près au même niveau qu’un diagnostique de leucémie chez un électeur du RN, il existe l’écoute d’un album de Death Metal simple, puissant et dominateur.

Nul doute que le premier skeud des Finlandais de Baron, après presque dix ans d’existence, apportera son lot d’allégresse aux fadas de la musique mettant des branlés. Faut dire que la Finlande, en ce moment, c’est un peu l’autre pays du OSDM.

Allez écouter aussi le Crytic Hatred de cette année, le monstrueux Sepuchral Curse et le redoutable skeud des jeunots Disguised Malignance de l’année dernière, pour voir si je mitonne !

A la confluence d’une approche résolument oldskull et des aspects modernes qu’on retrouve plus sur les Terres étasuniennes, Baron ne cède jamais ni à la facilité ni à la complexité. En effet les Finlandais se tiennent en équilibre sur un câble fin mais solide, tendu entre plusieurs coutumes au rayon desquelles on trouve le Swedeath.

Le travail de guitare est donc éminemment groovy, remplissant une bonne partie de l’espace en piétinant le voisinage et les fans de l’hypersensible Zaho-Agathe Mélusine Le Moniès de Sagazan.

Le titre d’ouverture "Primordial Possession" est un bon exemple de despotisme sonore entremêlant des riffs Death classiques avec à une batterie rouleau-compresseur, des tempos Doom et des solis morbidangeliens.

Alors, malgré une prod un poil trop clean, Baron arrive rapidement à nous entraîner dans son univers sentant la bidoche oublié dans le frigo de la Tatie, morte depuis 3 semaines... avec une intensité délectable.

Ainsi "Incinerated Evil" est un titre fait de lave liquide vomis par le Mordor, où les riffs se succèdent impitoyablement, pétri dans un fournil d’une cadence un poil tortueuse. Alors, les vocaux sonnent ici comme s'ils remontaient directement du royaume d’Hadès sans aucune mansuétude, sans rédemption, ni Ulysse 31, variant ses tonalités pour rappeler la nouvelle scène ricaine de Old Skull. 

Et puis des notes cristallines s’échappent de justesse de l’intro atmosphérique du long et tyrannique "Bound To The Funeral Pyres". Baron sort donc un peu de sa zone de confortablement guerrière sans se faire laxatif... Mise à part le morceau d’outro spatial sans intérêt. Sans ce dernier, l’album aurait vraiment péter le score.

On peut difficilement sortir des vannes de bistrot coiffé d’un bob Cochonou quand on cause de ce Beneath The Blazing Abyss. C’est dommage car je trouve que le monde aurait bien besoin de se marrer un peu.

Crom-Cruach

le 04/11/2024