Eddy Kaiser - The Curse
Chronique mp3 (56:16)
- Style
Folk - Label(s)
Autoproduction / Crowdfunding - Date de sortie
15 September 2019 - écouter via bandcamp
La Folk – nan-han !, pas la musique folklorique du sud-est de la pointe ouest de la Bretagneuh, mais les chansons acoustiques – le Blues, le droooiiiinnng de Funérailles, je peux être intéressé. C'est un de mes trucs, j'veux dire, ça me parle.
Ici, j'ai accepté la chronique avant d'en avoir écouté une seule note.
Et ça me joue des tours en ce moment, dirait-on...
Car là, tout me paraît un chouïa faux. Un chouïa... mais faux quand-même. De la pochette (« _ Allô, Chelsea ? _ Woulf!_ Eéééééh oui ! » ; bon pis ça a le mérite de me rappeler qu'il faut absolument que j'écrive mon morceau polémique intitulé ''Veiled Woman In A Mini Cooper'', hem...), de la pochette, dis-je, jusqu'aux compos, en passant par l'interprétation.
Pourtant, le chant a une touche singulière, un timbre nasillard qui lui donne parfois presque une voix de vieillard. Nan mais je vous vois d'avance réagir : non je ne me moque pas, je n'ai rien contre les voix de vieillard, ça peut être beau. Sa voix est plutôt belle je trouve. Je le dis.
Mais les compos ont peine à s'installer ou à décoller, et elles durent des plombes.
Et la voix est tellement devant qu'on a du mal à cerner ce qu'il se passe derrière. Ma femme (encore elle, elle revient souvent dans ces lignes ces derniers temps ; et c'est normal, c'est parce que je lui impose parfois ce que je suis en train de découvrir) dit : « mouais, c'est trop James Blunt pour te plaire ». Moi je lui avais juste glissé que c'était peut-être un peu cucul par moments. Musiciens de tous bords, priez pour qu'elle ne se mette jamais à écrire sur la musique – ou à danser sur l'architecture... les monuments ne s'en relèveraient pas.
Il n'y a pas de problème à faire dans le calme et à l'assumer. Mais le calme apparent n'empêche pas forcément l'intensité, sans parler de lame de fond, mais au moins de courants chauds et, ou, contraires, au milieu de l'immensité placide. De la vie, enfin ! C'est ce qui manque à ce disque. Je trouve que tout cela sonne très auto-satisfait, ça reste là tranquille dans le fauteuil confortable, à s'écouter égrener les notes jolies. Aucune menace, aucune tension, ou si peu... Dans le genre je vous conseille le Slim Wild Boar chroniqué par votre humble serviteur il y a quelques mois. Voyez, ça aussi c'est calme, hein ? Mais vous sentez la tension, l'ambiance ? Vous sentez qu'il y a bien là quelqu'un QUI A QUELQUE CHOSE A VOUS DIRE ?
Oh je ne compare pas, c'est pour illustrer, tenter de me faire comprendre. Pardon d'avoir crié.
Le Kaiser a certainement plein de choses à nous dire. Dommage que je ne l'entende plus : mon esprit s'égare, je rêve de choses futiles, de choses importantes, de clichés ridicules type « chanter comme si on jouait sa vie », de cave humide où un être humain s'arrache la gueule dans un micro et sur sa guitare, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, il n'y a pas de question à se poser, c'est parfois tout ce qu'il reste, ce qu'il y a de mieux pour faire taire le bruit du monde et le bruit de son – de mon – esprit.
Enfin, mais ça rejoint ce que j'ai tenté d'exprimer ci-dessus, je suis encore en manque d'audace. Ça brosse trop dans le sens du poil, mais le poil de qui, de quoi ? Quel lustre à lustrer, quelle lanterne à frotter, quel bec de gaz à allumer dans le jour plein ?
