Cruachan - Nine Years Of Blood

Chronique CD album

chronique Cruachan - Nine Years Of Blood

Les Irlandais de Cruachan (prononcé Crourann, en accentuant le R, bande de romanos, comme Crom Crourr chef !) tirent leur nom du cri de guerre des Écossais Campbell (hips) et MacIntyre (burp) : étonnant non ? Non et c'est pas grave mais c'est juste pour dire que le groupe mené par Keith Fay, depuis plus 25 piges, se baigne de celtitude et de certitudes plus sûrement que Tookie et son biniou.

Les gaziers comptent parmi les précurseurs du genre avec Skyclad, au fait. Rien de moins.

 

Depuis le départ de Karen Gillgan au chant, en 2008, au profit du seul chef de clan précité, Cruachan n'a fait que lier de façon plus étroite le Pagan Black au Folk Metal des origines. Cruachan se peaufine donc avec l'âge au lieu de s'amollir, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Mais, nous allons voir que la horde a ici trouvé l'équilibre presque parfait entre les deux aspects de leur identité

.

Hail to our lord

Le titre de l’album fait directement référence à la guerre des Neufs Ans qui se déroula en Irlande de 1594 à 1603. Elle opposa deux chefs de clan aux Anglais et se solda par la victoire de ces derniers. Hugh O' Neill, surnommé le Grand Comte, fut le héros de la résistance irlandaise. Il arma la population plutôt que de compter sur des mercenaire comme les Redshanks écossais.

Il est normal donc que ce personnage ait les honneurs du premier morceau après le syndical (mais agréable) instru d'intro.

Dès les prémices de l’affrontement, Cruachan se fait vindicatif par une méchante section rythmique et un chant particulièrement agressif et maîtrisé. Bigre, le père Fay n'est pas content et ça se sent. A lui seul, le morceau est une petite leçon de Pagan Folk expliqué aux gros nuls avec son break batterie-flûtiau suivi de chœurs virils.

Ultra classique en effet mais dans le genre, on ne demande pas d'originalité, juste de la passion. Une foi en la pratique d'un genre chevillée au corps qui se poursuit avec un "Blood And Victory" païen au possible et où un violon suit les guitares apportant un soupçon de sinistre juste avant de se faire subitement mélancolique.

 

The Cold Dirty Bitch

Les Irlandais soignent leurs breaks et leurs transitions, en n'oubliant pas de laisser la place, mais la juste place, aux instruments folks. Et quand la vindicte des insurgés se calme, ce n'est que pour pondre un puissant titre heavy en chant clair comme "Queen Of War" (Elizabeth Ier évidemment). Avec ses plus de six minutes, le morceau ménage de bons moments comme celui réservé à la basse et qui introduit un final très efficace.

 

Die you Bagenal die

"The Battle of Yellow Ford" (10 août 1598) symbolise, à elle seule, la dualité baston-lyrisme parfaitement maîtrisée du groupe et déjà évoquée plus haut.

On en reste séduit sans aucune réserve. Avec "Cath Na Brioscai", les gaziers se paient même le luxe de quasi-plagier les premiers Skyclad (époque Walker) en restant passionnant, surtout quand le violon, encore, semble entonner le thème de la gigue du Dernier Des Mohicans et nous embarquer ainsi à la poursuite de Magua qui nous a carroté les gonzesses.

 

Malgré sa longueur, Nine Years Of Blood ne lasse pas. Cruachan n'a plus rien à prouver depuis longtemps mais se hisse de nouveau au niveau de leur meilleure prod. The Morrigan' s Call.

C'est la saison des corbeaux, l'heure d'ouvrir les corps et de dépouiller les morts.

photo de Crom-Cruach
le 05/07/2018

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