Cosmic Putrefaction - The Horizons Towards Which Splendour Withers

Chronique CD album (34:24)

chronique Cosmic Putrefaction - The Horizons Towards Which Splendour Withers

Cosmic Putrefaction, c'est typiquement le genre de projet solo dont son géniteur est pétri de tous plein de bonnes intentions : de la passion pour le style qu'il pratique, de la conviction et un savoir-faire indéniables dans l'exécution. Sauf que c'est également pile poil le cas de figure où l'on se dit qu'il risque vite de souffrir de vouloir trop en faire. Parce que le petit dernier, The Horizons Towards Which Splendour Withers, arrive moins d'un an après son grand frère, avec un intitulé aussi long (voire davantage) et une fiche promo jouant pas mal la carte de jolie dissertation philosophique de vision d'auteur. Bref, sachant que le maître de cérémonie est Italien, que le confinement a bien battu son plein là-bas, possible que l'on se retrouve avec deux rejetons supplémentaires au cours des six prochains mois.

 

Pourtant, Cosmic Putrefaction, contrairement au descriptif promo sans doute beaucoup trop long pour ce qu'il en est réellement, ne fait que du death old-school. Du genre, celui qui est bien fait mais qui n'a pas spécialement à partir vers de grandes frasques (et autres titres à rallonge qui mettent sans doute plus de temps à recopier sans erreur qu'à écouter finalement) laissant à penser que l'on serait face à un concept particulier alors qu'il ne fait que s'illustrer au final dans des choses tout sauf surprenantes, sophistiquées encore moins. Comprenez, cela ira ravir les sectaires du genre avides de petits combos/projets afin de briller en société, mais sera toutefois vite oublié du metalleux plus « généraliste » qui ira picorer à droite et à gauche dans les sous-genres pour ne retenir que des cas à la personnalité affirmée, voire singulière.

 

Malgré tout, on reconnaîtra que ce second opus, sans aller bouleverser la formule exhibée sur At The Threshold Of The Greatest Chasm, montre une petite évolution et maîtrise dans son propos. Si le côté abyssal et production caverneuse renvoient toujours à du Morbid Angel du bon vieux temps, on conviendra que cette volonté à partir vers des atmosphères cosmiques semble prendre un meilleur essor. Le propos sait davantage marquer son côté spatial, de la même manière qu'il complexifie quelque peu son approche de la guitare afin de rendre l'instrumentation variée et technique. Le tout avec une exécution sans faille et un dosage bien fait pour ne pas partir vers quelque chose de trop dense et chargé. A comprendre, on lorgne certes dans des délires plus emprunts de death technique, voire un brin progressif mais on a quand même la retenue de ne pas s'y mouiller complètement non plus. Bref, le monsieur Gabriele Gramaglia semble avoir bien potassé le propos de Blood Incantation avant de s'être attelé à la composition de The Horizons Towards... mais toutefois sans partir non plus dans le plagiat bête et méchant. En témoignent sa façon plus directe d'appréhender les choses et quelques instants emprunts de baroque bien fichus qui viennent appuyer la nationalité transalpine du maître à penser , tout en apportant une petite subtilité bienvenue aux principales influences qui ont servi de base de travail.

 

Ce second opus s'avère, de la même manière que son prédécesseur, fort convaincant. Il n'ira certes pas marquer les foules avec une identité singulière mais au moins sait-il exhiber une formule efficace. Qui fonctionne même sensiblement mieux que son grand frère. Parce qu'il y a quand même une petite évolution dans le propos et dans sa maîtrise, même si cela reste dans l'ordre du subtil. Bref, l'acharné de death old-school qui tire sur l'atmosphérique trouvera en Cosmic Putrefaction un nouvel espoir à suivre. Tandis que d'autres y verront un énième truc qui se laisse écouter avec plaisir mais qui n'ira pas forcément marquer l'esprit au fer rouge sur la longueur.

photo de Margoth
le 21/09/2020

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