Deicide - To Hell With God

Chronique CD album (35:43)

chronique Deicide - To Hell With God

Plutôt que de tourner autour du pot pendant trois plombes pour mettre les formes ou pour trouver la formule qui tape, on va d'emblée mettre les choses au clair: ce nouvel album de Deicide est une descente aux Enfers. Si la magie du groupe s'est réduite au fil des ans, aujourd'hui elle a totalement disparue et on se retrouve nez à nez avec un album vide, creux et singulièrement fade. Amertume.

 

 

Entre frasques bouffonnes, changements de line-up dignes des pages de "Voici", un comportement de péquenauds et des albums de plus en plus médiocres… Les fans – même les plus dévots – ont avalé beaucoup trop de couleuvres, ce "To Hell With God" sera semble-t-il la dernière. Depuis 1997, Deicide n'a réussi qu'à accoucher que d'un seul album digne de sa renommée The Stench Of Redemption, à part ça? Pas grand'chose… Ce groupe légendaire patauge dans le tapioca et continue sa traversée du désert en roue libre… Dommage car le pneu est crevé. To Hell With God s'inscrit dans la droite lignée de son triste prédécesseur, il s'agit d'un Deicide fatigué qui se contente d'autoparodier une floppée de formules trop cuites. La magie n'est plus là… Plus du tout.

 

Jadis, Deicide était synonyme de puissance, de rage, d'intensité, ce groupe dégageait quelque chose de "spécial", un truc qui vous prenait aux tripes, une ineffable férocité drapée de charisme et de haine… Aujourd'hui, Deicide est devenu synonyme de soupirs, d'ennui et de grosses ficelles miteuses. Une coquille vide, une carcasse desséchée. Les artifices outranciers de Till Death Do Us Fart qui cachaient la misère ont disparu et le groupe de Glen Benton n'offre que le spectacle effrayant d'un grabataire en fin de vie. To Hell With God entasse sans grande finesse des tartines de riffs d'une pauvreté édifiante, de vocaux lassants et insipides, une batterie émasculée qui se contente de faire du blast trépané, un groove en état de décomposition avancé, une ambiance éteinte et des solos diarrhéiques, masturbatoires absolument intolérables de pédantisme.

 

Les dix chansons de ce disque sec ne contiennent rien, pas la moindre petite bouée de sauvetage à laquelle le fan hystérique pourra se raccrocher… Il sera contraint de sombrer avec le groupe dans les tréfonds de la platitude. Certes, ça joue vite mais sans hargne. Ca gueule mais sans conviction. Ca tape mais sans groove. Tout sur cet album triste est poussif. Deicide est au bout du rouleau et n'a trouvé comme salut que des torrents de solos ineptes, creux et vaniteux.

 

L'identité de Deicide semble être passée à la machine à laver… On distingue la trame du groupe mais on n'y voit plus la saveur d'antan… Plus aucun "tube", plus aucun refrain enchanteur que l'on pouvait bramer sous la douche… C'est tout sec… C'est comme réaliser que son vieux pote est devenu un vieux beauf qui essaye de se convaincre qu'il est resté au top malgré sa Renault Fuego et sa nuque longue… Snif…

 

Cet album sera le coup de grâce donné à une longue histoire d'amour entre un groupe et son fan le plus acharné. Dommage. Mais peut-être que les p'tits nouveaux, les fans de la dernière heure seront ravis par cette rondelle… Je sais pas… Je vais me contenter de ruminer mes vieux souvenirs de Legion, Once Upon The Cross ou Serpents Of The Light...

 

 

Un chagrin d'amour… Putain, ça fait mal !

photo de Cobra Commander
le 28/02/2011

10 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 28/02/2011 à 13:43:51

Perso je préfère rester sur le dernier (bon) souvenir qu'est The Stench Of Redemption

sepulturastaman

sepulturastaman le 28/02/2011 à 14:52:10

Voilà ce que j'avais prévu.

