Collapse Under The Empire - Sacrifice & Isolation
Chronique CD album (59:00)
- Style
Post Rock - Label(s)
FinalTune Records - Sortie
2014 - écouter via bandcamp
S’il est possible que mon sentiment face à cet album soit davantage lié à un désintéressement du « post rock » dans sa formule - maintenant - banale, je réfute totalement quelconque rejet de ma part quant aux musiques synthétiques. J’adore Zombi et Genghis Tron, et je sais qu’un jour j’apprécierais entièrement les disques de Jean Michel Jarre.
Par contre, il est vrai, que cette batterie-machine, ce son, à contrario des autres « faux »-instruments, me rebute. Non, pour moi, ça ne fonctionne pas. Je ne l’entends que minimaliste ou extrêmement bruitiste, mais pas quand elle essaie simplement de reproduire le jeu d’un batteur. Et d’un batteur qui ne serait pas extraordinaire en plus… Où alors le « problème », mon ressenti, viendrais du rendu, de la production…
Pourtant le duo allemand à l’air de s’y connaître en machines, la preuve par plusieurs albums déjà édités, dont la première partie Shoulders & Giants qui ouvrait le diptyque que ce nouvel album, Sacrifice & Isolation, vient conclure.
Au programme, donc et normalement, du sacrifice, de l’isolation, un album en deux parties, sous une retranscription « post-rock ». Malheureusement et étrangement, ils ont choisi la formule post-rock « groupe de rock » fait par des machines. Comme une adaptation appauvrie de Explosions In The Sky ou d’autres groupes qui valent le détour, quand, pour notamment exprimer les sentiments revendiqués par le titre, il aurait été peut-être préférable de passer par les cases « ambient » ou « drone ». Surtout quand on maîtrise l’art des machines. Alors pas que ce disque soit mauvais, le référencement au célèbre compositeur Clint Mansell (B.O de The Fountain avec Mogwai aux instruments par exemple et en rapport) est à plusieurs moments justifié (surtout sur la dernière partie de l’album), idem pour leur intention et leur amour du « post rock » et de ce qu’il représente - les grands espaces, le voyage, l’introspection - par contre l’interprétation souffre à la fois d’un manque d’originalité et d’une production surchargée. Oui, dans la première partie, celle qui rebute un peu quand même, il est bien difficile de ressentir quelque sentiment face à ces trop nombreuses lignes machines-guitares, cette rythmique pesante, ces nappes aussi constantes… On sera surtout pris d’un manque de respiration et il y va davantage de la notion d’oppression et de « trop », surtout quand les machines auraient pu injecter cet air manquant (plutôt que d’essayer de reproduire les approches déjà rabâchées des ensemble musicaux). Il y va peut être de leur notion de « sacrifice ».
La deuxième partie sera elle davantage aérée, toutes proportions gardées, afin de surement répondre au concept de l’ « isolation ». Mais de même, ça ne prend pas. Ça manque un peu de magie, de sonorités différentes et plus variées.
Malgré des passages et des envolées sympathiques, Sacrifice & Isolation souffre définitivement d’une production trop homogénéisée, d’un manque de personnalité, surtout quand le matériau utilisé, les machines, aurait pu les emmener bien plus loin.
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