Cursed Cemetery - A Forgotten Epitaph

Pour être tout à fait honnête avec vous, je n’arrivais pas à trouver une entame correcte pour cette chronique. Malgré une bonne semaine d’écoute et de réflexion, le syndrome de la page blanche m’avait gagné. Non pas que A Forgotten Epitaph me laissait sans voix, au contraire. Je voulais aussi vous épargner le classique « Cursed Cemetery est un groupe roumain qui propose ici son quatrième album après une fondation en 2007». Vous, et le groupe, méritez mieux que cela. Il faut savoir également qu’il s’agit là d’un des nombreux projets de l’hyperactif Fulmineos, principalement connu pour son activité dans Ordinul Negru. Bon, maintenant que cette étape délicate est passée, concentrons nous sur l’aspect musical.

D’après Metal Archives, à ses débuts il pratiquait un Black / Death assez classique avant de s’orienter vers un mélange plus audacieux entre Metal extrême, Sludge et Ambiant, suffisamment bien exécuté pour accrocher l’oreille des responsables de chez Duskstone. Si Chambers of Exile, son précédent album sorti en 2014, était marqué par un chant féminin, clair, proche du Rock Alternatif, celui de A Forgotten Epitaph est assuré par le batteur, déchirant, déchiré et torturé. En résulte trois titres pour presque une heure de durée, d’un premier abord peu évident. Le fil musical est souvent difficile à suivre, se faisant parfois tenu, mais cela rend sa musique délectable.

Les vingt-cinq minutes de « Burned Anchor » résument assez bien le propos de Cursed Cemetery sur ce disque avec une section rythmique écrasante, en se concluant par une longue plage ambiante. Le titre suivant commence de cette même manière pour d’exploser à la cinquième minute en une déflagration entre Funeral Doom et Sludge pour créer une ambiance à la fois poisseuse et anxiogène, avant un final plus lumineux avec des chœurs presque angéliques. Le dernier titre, éponyme, s’ouvre sur un Metal gluant digne d'une marée noire dans l’estuaire du Mississippi avant d’aborder des terrains moins classiques, à travers un travail plus mélodique. Au final, A Forgotten Epitaph est un album expérimental, atmosphérique et ritualiste qui devrait ravir les fans de musique extrême et ambiante.

Xuaterc

le 03/05/2022