Après Sinister voici le nouvel album de Deicide et il y a du neuf, chose très importante chez Deicide car rare : donc changement de label ils ont signé chez Century Media, changement de guitariste Steve Asheim a recruté le guitariste de son side-project Order Of Ennead, pour remplacer sur scène Ralph Santolla parti pour Obituary (définitivement ????) mais qui a quand même eu le temps d'enregistrer ce To hell with god. Sinon pour le reste c'est presque pareil. Santolla tue toujours avec ses solos (en concert c'est encore pire le mec te les joues la gratte sous ton nez avec une dextérité est facilité déconcertante). Je trouve les solo de gratte moins chiant que sur leur dernier opus, ici ils me paraissent moins ressortir de la musique ; ils sont moins clairs tirent beaucoup moins sur le heavy, ils sont teintés d'une certaine noirceur plus death qui va très bien avec la musique. Autre bon point Steve Asheim alterne un peu plus ces patterns de batterie qui semble moins répétitif que d'habitude, le monsieur tabasse bien dans le pur style Deicide et par conséquent ce bon vieux gros death metal floridien. Pour rester dans la musique l'ensemble semble avoir troqué un peu de brutalité pour de la vitesse d'exécution. Les riffs vont à cent à l'heure avec des structures plus longue qu'à l'accoutumé, quelques passages trop modernes pour du Deicide viennent légèrement ternir la partition (avions-nous besoin de break d'obéissance limite death-core à la suite du solo de Save Your ???) de riff ultra-saccadé beaucoup plus core qu'orienté black ??? Bizarrement je m'en rend compte surtout au début d'album. Est-ce mes feuilles qui s'habituent au fur et à mesure de l'album ou les compositions qui utilisent moins ces artifices. Autre point agaçant est le son claquant presque clinquant de la basse, ce n'est absolument pas la représentation phonique que je me fais de la basse dans un groupe de death metal old-school comme deicide ou autre représentant d'une certaine esthétique floridienne. Pour moi la signature sonore de la basse dans Deicide doit être très très ronde chaude , suivre les rythmiques mais jamais sauter dans un break comme n'importe quel groupe de metal-core, nan Glenn benton devrait se contenter de jouer de la basse comme n'importe quel groupe de death lambda.
Par contre je sais pas si Glenou passe par des effets (il passe bien par des effets, ça ne change pourtant rien à mon appréciation) mais quel tour de chant, je l'avais pas entendu growler comme ça depuis le Dechristianize de Vital Remains. C'est gras comme il faut ; profond, massif, haineux, rehausser d'un poil de groove sur les parties les plus lentes. Ses parties les plus rapides (beaucoup moins présentes) sont toujours enfiellé avec une teinte se rapprochant du black, c'est moins frappant que sur l'album précédent, comme s'il était moins fatigué plus valeureux (est-ce l'effet du nouveau deal avec century media ???) et qu'il pouvait gueuler intensément le temps requis pour enregistrer cet album.

Au final je suis incertain de l'idée que me proccure ce To Hell With God : d'un côté il y a des grosses compositions à la fois typées Deicide mais plutôt évoluées (et quand on connaît l'immobilisme musical du groupe ça a son importance) mais qui peuvent sonner parfois trop proche du death-core ce qui est foutraquement louche pour du Deicide (garnitures toujours collées aux tambours) que se soit pour certains passages ou pour la production. D'un autre côté on a un Glenn Benton en forme comme pas vu depuis bien longtemps. Et une envie de secouer la tête pasque bon c'est du metal de la mort qui balance pas mal.

Étant indécis sur cet album j'attends vos réactions.

sepulturastaman

sepulturastaman le 28/02/2011 à 14:52:57

Tiens le retour à la ligne fonctionne (merci pidji)

bernard

bernard le 01/03/2011 à 14:44:24

Ah voilà une note qu'elle est belle !
Je savais même pas qu'ils faisaient encore des disques ceux là ! Moi je reste sur "Amon fesating the beast" ça suffit amplement !

Cobra Commander

Cobra Commander le 02/03/2011 à 09:10:54

@Bernard: Faire l'impasse durant 24 ans sur un groupe?!
Chaud!
:o)

bernard

bernard le 02/03/2011 à 11:25:25

Jusqu'a "Once upon the cross" ça va mais franchement j"en garde un ça me suffit.
Après ça deveint non seulement redondant mais aussi chiant .....

Monceau

Monceau le 03/03/2011 à 23:58:10

sévère.
je le trouve pas mauvais cet album. Mais de l'autre j'avais pas Legion en guise de berceuse non plus.

ironfly

ironfly le 13/03/2011 à 15:45:19

Merci Cobra,

Rien d'autre à ajouter. The stench of redeptention était prometteur. C'est ici un naufrage. Un album digne de San Anger de Metallica.
Bref, un achat inutile. Heureusement, la scène française est prometteuse, notamment avec Henker et Obnoxious.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/11/2011 à 21:19:33

Me rappelle d'une vieille interview ou le chanteur voulait mourir à 33 ans (super original !!)
Benton avait encore louper une occas' de sa la fermer.

chris42210

chris42210 le 13/05/2012 à 02:56:24

Mouais sévère, j'ai acheter le premier album en angleterre, j'ai toujours la galette, maintenant, honte à moi, j'ai tout les albums via itunes...
Toujours autant fan, juste le petit regret que ce bon vieux glen a une voix moins " audible"....sur deicide, once upon par exemple, dès la première écoute comme dit plus haut on chantait sous la douche...là limite obliger de lire une fois les lyrics...
Une voix qui déchire ok mais moi j'aime comprendre ce que le mec beugle!!

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