Comeback Kid - Heavy Steps

Je dois bien avouer que mis à part une paire de morceaux ici et là, je n'ai jamais vraiment plongé dans la discographie « récente » de Comeback Kid, c'est-à-dire les albums qui ont suivi No Turning Back et évidemment Wake the Dead (que j'ai par contre poncés au point de pouvoir m'en faire des dessous de plat). C'est-à-dire en gros depuis que l'ancien guitariste Andrew Neufeld a pris la place derrière le micro après le départ surprise du chanteur d'origine.

Mais bon, on ne peut pas vraiment considérer qu'Andrew est le « nouveau » chanteur, parce que ça fait quand même maintenant dix-huit ans qu'il tient la boutique.

C'est en zonant (beaucoup plus de temps que je n'oserais l'admettre) dans les vidéos de hate5six que je me suis de nouveau approché d'eux et donc de ce nouvel album qui, comme les précédents, était globalement resté au stade de news pour moi, sans approfondir. Les vidéos de hate5six donc, mais également la retransmission sur Arte live de leur prestation au Hellfest 2022, où ils ont remplacé Hatebreed au pied levé et assuré un show énorme, attirant celles et ceux qui n'avaient pas grand chose à foutre de voir Metallica sur la mainstage.

Bref, je suis revenu vers les petits gars de Winnipeg, Canada. Et vous pouvez dire ce que vous voulez, oui, j'arrive un peu en retard dans le pit, mais Heavy Steps est un album qui bute. Et ouais. Voilà.

Si ce septième (tout de même) album conserve la direction prise par CBK ces dernières décennies dans un son plus lourd et métallisé que par le lointain passé, on y trouve malgré tout quelques morceaux qui reviennent ostensiblement vers les origines du groupe (« Face the Fire » ou « Everything Relates » par exemple, où l'on trouve par ailleurs un feat de JJ de Deez Nuts), avec ces relents punk rock qui marquent leurs premières années.

Et si les structures des morceaux sont souvent très similaires et assez basique sur la construction couplet refrain breakdown qui tâche à la mode moderne, bordel, dans l'ensemble, Heavy Steps est bourré d'énergie et donne la pêche, et même les quelques morceaux en deça du reste contribuent malgré tout à maintenir le niveau de peps de l'ensemble.

J'ai l'impression que sur ce nouvel album, Comeback Kid ont fait le choix de se faire plaisir et de ne pas se prendre trop au sérieux (comme le clip du morceau-titre « Heavy Steps » peut en être un bon exemple), sans trop d'attentes ou de choses à prouver, et il en découle un résultat très sincère dans l'ensemble, ce qui est très appréciable pour un groupe à la telle longévité, notamment dans le hardcore où il s'agit d'un critère incontournable. Bordel, il y a de la passion, de la rage, de la volonté de tout donner, et ça fait du bien.

Ils ont même réussi, semble-t-il sur un malentendu (selon une interview de Neufeld que j'ai vue), à se retrouver avec ce bon vieux Joe Duplantier de Gojira en invité sur les backings de « Crossed », au riffing stupidement groovy.

Bref. Clairement, Comeback Kid n'ont plu le son de leurs débuts. Mais il faut bien s'y faire, c'était il y a vingt ans. Par contre, sur Heavy Steps, ils parviennent selon moi à combiner l'ensemble des phases par lesquelles ils sont passés, en gardant le meilleur de leurs mondes, de ce hardcore brut de coffre des débuts à la metallisation plus moderne que l'on retrouvera dans la lourdeur acquise des breakdowns, une série de refrains catchy comme il faut, et un regain de motivation qui les fait toujours écumer les scènes du monde pour y parcourir des kilomètres à chaque fois. Et personnellement, je suis très heureux de pouvoir vivre un revival Comeback Kid, qui parviennent avec ce nouvel album à produire une excellente synthèse de leur carrière. Respect.

A écouter pour recommencer à mouliner dans son salon. Give me something to break bordel !

Pingouins

le 02/10/2023