Après, un classicisme sans limite avec un vrai jeu d'intensité, ça pourrait fonctionner sur ma gueule sans aucun problème. Hé, passez-moi un vieux disque de Blues du Delta et je serai aux anges (poum !, déchus). Quoique, y'en avait de l'audace, à l'époque. C'est classique pour nous désormais, ça ne l’était certainement pas pour tout le monde « à l'époque ». N'est-ce pas Monsieur Eric Clapton, Messieurs Jones, Jagger et Richards, Docteurs Feelgood, Oiseaux de la Cour et j'en passe ?!?
Arf, je supporte de moins en moins ces modèles de musiques clefs-en-mains, tous styles confondus. Quoique, quel serait le projet-type ici représenté ? Oh, je dois être injuste, mais que voulez-vous, c'est que le vieil amour de la Muse peut me pousser dans des jardins affamés qui sont parfois indignes.
Pas de procès d'intention, donc, pardon. Je retire.
Bon je n'en jette plus, la voix du Kaiser, elle en manque pas de personnalité, quittons-nous là-dessus: je suis sûr que ça plaira à tout un tas de gens qui ne sont pas comme moi, heureusement pour eux, pour tout le monde. Et puis, il y a des moments agréables, des moments beaux, notamment le premier titre après plusieurs écoutes, quelques soubresauts plus Rock surgissent tout de même tantôt, plus tard, trop tard, c'est si dilué dans la masse dormante que je n'y tiens plus.
Et puis, on est en droit de se demander ce qui a poussé quelqu'un à envoyer ces mp3ees à... Core And Co. Après tout, on n'est pas là pour enfiler des perlouses le cul dans le satin, mais pour se manger de la musique qui râpe au tesson de verre et papier de bouteille !
Bigre de bougre !
11 COMMENTAIRES
PH le 30/03/2020 à 13:55:31
La critique – nan-han !, pas la critique constructive, presque professionnelle, qu’on attendrait d’un site spécialisé – mais la critique un peu barrée, très lunaire, où on se sert d’une œuvre pour parler de soi et rendre sa vie palpitante, je peux être intéressé. C'est un de mes trucs, j'veux dire, ça me parle.
Ici, j'ai lu cette chronique en croyant avoir affaire au nouveau Beigbeder.
Et ça me joue des tours en ce moment, dirait-on...
Car là, tout me paraît un chouïa faux. Un chouïa... mais faux quand-même. Du style, (aussi agréable à lire qu’un post de jeuxvideo.com ; bon pis ça a le mérite de me rappeler qu'il faut absolument que j'écrive un article sur la musique rock dans le jeu vidéo tiens, oui je me sers de cette chronique comme d’un pense-bête), du style, dis-je, jusqu'à sa conclusion, en passant par son « analyse ».
Pourtant, son texte a une touche singulière, une façon de s’écouter parler (enfin écrire) à la sauce germanopratine. Une manière de réduire un album à une voix, toute en la décrivant comme celle d’un vieillard. Mais quand même dire qu’elle est belle. Faut paraître un peu nuancé. Non mais je vous vois réagir. Mais l’auteur ne peut pas se permettre d’étaler sa culture en citant des artistes qui ont réussi avec une voix de ce style comme Tom Waits. Il ne faudrait pas laisser entendre qu’il s’y connait dans ce genre-là. Je le dis.
Mais les arguments peinent à venir. On les attend des plombes. Le petit nombril du chroniqueur est tellement devant qu'on a du mal à cerner ce qu'il se passe derrière. Ma femme (encore elle, ah la la c’est tellement #metoo de caser comme ça sa conjointe dans sa chronique) dit : « mouais, sa chronique ressemble trop à du mauvais Nicolas Bedos pour me plaire ». Moi je lui avais juste glissé qu’il essayait sans doute de meubler avec des anecdotes personnelles parce qu’il n’y connaissait pas grand-chose en folk. Priez pour qu'elle ne se mette jamais à écrire, parce qu’en fait dans le duo de flics, c’est elle la méchante vous voyez. Moi je suis le good guy. Puis bon il n’y connait vraiment rien en critique musicale celle-là.
