Call The Cops + Random Blackouts - Split
Chronique K7
- Style
Raw Punk/Punk UK82 - Label(s)
Call The Cops Records/Tunes Dumpster/Fall Of Men Records/Nuclear Chaos - Sortie
2014 - écouter via bandcamp
Certains membres de groupes ont vraiment la tronche de l'emploi.
Loin de moi l'idée de juger la musique d'un combo sur la simple dégaine des zicos le composant mais il faut avouer qu'en matant un quart de seconde les faciès des membres de Call The Cops, on se dit qu'ils ne sont pas partis pour nous danser un menuet avec les descendants de Lully. Les Bolonais ne sont ni bourgeois ni gentilhomme, manque de Pô.
Les sept titres concernés ici proviennent d'un split avec leurs doux camarades de barricade de Random Blackouts (Berlin). Et le moins que l'on puisse dire est que les Italiens retournent facilement leur compatriote Eros Ramazzoti pour lui refaire le fondement à la bonbonne de gaz.
En effet, le Punk de Call the Cops se rapproche plutôt de la délicate musicalité de The Casualties quand ces derniers pondaient encore des albums qui arrachaient le dentier à mémé. Le rythme des brûlots bouillants de ce split est sans nul doute emprunté au D-Beat le plus vindicatif, rien de lent ni de modéré donc. Le chant double est gueulard à souhait et possède une capacité roborative certaine. Aucun rapport avec Asimov, je vous assure mais plutôt avec Smirnoff. Okay la rime est limite mais elle a le mérite de traduire d'où semble venir une partie des inspirations des Mohicans : l'amour de la bibine couplée à la haine du flic.
Call The Cops joue vite et bien, pour des Punks, ajoutant une grosse louche de HxC oldschool dans leur keupon verruqueux. Attention, les amoureux de la scène californienne risquent d'en vomir leur quatre heures tellement Call The Cops est aux antipodes de ces fadaises plus ou moins bronzées.
Nous parlons bien ici de vilains pounks pas beaux, de ceux qui faisaient les choux gras des quelques reportages londoniens de Paris Match dans les années 80. Les paroles sont d'ailleurs rédigées en Anglais.
Et quand les méchants keupons sortent la guitare vaguement sèche pour une balade braillarde ("Ode To Riot") en conclusion leur émeute, on se prend à taper de la rangeos, en rythme, sur le caniche du voisin qui fait son malin. Le pire, c'est qu'ils sont crédibles dans l'exercice, les bougres.
Pour Random Blackouts, on ne tape pas, non plus, trop dans le fun.
Les Allemands rendent en effet hommage à la scène Uk82 de la plus belle des manières. Un chant rappelant Tim Armstrong en version clébard énervé, des compos Punk-HxC directes et très catchies pour peu que vous ayez commencé une collection d'épingles à nourrices à l'âge de 7 ans.
Que demande le peuple pour préparer sa petite insurrection qui ferait du bien ?
Situés quelque part entre les premiers The Exploited et Chaos UK, les Berlinois sont kéblos dans une dimension parallèle faite de cheveux dressés à la colle à bois, de cuir rapé et de riffs pied au plancher. Le son est plus étouffé que pour leurs coreligionnaires italiens mais qu'importe, Random Blackouts respirent la sincérité surannée, l'anneau dans le nez, les "pouarks" syndicaux aux lèvres.
J'aime bien les "pouarks" moi. J''anime, d'ailleurs, un club où il y en a plein.
Mais on accepte aussi les "beuarghs", rassurez-vous, s'ils savent se tenir.
The alarm siren moaning, it's my L.S.D.
The sound of broken glass's my fucking O.S.T.
Et surtout, n'appelez pas la police.
5 COMMENTAIRES
cglaume le 09/09/2014 à 12:10:00
Manifestement l'axe Bologne - Berlin est plus fréquentable que l'autre !
Crom-Cruach le 09/09/2014 à 13:11:11
Pas compris... l'axe de symétrie ?
cglaume le 09/09/2014 à 15:05:25
C'est pas toi qui as fait de l'Histoire quand t'étais jeune pourtant ? :)
Je parlais de l'axe Rome - Berlin voyons :P
Crom-Cruach le 09/09/2014 à 19:31:20
Pour Rome, je me suis arrêté à sa chute en 476. Et pour Berlin à la porte de Brandebourg. (Et je suis toujours jeune. Kof ! Kof ! Uuuuurk !)
Crom-Cruach le 09/09/2014 à 20:44:20
Merci à Marconcio pour son feedback.
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