Freaky Fukin Weirdoz - Weirdelic

Chronique CD album (45:15)

chronique Freaky Fukin Weirdoz - Weirdelic

Vous le savez peut-être si vous êtes attentifs et habitués des lieux: sur CoreAndCo, quand on tombe sur une pépite, en bons monomaniaques que nous sommes il n’est pas rare que l’on approfondisse le sujet, quitte à se tacher méchamment la blouse. D’où l’exploration du back catalogue de coups de cœur récents comme Hentai Corporation et Ze Gran Zeft. Même traitement spéléo-maniaco-discographique pour les Freaky Fukin Weirdoz, groupe de Fusion teuton qui fait rien qu’à ne plus être très actif – ce qui ne nous empêchera pas de farfouiller dans son coffre à jouets musical, vu l’effet bœuf que nous a fait l’extraordinaire Hula!.

 

En 1990, ces goinfres enthousiastes n’en sont qu’à leur 2e année d’existence, mais sortent pourtant déjà leur 2e album. C’est que The Real Thing a retourné la planète l’année d'avant, et ce coup d’éclat, additionné aux méfaits précédents des Fishbone, Bad Brains et autres Red Hot, a fait monter la cocotte-minute de la formation allemande à des pressions salement extrêmes. On le sent sur ces 16 titres: ça pétille, ça bouillonne, ça ricane… Faut qu’ça sorte nom de dieu, d'une manière ou d'une autre! D’où Weirdelic, dont le titre renvoie autant aux doigts qui claquent de Funkadelic qu’au petit vélo que les membres du groupe ont manifestement dans la tête. Foutraque, funky, frétillant et fun, l’album propose un Funk Metal old school gentiment Nawak, gorgé de substances peu légales, de riffs Crossover Thrash et de flow Hip-Hopisant. A mi-chemin entre les répertoires de Scat Opera et Waltari – mais en avance d’une courte tête calendaire sur ceux-ci – le groupe fait preuve d’un enthousiasme communicatif, mais de moins de constance dans l’accroche et la puissance de feu que ses benjamins, ce qui peut expliquer qu’il ait touché un moins large public. Quand débarque le premier vrai titre, « Homeboy », l’auditeur se prend l'un de ces morceaux-zébulons typiques de l’époque, avec groove insolent, guitares Metal, chant plein de gouaille et basse slappée. Mais bien que ce tourbillon sautillant nous tire les zigomatiques vers le haut, nos oreilles ont tendance à vouloir placer la chose dans la case « Division 2 ». Et le constat est le même sur le titre suivant, celui-ci semblant vouloir marier Mordred (sans les scratches) avec la guitare toute puissance du gros Hard flashy à l’Américaine, à la mode Van Halen. La mixture est éminemment sympathique, « Party Music » clignote en lettres rose vif dans la vitrine, on bronzerait presque des oreilles à son écoute – d’ailleurs le logo « Music For Nations » affiché en bas à droite au dos du CD semble tout à fait justifié – mais il manque un petit quelque-chose pour rendre le mélange vraiment explosif…

 

Le problème de Weirdelic, c’est peut-être son côté « fait de bric et de broc ». Car – pour commencer – des morceaux peu utiles viennent diluer le propos du groupe. Passe encore pour la séance « pipe à eau foldingo » de « Tonggeret », qu’on range dans la catégorie intro pipeau. Par contre on aurait pu se passer de « Panama Speed » –  le « You Suffer » du groupe, 5 secondes chrono –, de la blagounette Nawak Country « My Daddy » – 37 secondes et puis s’en va –, ainsi que de « Brainstorm & Dub » qui passe 5 minutes et demi à revisiter en mode rasta planant le morceau « Brainstorm & Fire » (et son riff copié-collé à ...??? Je deviens fou à chercher d’où celui-ci vient, en zappant sur les albums de Van Halen et des Bad Brains. Heeeeelp!) qu’on s’était déjà tapé 7 pistes plus tôt. Dans le même esprit l’éternelle cover – cette fois « Bebop A Lula », dans une version hyper vitaminée – ajoute à l’effet patchwork sans queue ni tête. Et puis un « Man & Nature » qui se traîne péniblement, tout comme le déterrage d’un « Bitch Make Sandwich » un peu trop basique ne font rien pour redorer le blason de cet acte II.

 

N’empêche, après ce petit paragraphe passé à justifier la note affichée plus haut, il faut expliquer à quel point cet album – mineur, mais clairement pas minable – est attachant. Outre sa dégaine goguenarde de grosse tranche de Funk / Hip-Hop Metal complètement décomplexée, celui-ci attire la sympathie par tout plein de bons petits titres, comme l’hyper frais « Sell My Woman » et son petit frère « TV Slam », comme le complètement frappé « Killer » (plein de décrochages barrés et de human beat boxing à 2 balles), comme les élucubrations du génie d’Aladin sur « Ethnodelic » ou le plus Metal « Find It Out » – pour me concentrer sur les titres non encore évoqués. Evidemment, le béotien en matière de Fusion sera plus inspiré de placer ses 100 premiers euros sur d’autres classiques plus dodus. Mais l’amateur éclairé à la recherche de sa dose de bon son à prod’ d’époque n’aura que peu de raisons de venir se plaindre au bureau des réclamations de CoreAndCo s’il place une partie de ses économies dans cette rondelette galette. Alors agissez en conséquence!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: « old school Funk’n’Hip-Hop Metal teinté de délires Nawak ». Ce pourrait être le contenu du champ « Description détaillée du style de l’album », si les chroniques CoreAndCo affichaient une telle information. Entre Scat Opera et Waltari, libre, pétillant, frapadingue, ce 2e album de Freaky Fukin Weirdoz provoque immanquablement la sympathie, même si, sur la longueur, celui-ci donne également l’impression d’être un peu fait de bric et de broc.

 

photo de Cglaume
le 01/03/2020

3 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 01/03/2020 à 20:50:54

J'ai écouté Brainstorm & Fire, je ne peux pas t'aider, désolé

cglaume

cglaume le 02/03/2020 à 10:16:10

Tant pis, merci d'avoir essayé :)

Xuaterc

Xuaterc le 02/03/2020 à 13:03:53

En tout cas, après écoute de ce morceau, je confirme le côté de bric et de broc

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