Il n'y a pas de problème à faire d’une critique une petite autobiographie. Mais ce récit apparent n'empêche pas forcément d’ajouter du contenu musical, sans parler d’arrangements, de technique, des textes. De la musique, enfin ! C'est ce qui manque à cette chronique. Je trouve que tout cela sonne très auto-satisfait, ça reste là tranquille dans le fauteuil confortable, à s'écouter égrener de jolis mots. Aucune recherche, aucune comparaison, aucune relation avec ce qui se fait aujourd’hui dans ce genre. Ou si peu... Ah, il faut quand même que son auteur cale une auto-promo vers une autre de ses chroniques, dans laquelle il y a plus d’injures et de points d’exclamations que d’informations sur le contenu du disque. Et des post-it pour qu’il n’oublie pas de finir d’écrire une chanson. Voyez, cette chronique-là était aussi mal construite et mal écrite. Mais on sentait que l’auteur avait aimé l’album, donc ça en atténuait la violence. L’album est toujours anecdotique pour cet auteur. Qu’il l’aime ou pas. Vous sentez qu'il n’y a ici plus que de la subjectivité ? Oh je sais bien que la critique n’est jamais objective, et heureusement, on s’y ennuierait. Mais ici on ne dépasse pas le stade des étoiles sur Allociné quoi - tiens d’ailleurs, pourquoi j’avais mis 4 étoiles à Into the Wild et seulement 3 à Mystic River ? J’en sais rien. Mais Sean Penn a une voix de vieillard aussi. Mais belle..- je veux dire : pourquoi gaspiller autant de caractères pour qu’au final ça ne se résume qu’à un « j’aime/j’aime pas » enrobé de sexisme et de beaucoup d’autosatisfaction ?
Le Gep a certainement plein de choses à nous dire. Dommage que je ne l'entende plus : mon esprit s'égare, je rêve de choses futiles, de choses importantes, de clichés ridicules type « écrire comme si on jouait sa vie », de bureau sombre où un être humain s'arrache la gueule sur sa machine à écrire, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, il n'y a pas de question à se poser, c'est parfois tout ce qu'il reste, ce qu'il y a de mieux pour y voir plus claire dans l’océan des sorties musicales et donner envie aux gens d’aimer, de découvrir, de rêver grâce à cet art si singulier.
Enfin, mais ça rejoint ce que j'ai tenté d'exprimer ci-dessus, je suis encore en manque d'audace. Ça se brosse trop dans le sens du poil, mais pourquoi chercher à se sentir exister dans un exercice qui a pour but d’aider à faire exister les autres ? Quel égocentrisme ? Quelle mégalomanie peut pousser quelqu’un à écrire sur lui quand il est censé être un passeur de savoirs et d’envies ?
Après, une écriture aussi décousue mais avec un réel intérêt, ça pourrait fonctionner sur ma moi sans aucun problème. Mais l’auteur s’est un peu perdu là… Moi aussi. Vous aussi ? Ok ne bougez pas, il va vite citer quelques artistes pour noyer le poisson et faire semblant d’avoir une culture blues conséquente : Clapton, Jones, Jagger… Joplin ça marche aussi ? Enfin ! Il s’y connait quand même.
Arf, je supporte de moins en moins ces critiques clefs-en-mains, tous styles confondus. Quoique, quelle serait l’écriture-type ici représentée ? Celle de la prétention qui consiste à occulter le travail d’un artiste derrière son petit moi. Oh, je dois être injuste, mais que voulez-vous, c'est que l’amour que j’ai pour cet album peut me pousser dans des jardins affamés qui sont parfois indignes. Et aussi parce que j’ai longtemps été chroniqueur ciné, et que je sais ce qui révèle de l’envie de partager sa passion, et ce qui révèle des passions tristes, de l’acrimonie.
