Gate Of Mind - The Beast Inside
Chronique CD album (15:46)
- Style
Death/thrash groovy - Label(s)
Autoproduit - Date de sortie
13 mai 2022 - écouter via bandcamp
Formé en 2016 du côté de Montpellier, Gate Of Mind fait partie de ces groupes que je m’étonne de savoir être passés au travers des excellents filets de CoreAndCo. Après une démo et un 4 titres, Uprooted, sorti en 2019, le quintette débarque sur votre webzine préféré avec The Beast Inside, un EP de 4 titres (encore!). Gate Of Mind…The Beast Inside…A ce stade, il y a deux choses qu'on peut deviner: on ne va pas parler de musette, et ça va pas être l’originalité de l’année. Et on aurait presque vu juste sauf que….
Côté musette, effectivement, ça n’en est pas. On est dans la musique qui tâche jusqu’en haut de la cravate et dont les grooves vont en desserrer le nœud. 14 minutes d’un métal moderne du genre gros bébé, qui a tété goulûment les seins girons et vitaminés de ses nourrices thrash, hardcore, punk et même death mélo. Un poupon plein de vigueur et déjà poilu, qui envoie de du gros gazou gazou à se décrocher le bavoir, du puissant, du mélodique (on y reviendra), du résolument catchy, et du naturellement évident.
Alors, vous allez me dire, du métal évident, catchy, qui mélange thrash, death et hardcore, il y en aurait de quoi remplir les 15 prochaines éditions des festivals Emergenza. Et c’est vrai mais j’avoue avoir eu un petit coup de coeur pour Gate Of Mind (ou G.o.M comme on dit, nous les fan-boys) et The Beast Inside car le boulot est fait avec soin, envoie de la grosse patate et même si on retrouve des plans classiques (les guitares trashy d’ "Awakening"), je n’y ai retrouvé aucun gimmick d’aucun autre "grand" groupe de métal comme on retrouve dans beaucoup mais alors beaucoup de groupes de métal moderne qui emprunte un peu trop parfois à mon goût. En outre, Gate Of Mind dégage une odeur très hardcore qui lui ôte par là même ce côté lisse qu’on peut trouver bien souvent dans le metal moderne. Une odeur hardcore exaltant de lignes de chant très puissantes mêlant une technique métal et intention vraiment plus hardcore (notamment avec les choeurs). Le flow est en place, le ton impose le respect et l’écoute, ça mitraille dans tous les sens et quand les choeurs s’en mêlent, ça fusilapompe !
Côté guitare, si on retrouve le gros riffing typique et ultra-efficace du metal/hardcore thrashy moderne, propre, très mélodique et nourri de ce que s’est fait de mieux et de plus efficace durant les trois dernières décades, il y a ici une certaine place laissée à de vrais solo de guitares très ornementés et interprétés avec un véritable soin guitaristique. Comme l’approche des riffs m’a semblé bien plus originale, entraînante et efficace que l’approche des solos et comme je ne suis pas très solo, j’avoue les avoir trouvés parfois un micro-poil longuets. Mais l’attente se fait oublier dès que le morceau repart et ces moments de lyrisme pour hexacordistes participent finalement à la dynamique globale des morceaux.
Une dynamique soutenue par le batteur....Rah, ce batteur, une bien belle machine (qui a quitté le navire au moment de la rédaction de ces lignes)…Taillée pour le métal: propre, net et sans bavures, de la tartinade hyperprotéinée servie à la pelle à des grooves musclés. Le pont de "Insane" illustre bien ce point avec son beat hyper simple, basique mais interprété avec de petites variations qui lui donne plein de saveur En plus, la batterie a eu le droit à un traitement très hardcore avec des toms mixés très bas qui rajoute de la lourdeur à un jeu déjà bien fat!
Côté mix, si le son des guitares rythmiques est à l'épreuve des balles, j'ai moins apprécié le son un peu "flûté" des guitares sur certains solos, avec ce grain un peu trop chimique ("Face It") ou quand elles relancent seules la machine. Et c’est là qu’on constate que la basse, qu’on pensait avoir oublier, est bel et bien là et assure grave dans le grave. Et les trop rares fois où elle se paie le luxe de relancer la mayonnaise, elle assure tout autant. La voix est superbement bien traitée, parfaitement disposée dans l’espace sonore pour nous emporter et ses petits camarades s’agencent très bien autour d’elle. Bref, une prod qui ne tait pas le fat mais fait le taf
The Beast est un EP de très bonne facture, court mais ré-écoutable quasiment à l'infini, proposant un métal moderne groovy-thrashy plein d’influences diverses et laissant une empreinte très hardcore. Il est l'excellente carte de visite d'un groupe à l’écriture efficace, plein d’énergie, qu’on imagine plier aisément le game sur scène, et qui ne devrait donc plus hésiter à se lancer sur un format plus long dans lequel il pourrait s’affirmer tout aussi pleinement. En tout cas, c'est une belle prise que je ne rejetterai pas à la mer.
On aime bien: un mix metal/thrash/hardcore super efficace, un EP qui laisse présager une belle évolution...
On aime moins: ...mais il serait temps de passer à la vitesse supérieure parce qu'ils le valent bien, des solos parfois un poil longuets
5 COMMENTAIRES
cglaume le 23/12/2022 à 09:58:24
“ ça fusilapompe”
“ hexacordistes”
… Et bien sûr Gate of Mind
Encore une chro pleine de trouvailles juteuses 🤘👍
Crom-Cruach le 23/12/2022 à 16:25:52
Death ? Non pas pour moi. Mais thrashcore à fond les boulons. Et c'est très efficace.
BeSlv le 24/12/2022 à 13:02:03
Excellente écriture! Bravo et merci!
BeSlv le 24/12/2022 à 13:02:14
Excellente écriture! Bravo et merci!
8oris le 25/12/2022 à 12:28:25
@Cglaume: CoreAndco, fournisseur de néologisme depuis 2004
@Crom: même pas un peu "death modern"? Thrashcore? Je ne connaissais même pas cette étiquette! Oo
AJOUTER UN COMMENTAIRE