Disarmonia Mundi - Cold Inferno

Chronique CD album (45:44)

chronique Disarmonia Mundi - Cold Inferno

A priori, quand au fond de son terrain on dispose d'un accès privilégié à une plage blonde et à une mer turquoise, on se dispense d’y installer une piscine gonflable pour rafraichir les bambins lors des gros coups de chaleur. Dans le même esprit, quand on a enfin réussi à conclure avec la jolie petite métisse du 3e étage, on arrête de s’irriter les parties sensibles à l’intérieur de sa vieille poupée gonflable à l'effigie de Samantha Fox. Et puis quand les copains débarquent avec un St Estèphe 1990 pour accompagner le rôti, on remet au placard le petit Gamay qu’on avait initialement prévu. Tout ça pour dire que, vu la qualité de The Living Infinite, on pourrait mettre en doute la pertinence de s’intéresser à la 5e sortie longue durée de Disarmonia Mundi.

 

Ah, parce que vous ne saviez pas? Depuis la sortie de Fragments of D-Generation, son 2nd opus, ce groupe italien a (« presque », là on se permet d'embellir la vérité) officiellement décroché le titre de « Disciple n°1 de Soilwork ». A tel point que Björn Strid a participé à des degrés divers aux 4 derniers albums du groupe – dont celui-ci, donc. Et pour ne pas faire mentir la réputation du combo, Cold Inferno navigue à nouveau entre les violents coups de latte (avec pointe speedée et talon blasté) à la Chainheart Machine et les refrains accrocheurs en chant clair dont le groupe s’est fait une spécialité depuis A Predator’s Portrait, avec en bonus ces nombreux solos et leads mélodiques qui nous graissent opportunément les terminaisons nerveuses. Les amateurs vont donc une fois encore se régaler. D’autant qu’en plus de fournir des munitions parfaitement calibrées, les italiens poussent le bouchon jusqu’à composer de vrais petits tubes, comme le fédérateur « Behind Closed Doors », l’un peu trop poppy/Metalcore mais imparable « Coffin », ou le véloce « Blessing From Below » – qui rappelle aussi bien At The Gates que Dimension Zero.

 

Par contre, comme ces dernières comparaisons le soulignent, après avoir gratté les 4-5 couches de Soilwork qui nous sautent à la gueule dès le premier abord, on distingue en-dessous quelques influences autres. Celles citées en fin de paragraphe précédent, donc, mais plus encore In Flames, notamment celui qui a entamé un long processus de modernisation (... et d'untrve-isation) à partir de Reroute To Remain. Ce côté « moderne » est d’ailleurs sensible à d’autres niveaux, à travers de timides touches de synthé / électro (hou le vilain spectre de Scar Simmetry – voire de Blood Stain Child au début de « Toys of Acceleration ») ainsi que via quelques réflexes Teen Metalcore pas toujours de super bon goût (je viens de me faire une belle plaie au nasme tiens...). Alors certes, cela varie le propos, mais cela gâche également parfois des morceaux qui auraient pu être bien plus « gros », comme le long « Oddities From The Ravishing Chasm » qui propose de bien belles choses pendant 3 minutes, mais qui ne peux s’empêcher d'enchaîner une doublette lead vraiment sucrée (à 3:27) et un épisode particulièrement horrible de caresses buccales sentant fort le sticker « Chéri FM ». Beuark... Ah les affreux jojos!

 

De belles mélodies, de bons petits missiles, mais d’un autre côté zéro personnalité et un peu trop de sucre: avec le retour en force de Soilwork, le placebo Disarmonia Mundi pourrait bien être devenu tout à fait dispensable, malgré son aptitude à efficacement flatter nos instincts les plus crémeux… En même temps, qui nous dit que The Ride Majestic – le nouvel album de la bande à Speed, à sortir tout bientôt – ne va pas retourner dans les profondeurs abyssales de la soupe à la guimauve FM? On serait alors bien content de l’avoir sous le coude, notre petit Cold Inferno…  

 

PS: à noter que la version japonaise de l'album comporte une cover du "The Loneliness Of The Long Distance Runner" d'Iron Maiden.

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: cela fait au moins 4 albums qu’ils ont la couleur de Soilwork, qu’ils ont le goût de Soilwork, mais qu’ils ne sont pas Soilwork. Les italiens de Disarmonia Mundi reviennent avec un 5e album sur lequel on retrouve un peu tout ce qu’on aime chez les suédois (mélodies, accroche, tubes, ainsi que B. Strid himself), mais également des éléments autres, dont certains moins sexy, comme des pointes Metalcore et un timide vernis électro. Avis aux soilworkophiles boulimiques!

photo de Cglaume
le 01/09/2015

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