Pas de procès d'intention, donc, pardon. Je retire.
Bon je n'en jette plus, le texte du Gep ne manque pas de personnalité, quittons-nous là-dessus : je suis sûr que sa chronique plaira à tout un tas de gens qui ne sont pas comme moi, heureusement pour eux, pour tout le monde (ça je confirme). Négligeons le fait que c’est lui et son mépris qui vont en grande partie conditionner si cet album sera en capacité de plaire à d’autres personnes, puisque c’est aussi son rôle de donner sa chance en donnant envie. Ecrire une critique sur un petit album et un artiste inconnu n’est pas la même chose que d’écrire une chronique sur le dernier Nick Cave. On a un impact bien plus important, sur l’artiste lui-même qui doit être touché par chaque mot, et sur son avenir aussi. Mais bon… Après 150 chroniques, l’auteur a surtout envie de vous parler de sa femme et de ses journées confinées chez lui. Et puis, il y a des moments où il parle quand même un peu de musique. Quelques soubresauts argumentés surgissent tout de même tantôt, plus tard, trop tard, au milieu de la vingtième virgule d’une phrase à rallonge, si illisible qu’elle ferait refermer un manuscrit au premier éditeur venu, mais c'est si dilué dans la masse dormante que je n'y tiens plus.
Et puis, on est en droit de se demander ce qui a poussé quelqu’un à lire la critique d’un album qu’il a apprécié. Après tout, comme il le dit lui-même, l’auteur de cette critique n’était pas là pour enfiler des perlouses le cul dans le satin, mais pour se manger de la musique qui râpe au tesson de verre et papier de bouteille ! Histoire de finir sur une métaphore flamboyante, révélant toute la sensibilité de son auteur, mais aussi tout son respect pour une musique qui prend son temps et qui n’a pas pour but de faire exploser son woofer. Somme toute sa finesse.
(Insérer ici une expression désuète random pour conclure ce commentaire déjà bien trop long. J’ai un appareil à gaufres qui est en train de chauffer j’ai autre chose à faire moi.)
cglaume le 31/03/2020 à 06:05:49
haha, ça c'est un vrai commentaire de période de confinement :D
el gep le 31/03/2020 à 17:56:13
Salut cher PH! Merci pour ta réponse qui m'a fait beaucoup sourire!
Tu soulèves des points intéressants auxquels je répondrai à mon tour si je prends le temps de le faire.
Bien désolé si ça ne te paraît pas construit ou si ça te semble nombriliste, mais bon...
Peut-être à plus tard!
el gep le 01/04/2020 à 11:07:35
Oui donc cher PH, me revoilà pour discuter plus amplement.
Au premier regard, en apercevant toutes ces lignes de commentaires je me suis dit « ouhlaaaa, là je me fais dégommer mais je sens que ça va être intéressant ». Mais après première lecture, déception, tu te calques sur ma chronique pour la singer. Marrant, oui, mais là où le stratagème et ta critique peuvent sentir le boudin c'est qu'on ne fait que tourner en rond : tu reproches à ma chronique d'illustrer ce que j'ai pensé à l'écoute du disque. C'est à dire : pas grand-chose.
Oh je suis d'accord, s'il fallait que je note ma chronique, je ne pense pas qu'elle atteindrait la moyenne. Je n'en suis pas fier, j'aurais pu mieux faire. Mais au passage laisse-moi te dire quelque chose en parlant de note : c'est absolument ridicule de noter un disque. Je joue le jeu de Core And Co mais si c'était pour « mon » fanzine ou « mon » webzine, il n'en serait pas question. Donc je joue le jeu et parfois je m'en amuse.
J'en profite pour m'adresser à notre cher patron : Pidji, c'est quand qu'on a les couilles d'arrêter de noter les disques, dis ? Je crois connaître la réponse.
