Foo Fighters - Concrete and gold

Chronique CD album (48;17)

chronique Foo Fighters - Concrete and gold

Il y a quelque chose qui commençait à puer la défaite chez les Foo Fighters quand on écoutait Sonic Highways. La bande de Grohl s'était compliquée la tâche, avait tenté de contenter tout le monde avec ses invités, ses morceaux très (trop) différents, faisant passer l'album pour une compile un peu plan-plan. On avait la désagréable sensation que le groupe souhaitait plaire à tout le monde (ses invités / ses fans etc.), aller au bout de son concept, pour faire dans le consensus mou, et donc, logiquement, ne réussissait donc à contenter personne. 

 

Pourtant, depuis ce disque, le monde entier (y compris ceux qui ne les écoute pas) connaît les Foo Fighters, hyper bien placé sur l'échelle de la coolitude. 
Si cela n'est pas nouveau (la tournée des garages il y a plus de 10 ans !), les réseaux sociaux ont partagé à tout va un groupe qui transpire le rock par toutes ses pores...avec des fans tout aussi passionnés. Les FF sont peut-être le dernier témoignage hyper-populaire de ce qu'est le rock'n'roll tout en demeurant bon enfant, sans prise de tête.
Un sentiment que l'on pensait perdu musicalement, jusqu'à la sortie de St Cecilia, qui laissait le sentiment que le groupe était toujours aussi heureux de se retrouver pour créer / jouer / enregistrer.

 

C'est avec un optimisme mesuré, (mais optimisme quand même), que l'on peut accueillir Conrete and gold. Les FF ont renoué avec ce qui fait leur succès, un clip fun (pour "Run"), et une découverte ludique de l'album (par l'ouverture d'un coffre  chaque jour sur son site) et semblent revenir à la simplicité.
Il y a bien quelques invités, allant de Justin Timberlake (sur "Make it right") ou Mc Cartney (à la batterie sur "Sunday rain"), mais leur présence se révèle cette fois relativement assez anecdotique (sauf dans le cas d'Alisson Mosshart (par deux fois)).

 

On retrouve les Foo Fighters avec une sérieuse envie de faire du rock, quitte à lancer de manière un peu anarchique ses nombreuses influences qui s'étalent des 60's ("Sunday rain" qui semble écrit pour son copain Paulo Mc Cartney) aux 80's ("T-shirt") et 90's ("La dee da") et adapter le son en conséquence.
Seul "fil rouge" : l'ajout de choeurs en second plan, dont le groupe use et abuse sur de nombreuses pistes. Féminins ou masculins, ils ont le mérite d'appuyer une mélodie qui ne sera pas toujours "évidente" (sur quasiment tous les morceaux). Car c'est le principal défaut de ce disque : sans être loupé sur ce point, il n'a pas non plus la puissance mélodique des disques des premières heures. 

 

MAIS

 

Ce disque déroule. 

Sans être une machine à tubes, les titres sont particulièrement agréables, certains s'en sortant mieux que d'autres (les sympathiques "Arrow", "Run" VS le faiblard "Dirty water" et le traînard "Concrete and gold").
Il est aussi l'album le plus "groovy", avec "Make it right" et le très bon "The sky is a neighborhood"...mais peut-être aussi le plus nostalgique.

Sans certaines fioritures (comme le piano) et avec un peu plus de patate, "The line" aurait pu figurer aux côtés de "Learn to fly", tout comme le finish d' "Arrow". Le grésillant "La dee da" et le saturé "Run" rappellent l'hurlant "White limo" et "Happy ever after (Zero hour)" aurait pu figurer sur le disque bonus acoustique d'In your honor.
Sauf que les FF se prennent un peu plus la tête en ajoutant des arrangements (violons / piano / saxophone), en étoffant leurs compos, en enrichissant de quelques arpèges des titres qui auraient pu être plus directs.

 

Tout cela ne fait pas de "Concrete and gold" un grand album. Ne resteront que quelques passages dans quelques années comme le surprenant et riche "The sky is a neighborhood" ou l'efficace "The line", voire "Run" (pour l'excitation en concert).

Pourtant, les 48 minutes de ce disque défilent plutôt rapidement, malgré certaines faiblesses que les fans ignoreront poliment.

Sans faire leur révolution, les FF poursuivent leur lente évolution vers une forme de musique (un peu trop) variée, influencée par le passé, mêlant la pop à la rudesse du rock. Une mutation qui offre, bien que le groupe en soit à son 9ème album, toujours d'inlassables bons moments.

photo de Tookie
le 15/09/2017

2 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 15/09/2017 à 12:22:54

Bon je ne l'ai écouté qu'en bossant, mais en effet, rien n'est réellement ressorti pour le moment. Dommage.

Abatazie

Abatazie le 23/01/2018 à 09:27:51

Apres quelques semaines d’écoutes, je le trouve bon. Les arrangements sont agréables et propres, pas autant que sur Wasting mais c'est bon. Je trouve l'album dans l'ensemble facilement accessible.

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