Eyehategod - In The Name Of Suffering

Chronique CD album (35:03)

chronique Eyehategod - In The Name Of Suffering

Le début des années 90 a vu la naissance de bien des genres musicaux, surtout dans le metal. Alors que les groupes de Glam et Speed metal occupent le haut de l’affiche, que les groupes de Death metal floridiens surenchérissent dans la rapidité, des punk-metalleux venus de la Nouvelle-Orléans, bercés par les riffs de Black Sabbath et le Punk des Melvins ou Black Flag, décident d’apporter leur pierre à l’édifice avec une musique sombre, sale et incroyablement heavy.

L’un des plus célèbres d’entre eux à ce jour est Eyehategod. Cette bande de loubards louisianais s’est formée en 1988, à la même époque que leur frères d’arme de Crowbar et Soilent Green ; dans le même esprit, Pantera avait pris de l’avance et venait déjà de sortir son Power Metal , ainsi que Corrosion Of Conformity qui en était à son troisième opus.

 

Après deux démos, le combo se décide à enregistrer leur premier album In The Name Of Suffering qui verra le jour en 1992. Cet opus sort chez Intellectual Convulsion, qui était un label français de l’époque ! L’album sera pressé à environ 2000 copies, peu de temps après Eyehategod signera chez Century Media qui rééditera l’album et lui permettra une meilleure distribution... La version de Century Media contient d’abord un artwork moins choquant que l’original sorti chez Intellectual Corruption, puis le label décida tout de même de remettre la pochette originale ! 

In The Name Of Suffering est enregistré avec Mike Williams au chant, Steve Dale à la basse, Joe Lacaze à la batterie, Jimmy Bower et Mark Schultz aux guitares. C’est d’ailleurs le seul album avec ce bassiste, Eyehategod ayant toujours eu beaucoup de mal à trouver un bassiste stable, la discographie du groupe a été enregistrée avec 4 bassistes différents ; Gary Mader a l’air de tenir le coup car il est dans les rangs du groupe depuis 2001...

 

Les quatre titres : "Left To Starve", "Hit A Girl", "Depress" et "Children of God", apparaissent sur une précédente démo sortie en 1990, Lake Of Almost Everything. Ces versions démo seront ressorties du placard et disponibles sur les bonus track de la réédition de In The Name Of Suffering sortie en 2006.

Cet opus est considéré comme l’un des premiers albums de Sludge, même si, à leur manière, Black Flag et Melvins avaient déjà posé quelques bases du style. Eyehategod n’invente en fait rien, l’idée de ralentir les tempos et de traiter de sujets noirs (voir dépressifs) se fait déjà dans le monde du metal, et on appel ça le Doom depuis que Candlemass a sorti en 1986 son Epicus Doomicus Metallicus... Mais bon, cette musique prend forme au nord de l’Europe, à mille lieues de ce qui se passe au même moment en Louisiane ! Et même si Candlemass a dépassé nos amis sudistes sur l’idée d’une musique lente et heavy, Eyehategod en offre une toute autre interprétation... Car il ne faut pas oublier qu’ils sont issus de la scène Punk américaine, et vont donc décider de construire une musique à la fois Punk : crade, haineuse et engagée, mais avec la lourdeur, les riffs et le côté sombre et ténébreux du metal !

Sur ce In The Name Of Suffering, il n’y a pas besoin d’aller chercher le côté Punk bien loin, le son étant on ne peut plus ‘’garage’’, surtout pour la batterie qui n’a pas dû subir beaucoup de traitement au mixage et sonne vraiment très crue ! L’autre élément indispensable chez Eyehategod ce sont les larsens systématiques sur tous les titres, c’est à vous en arracher les cheveux ! Le combo a vraiment voulu pondre la musique la plus irritable et dérangeante possible, leurs compos ne sont qu’une surenchère dans le politiquement incorrect. Ces ambiances extrêmement pesantes transpirent l’alcool, en écoutant du Eyehategod on n'a aucun mal à se voir dans un pub miteux de la Nouvelle Orléans ; le chanteur bave sa rage malsaine à travers des hurlements écorchés et douloureux... Les groupes actuels comme Gaza doivent une fière chandelle à des pionniers comme Eyehategod !

 

In The Name Of Suffering n’est peut-être pas le meilleur des albums du groupe (jugement totalement subjectif), mais il a au moins le mérite d’être le premier d’une petite série d’albums fondateurs, pour un style qui a l’air de connaître un renouveau à l’heure actuelle...

photo de Domain-of-death
le 24/10/2010

2 COMMENTAIRES

vkng jzz

vkng jzz le 24/10/2010 à 13:24:00

fallait laisser celle là a Carcinos...

Domain-Of-Death

Domain-Of-Death le 28/10/2010 à 18:54:02

Ah bon? Pourquoi?

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