Donc, non, pas spécialement fier de ce texte, mais il faut bien rappeler quelque chose : c'est horriblement difficile d'écrire un texte brillant sur un disque qui ne nous plaît pas. C'est déjà pas forcément le meilleur côté de l'exercice que de devoir écouter, réécouter et écouter encore plein de fois de la musique qui n'arrive pas à nous intéresser (quand elle ne nous écœure pas carrément, mais ce n'était pas du tout le cas ici), mais en plus il faudrait pondre quelque chose qui donne envie d'aller écouter tout de même ?!? Pardon ?!? Faire « le passeur » et donner « l'envie », ça marche pour les trucs qu'on kiffe, les choses qui nous éblouissent, nous enchantent, nous passionnent.
D'où alors la question « si je n'ai rien à dire je dois fermer ma gueule, non ? » qui envoie à la question-même de « l'utilité » d'une chronique de disque. Eh bien j'en suis arrivé à me rappeler cette évidence, ça sert à une chose, une seule à la base : dire que ce disque existe. Libre à chacun de l'écouter, ou pas. De l'aimer, ou pas. Le reste n'est que passion – ou absence de passion. Car quand le disque en question t'emmerde, forcément tu te retrouves à t'amuser avec ton stylo, un trombone, des post-it (j'aime beaucoup les post-it, pas toi on dirait) ou... ta bite. Faut bien s'amuser un peu, je pense que tout le monde peut comprendre ça. Surtout que non, PH, cela n'a rien de « professionnel » ici, de près comme de loin. Nos vies sont bien remplies, merci.
Du « contenu » quand le disque, justement, ne m'inspire pas ? Ben je fais des blagues, que personne ne trouvera drôle, peut-être, et alors ?
Le manque d'intensité ressenti à l'écoute du disque, le manque d'intérêt, aussi, ne m'a pas poussé à me pencher sur les textes (j'ai tendu l'oreille pourtant, ce que j'ai entendu ne m'a pas motivé à creuser non plus) ou sur les arrangements ? Tiens, les arrangements, qu'aurais-tu voulu que je dise ? Piste 2, à 1:57, pourquoi ce damné gratteux joue-t-il un foutu Rém7 alors qu'un bête Rém tout simple aurait sonné tellement mieux !?!
Non, à ce que je lis, tu aurais aimé que je vante la richesse des arrangements, la finesse de l'interprétation et... bref, tu aurais voulu que j'adore ce disque et que je le dise. Eh bien... non, désolé. Bizarrement, je ne me fais jamais démonter sur une chronique positive. Jamais. Ça donne à réfléchir, n'est-ce pas ?
Régulièrement et justement en ce moment-même, je me demande avec sérieux si je vais continuer à écrire des chroniques, la vanité diffuse de la chose m'emportant parfois dans une vague nihiliste... Qui me fait dire que moi aussi j'ai peut-être autre chose à foutre que de perdre mon temps. Surtout que du temps, j'en ai très très peu.
En revenant au « contenu », tu me reproches à la fois de ne pas étaler ma culture (mais que sais-tu réellement de ma culture supposée ?) et de l'étaler pour faire genre. C'est comique. Sinon, j'évoquais le British Blues Boom des années 60 qui découvrait le Blues comme quelque chose de nouveau, audacieux et fou, en opposition à la vision traditionaliste et passéiste que certains peuvent avoir du genre aujourd'hui. Tout est question de contexte – et de sensibilité personnelle.
Mais ne sommes-nous pas fatigués des parallèles entre artistes, du name-dropping sauvage et du petit jeu des sept familles des « influences » ? Tom Waits a une vois de vieillard aussi mais pour moi ça n'a rien à voir avec celle de Kaiser. D'ailleurs, mais qu'est-ce que tu as contre les voix de vieillard ? Où as-tu vu que c'était une insulte ? Et Janis Joplin là-dedans ? Promis, je vais essayer de caser Janis Joplin dans chacune de mes prochaines chroniques, si j'arrive encore à en écrire.
