Barren Womb - Lizard Lounge

Chronique CD album (36:25)

chronique Barren Womb - Lizard Lounge

Débutons cette chronique en nous attachant un instant, un court instant sur deux détails qui n’ont aucun rapport avec la musique et que je considère (trop) rarement dans mes chroniques.

Pour commencer, le nom du groupe que l’on pourrait traduire en utérus stérile. Bon, ok, soit, on a vu pire..et souvent. Et, accordons nous le bénéfice du doute en proposant la traduction, plus poétique, en matrice aride (mais ça le fait moins).

Ensuite, la pochette de cet album (qui est l’oeuvre de l’artiste Julie Ebbing) dans laquelle on voit ce qui semble être un personnage, écorché en devenir, qui emprunte aussi bien à Georges Buffet qu’à Mike Judge (mais ça le fait moins), occupé à se...oui, c’est bien ça...à se découper la joue à la fourchette.

Je ne suis pas homme de préjugés mais quand je vois un tel disque chez mon disquaire (enfin bandcamp, mais ça le fait moins), je pense avoir entre les mains un énième album d’un énième groupe de grindcore. Pas de bol car ce préjugé est aux antipodes de la musique proposée pendant les 36 minutes de l’album.


Pour la faire courte, Lizard Lounge donne plus dans les ambiances rock noisy énergique teinté de grunge et de hardcore soft (pas softcore, ça le ferait moins) que du côté du slam death pigsquealiste.
Pour la faire plus longue, Lizard Lounge, ça le fait, et pas moins, pour :


  • pour celles et ceux qui aiment le rock à tendance punk mais aussi le punk à tendance rock ("Cemetery Slopestyle"),

  • pour celles et ceux qui aiment le hardcore old-school qu’on regarde affectueusement comme une vieille grand-mère un peu hors du coup mais sympa ("Molten Pig"),

  • pour celles et ceux qui aiment le rock low tempo bluesy à la Clutch ("Nerve Salad"),

  • pour celles et ceux qui aiment le rock minimaliste dansant qu'on entend dans les soirées des jeunes cadres parisiens dopés aux compil' Nova Tune ("Hairy Palms"),

  • pour celles et ceux qui aiment le rock prog à la Rush ou à la King Crimson ("Crop Circle Jerk"),

  • pour celles et ceux qui aiment le grunge ("Smokes, Let’s Go").



On retrouve donc un peu de tout ces styles avec une touche hardcore qui s’affirme surtout du côté des lignes de chants même elles sont aussi parfois plus softq. Aucun titre n’est faible, tout est globalement très bon mais il y a dans le lot quelques perles particulièrement bien fichues. L’exemple phare me semble être "Be kind, have fun and try not to die" qui déboule avec une intro à la Botch avant d’embrayer sur un refrain pop fédérateur hyper prenant pour terminer sur une outro prog. Magnifiquement construit, progressif dans l’intention et réussi en tout point.

Côté son, c’est définitivement punk/rock avec ce petit côté mat qui nous rappelle les albums des pionniers du genre, pendant cette période charnière entre les années 80 et 90, quand le son n’était plus faiblard ni  cheap (début 80) mais manquait encore de cette puissance sonore cristalline et aérée (fin 90).

Lizard Lounge est donc un album qui le fait plutôt bien, plein de surprises goûtues et de textures musicales variées, soutenu par l’interprétation parfaite de deux pépères pas avares d’idées, des constructions jamais ennuyeuses, des petits détails intéressants qui donnent un cachet différent à chacun des 10 titres et une production hautement esgourdable.

Tout cela en fera un candidat idéal comme parfaite musique de fond pour vos prochains barbecues entre amis aux goûts musicaux divers et autres buffets à caractère estival, musical et oecuménique.



On aime: la vibe générale de l’album autour d’un patchwork de style bien exécuté et inspiré

On n’aime pas : un peu court peut-être.


photo de 8oris
le 09/06/2020

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 09/06/2020 à 09:12:13

Un peu court, mais vraiment sympa à écouter encore une fois.

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