Dirty Shirt - Live at Wacken Open Air 2019

Chronique mp3 (44:37)

chronique Dirty Shirt - Live at Wacken Open Air 2019

Si si, on va bien causer à nouveau d’un live de Dirty Shirt. Et non, je ne radote pas. C’est plutôt vous qui êtes restés bloqués début 2018, quand sortait FolkCore DeTour, enregistrement d'un show grandiose donné "à domicile" (à Bucarest). C’est vrai que deux albums live sortis en aussi peu de temps, ça peut sembler too much. D’autant que le précédent proposait:

* un beau DVD bonus, et pas juste un accompagnement vidéo made in Youtube comme c'est le cas aujourd'hui

* un supplément d’une douzaine de musiciens tradi’, alors que sur ce Live at Wacken Open Air 2019, une fois retirées les choristes, on plafonne à 3 seulement, dont une gratte acoustique qu’on n’entend guère

 

« … Ne serait-ce pas une petite éjac’ live précoce qui salirait le maillot de nos amis cette fois, dis? »

 

C’est vrai qu’avoir été invité à jouer au Wacken dès l’année suivante – avec les moyens vidéos que sous-entend un tel événement – ça a dû bousculer les plans du groupe. Il faut dire qu’il est de moins glorieuses occasions d’illustrer l’une de ses performances sur les planches! Mais remettons les points sur les quelques i (deux, en l'occurrence) des critiqueurs patentés:

1) Dirty Shirt n’en veut pas particulièrement à notre portefeuille: l’intégralité du concert est disponible gratuitement sur Youtube, et la version audio est disponible (uniquement au format mp3) au tarif avantageux de 0 euros et 0 centimes ()

2) Deux tiers de la prestation consiste en des titres de Letchology – album qui n’était pas sorti à l’époque de FolkCore DeTour. Du coup pas de vraies raisons de hurler à la redite. Au contraire.

3) La prestation est donnée devant un public plus nombreux que jamais, et international cette fois. Et vu l’enthousiasme avec lequel celui-ci réagit (ça participe bien sur « Pălinca », ça scande « Dirty Shirt! Dirty Shirt! » à la fin de « Bad Apple »), ce nouvel enregistrement live témoigne du chemin encore parcouru en deux ans – 5 ans après avoir, en ces mêmes lieux, remporté la 2e place au Wacken Metal Battle

... Et puis cette formation « restreinte » (façon de parler, ils sont quand même 13 en tout) est une bonne façon de rappeler que le groupe a beau gagner en ampleur quand il s’adjoint les services de l'Ensemble National Folklorique de Transylvanie, il n’en reste pas moins une putain de formation Metal à l’énergie débordante qui est loin de se retrouver à poil quand on lui ôte ses falbalas folkloriques. D’ailleurs, sur ce set en extérieur condensé en 45 minutes, devant des festivaliers a priori pas forcément ralliés à leur cause, les Roumains prouvent avec encore plus d’évidence qu’ils sont avant tout un groupe de scène, dont les titres sont certes excellents sur disque, mais dont le plein potentiel n'est atteint qu’une fois libéré sur les planches.

 

Cette fois encore, ces trois quarts d’heure font l’effet d’un bain électrisant pour l’auditeur hilare, ravi de cette plongée dans des eaux chaudes où se mélangent accents tradi’ festifs, Jump Metal énergique, salves moshy terrassantes, gouaille’n’groove Rap Metal et horizons divers (du folklore balkanique évidemment, mais également des effluves moyen-orientaux, de l’accordéon limite franchouillard, du Reggae-ou-presque, des touches quasi-Klezmer…). Côté chant le couple Rini & Robbie fait toujours autant d’étincelles, alternant growls, trilles joyeuses, performances bluffantes (on ne se lasse pas du début de « Maramu’ »), scat et You-ouhouh-La-lalaï à foison – les choristes, le reste du groupe, mais également le public apportant un volume supplémentaire à l’entreprise.

 

Difficile de distinguer un titre plutôt qu’un autre tant les 12 figurant ici sont également euphorisants. On réalisera quand même à cette occasion qu’il est particulièrement judicieux d’avoir placé « Put It On » en 2e position tant ce titre est un peu le « Body Count’s in da house » du groupe. Autre choix judicieux: ne pas avoir séparé le couple « Put In On » / « Fake », qui fonctionne aussi bien dans ces conditions que sur album. « Saraca Inima Me », issu de Freak Show, reste une fois de plus le moment calme de tout set de Dirty Shirt, tandis que « Bad Apple » passe la 2e couche en rappelant qu’il y avait une vie avant Dirtylicious. Quoi qu'il en soit la prestation ne donne vraiment pas envie d'en pratiquer une froide dissection – bien que ce soit mon taf en ces pages – mais plutôt d’en profiter à plein, les yeux fermés, la banane franche, la nuque sur le qui-vive, les bras en l’air.

 

Il fait moche? Vous vous êtes embrouillés avec des proches? Vous êtes coincés dans les transports? Ça fait flic-flac-proutch dans le dedans de votre tête? Badigeonnez généreusement vos oreilles d’une épaisse couche de ce Live at Wacken Open Air 2019, et vous verrez la température monter et les couleurs – et pourquoi pas l’être aimé – revenir!

 

NB: à noter que le mastering est assuré par Charles Massabo, le producteur de Ze Gran Zeft!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: FolkCore DeTour était le live parfait pensiez-vous? Pourtant il lui manquait quelque chose… Mais si: les titres de Letchology! C’est bon, vous comprenez à présent pourquoi avoir l’un ne dispense pas d'écouter l’autre?

photo de Cglaume
le 12/02/2020

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 12/02/2020 à 17:04:44

Evidemment sympa mais vraiment pas de quoi fouetter un chat.

cglaume

cglaume le 12/02/2020 à 17:20:38

Ronchonne ronchonne... :P

Pis c’est gratuit en plus !!!

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 12/02/2020 à 18:24:02

Meuh non c'est juste que le FolkCore lui brise la pastèque, les deux pieds dans le dos. Là c'est un Live d'un très bon groupe avec un son potable. Mais tu perds tout objectivité à partir du moment où tu lis "Dir...".

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