Après tout, y a-t-il des lois qui régissent les chroniques de disque ? Si un type a envie de donner une recette de cuisine au lieu de parler du disque, pourquoi pas ? Y fait bien c'qu'y veut.
Donc pour résumer tu m'accuses d'être malhonnête alors que c'est tout le contraire. J'ai essayé de faire ressentir ce que je ressentais et pensais en écoutant cet album, sans auto-censure. S'il y a bien une chose que j'essaie d'éviter, c'est bien cela, l'auto-censure dont tu sembles être friand sans vouloir te l'avouer. Ne pas heurter la sensibilité des lecteurs est la dernière chose à laquelle je pense. Les seules personnes qui ont le droit de me demander des comptes – voire des excuses – c'est les artistes en question. Car je suis très bien placé pour savoir qu'une chronique peut fâcher. Dans ce cas, je suis prêt à faire amende honorable et reconnaître mes erreurs le cas échéant.
Et pourquoi s'auto-censurer sous prétexte qu'il s'agit d'un « petit » artiste (merci pour lui!) ? Eh, ne sait-il pas que tout est tellement relatif ? Car je ne dis même pas que c'est merdique ou mal fait son truc – ça ne l'est pas ! Et puis même : faut être un peu blindé, enfin ! N'est-il pas agréable de ne pas être entouré que de oui-diseurs et de passeurs de pommade ? Et puis, tu crois vraiment que ma pauvre petite chronique va faire du mal à sa, hum, « carrière » ? Sérieusement ? Nan mais tu m'accordes bien trop d'influence ! Je vais te dire un truc : les notes les plus basses attirent souvent le lecteur. Est-ce seulement par sadisme ? Je n'en sais rien. C'est une bonne question. Ça fait un peu froid dans le dos. Mais vaut mieux une mauvaise chronique (dans tous les sen du terme « mauvaise ») que pas de chronique du tout. Crois-moi, quand tu es musicien il n'y a rien de pire que le silence, même pas l'indifférence, non, mais le silence, le vide, l'oubli, aucune reconnaissance, aucune réaction, aucun retour, rien.
Pour finir, le supposé « sexisme » sort de tes fesses, pas des miennes, faut un esprit sacrément retors pour en arriver à ton affirmation. Tout comme l'adjectif « germanopratin » (je ne connaissais pas ce mot, je suis toujours heureux d'en apprendre de nouveaux, alors merci!), qui ne ressemble qu'à du trollage dans les règles. Mais bon, on dirait que t'y connais en « acrimonie ». Ça me rappelle un troll sur une autre chro', qui m'avait traité de raciste parce qu'un des personnages de mon texte, Italien, traitait quelqu'un de « négro ». Du coup, j'étais raciste – par rapport aux Italiens, peuple merveilleux. A se pisser dessus, j'te jure, à se pisser dessus.
Pas bref, y'a pas de mal à être de mauvaise humeur et à en parler. Au cœur d'une chronique ou au détour d'un commentaire.
En tous cas, j'espère t'avoir éclairé sur quelques points, je l'ai fait sans aucune colère. Bonne journée à toi !
PH le 02/04/2020 à 09:51:54
Bonjour El Gep et merci pour ta réponse détaillée.
- Ok pour convenir que noter un disque est ridicule.
- Ok on peut difficilement donner envie de découvrir quelque chose qu'on n'a pas aimé
- Ok c'était incohérent de te reprocher de ne pas étaler ta culture et de le faire plus loin.
- Par contre il y a quelques choses que je ne comprends toujours pas. Il sort combien de disques par jour en France ? Des dizaines ? Tu dis toi même que tu manques de temps pour tout faire. Que tu as du mal à tout concilier. Que quand un disque t'ennuie, tu t'ennuie aussi à écrire une chronique... Mais bon sang pourquoi ne pas simplement écrire que sur ce qui te plaît ? C'est tellement plus simple d'être inspiré et de trouver les mots quand on a aimé quelque chose. On t'a obligé à écrire sur The Curse ? Tu n'avais pas des tas d'autres albums en attente ?
