Einherjer - Av Oss For Oss
Chronique CD album
- Style
Viking Metal - Label(s)
Indie Recordings - Sortie
2014
Un album de Einherjer n'est pas chose facile à aborder malgré le genre galvaudé auquel on rattache le groupe.
En effet, depuis 21 ans, les Norvégiens n'ont jamais répondu aux codes de la secte des nostalgiques en pagne. Pourtant la Norvège a produit, historiquement parlant, la caricature du Viking de base : à savoir un pillard païen. Alors que les Suédois pratiquaient souvent le commerce et les Danois voulaient s’installer et cultiver des terres nouvelles, le « Norse » n’était motivé que par l'argent facile provenant de la rapine. On embarque, on vole, on viole, on tue et on rentre à la maison retrouver bonbonne pour l'hiver.
Mais, résumer un album d'Einherjer à une musique primaire comme la vocation de ses ancêtres est éminemment réducteur et fortement imbécile, de surcroît.
Bien sûr, au premier abord, le ressac de la mer en guise d'intro sonne cliché. Pourtant les quelques accords folks qui suivent, malgré la rythmique martiale et cinématographique qui les soutient, interpellent. On va avoir un truc pas commun dans les oreilles. Bingo Géronimo. Ça continue comme du Heavy soutenu par un chant croassant à la BM et des chœurs idoines. Et pas loin après le batteur commence à imprimer sa patte faite de contre temps et de cloches tintinnabulantes. Les leads deviennent presque éthérés, surplombant l'édifice d'une note cristalline. C'est poétique hein? Et bien en fait pas du tout. C'est purement Metal.
Avec Einherjer, en réalité, on sait où met les pieds au début mais on ne sait jamais trop où on les pose après, dans un même morceau. Que ce soit par les lignes de basse massives, l'adjonction de chœurs fantomatiques ("Nisdtong"), la rythmique martiale ("Hammer I Kors") ou bien par des envolées de chant épique ("Hedensk Oppstandelse"), Einherjer garde toujours la dague en bouche au risque de se trancher la joue. "Nord Og Ner" sort également sa Harley (avec les cornes devant) pour un titre pesant, au break alambiqué, nous berçant, ensuite, dans une mélopée presque joyeuse. J'ai bien dit presque. Car Einherjer n'est pas là pour rigoler. Le tellurique et sinistre "Nomene" est là pour nous le rappeler. Plus de sept minutes partagées entre guerre et... bellicisme. Pourtant la pièce maîtresse de l'album arrive en fin avec le titre éponyme, soufflant le chaud, le froid, la mélancolie et la vengeance.
Vous ne supportez pas le Viking Metal ? Ça tombe bien car Av Oss For Oss ne répond pas aux canons du genre. Normal, à l'époque, on ne connaissait pas encore la poudre, juste l'acier.
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