Bruit ≤ - Monolith

Chronique CD album (22:00)

chronique Bruit ≤ - Monolith

Du terme "bruit" on ne retient généralement que la définition d'un son confus, d'un brouhaha désagréable. Pourtant, le sens premier de "bruit" se veut plus vague et qualifie tout simplement un "son dont les vibrations nous parviennent jusqu'aux oreilles".
C'est donc avec ce patronyme généraliste qu'une bande de Toulousains a sorti un premier EP baptisé Monolith.

 

Monolith est aussi un monologue instrumental. Pas de voix, pas un mot : pas besoin. La musique de Bruit  se suffit à elle-même, l'enrichir vocalement l'aurait desservie tant il y a d'éléments qui la composent.
Au départ c'est une formation rock "classique" : guitare, basse, batterie. À cela s'ajoute un violoncelle, ou une section de cordes sur "The fall" et même quelques petites notes d'électronique.
De cette audacieuse variété des genres naît une musique aux accents cinématographiques. Chaque musicien participe à une narration qui prend doucement forme à mesure que s'écoulent les secondes. 
Mais, au-delà des sensations, des impressions que peuvent laisser les écoutes, c'est surtout le soin et la minutie avec lesquelles sont écrits les deux morceaux qui marquent.

 

Se lancer dans des entreprises de 8 et 14 minutes est toujours délicat, voire intimidant pour certains auditeurs, mais la progression, l'intégration douce des différents protagonistes rend tout ceci fluide, naturel.
Cette maîtrise d'écriture, cette science de la mélodie douce, cette capacité à opérer en finesse est rare. Certes, cela n'empêche pas le groupe de tomber dans une petite facilité lorsqu'il a une poignée de violons sous la main : il en vient à faire du Mono-like. Mais qu'importe, ce n'est qu'une parenthèse, un court instant... qui n'a que pour unique défaut d'être moins singulier que le reste. 
Elle est là la grande qualité de cet EP : son originalité, son désir d'aller au-delà du post-rock traditionnel.

Bruit  n'est certes pas parfait, il rappelle 65daysofstatic, parfois même Mogwai ou les Japonais sus-nommés. Mais il transcende à sa manière, et ça, ça n'est pas donné à tout le monde, même aux meilleurs.
Deux titres et 22 minutes plus tard, le charme a opéré. On ne retient plus de Bruit que son sens primaire et ce nom propre qui n'a finalement plus rien de commun.

photo de Tookie
le 06/03/2019

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