Honnêtement, si c'était un artiste connu, je comprendrai le besoin de le dire si un album ne plait pas. Mais pour un petit artiste (je ne pense pas que ce soit méchant), des conseils amicaux en privé ne vaudraient-il mieux pas qu'un texte cynique en public auréolé d'un 5,5/10 ? Je ne vois pas l'intérêt de te forcer à parler d'un album méconnu que tu n'as pas aimé.
Ce qu'on attend de défricheurs comme toi et d'autres, c'est de nous faire découvrir des pépites, de nous donner envie d'aller vers des nouveaux artistes car vous les appréciez, nous les recommandez, et on vous suit parce qu'on vous fait un peu confiance.
Mais là, quel était le but ?
Crom-Cruach le 02/04/2020 à 21:37:37
"Mais bon sang pourquoi ne pas simplement écrire que sur ce qui te plaît ?"... Je me mêle de ce qui ne me regarde pas et je ne me vais me fader l'écriture d'un texte de 50 lignes pour pouvoir le relire sans fin après l'avoir encadré dans mes chiottes. "Mais bon sang pourquoi ne pas simplement donner ton avis sur le disque en question ?". Tu viens sur un webzine musical (de chroniqueurs amateurs) pour poser ta prose et pratiquer ce que tu sembles dénoncer. Tu daubes la condescendance au bout de trois phrases alors que tu veux la pointer du doigt comme un bon PC warrior qui se mord la queue. Ecoute l'album pour donner ton ressenti dessus ou va faire un footing en masque à gaz après avoir rempli le papier qui va bien.
Crom-Cruach le 02/04/2020 à 21:42:21
"je ne vais pas me fader"… crotte.
el gep le 03/04/2020 à 10:27:57
Eh-éh-éh, Crom n'a pas tort, qu'est-ce que tu attends pour écrire tout le bien que tu penses de ce disque, du coup?
Sinon pour en revenir à nos moutons et à ta question: nul "besoin" pour moi de parler absolument de ce disque (ou de le critiquer, ou de le "mépriser"), mais un engagement que j'avais pris par rapport à notre grand-chef. Je m'étais engagé à le faire, je l'ai fait, c'est aussi simple que ça.
Après, de l'utilité de toute chose, on pourrait en dégoiser pendant des jours...
Je préfèrerais aussi ne parler que de ce qui me passionne. Mais ça serait malhonnête, t'imagines un peu si tout le monde faisait ça? Tout ne serait que joie et volupté, en étant sûr de ne fâcher personne?
Beurk.
La bonne santé d'un esprit critique - ou d'un esprit tout court en fait - impose de se confronter un peu à tout.
Et ça motivera Eddy Kaiser, peut-être, à envoyer son disque partout, à plein de gens, pour se confronter à plein de sensibilités et ne pas rester sur un truc négatif, par exemple.
J'étais pas vraiment cynique, sinon. Si j'avais décidé de l'être, ça aurait été bien, bien, bien pire. Et du coup, malhonnête, car c'est pas comme si j'y prenais plaisir, hein...
Crom-Cruach le 03/04/2020 à 20:13:02
Ne pas parler des préfets qui disent des conneries, des ministres avec 2 de QI, des mecs qui tabassent leurs femmes et des skeuds de merde. Ne causer que ce qui nous branchent, les trucs top cools quoi, le feng shui, le thé à la cannelle et le jazzzzzzz. Putain de monde en guimauve imaginaire où le moindre avis un poil désobligeant ("Ouais tu as une haleine de poney mort mec") déclenche la ire des faux culs et du bal des guignols.
Seisachtheion le 03/04/2020 à 20:50:44
Ça, c'est un fil de commentaires de compet'!!!
Crom-Cruach le 05/04/2020 à 17:35:30
Les plus longs parlent rarement de musique.
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