Gehennah - Too Loud to Live, Too Drunk to Die
Chronique CD album (36:54)

- Style
Thrash'n'Punk motörheadien - Label(s)
Metal Blade Records - Sortie
2016 - Lieu d'enregistrement Studio Cobra
- écouter via bandcamp
C’était en 1998. Après nous avoir démontré 3 ans plus tôt – via la sortie d'une rondelle intitulée World Domination pleine de Luciferion, Marduk, Immortal, Sadistik-Exekution & co – que son catalogue était le plus exceptionnellement furieux de la planète, Osmose Productions nous revenait avec le volume 2 de cette compil. Et là, surprise (... heureuse, mais surprise quand même): le label semblait avoir soudain découvert les charmes des squats anarcho-craspecs ainsi que ceux du culte de « Bière-zébuth », pierres angulaires de la culture de groupes évoluant entre Crust déraisonnable et Speed / Thrash old school. Ce nouveau best of vantant les mérites de l’écurie française voyait donc se côtoyer les habituels Enslaved, Absu et autres Impaled Nazarene (tout particulièrement pertinents dans ce contexte, les petits derniers!) avec une bande de furieux "petits nouveaux" répondant aux doux noms de Driller Killer, Loud Pipes, Disfear, Infernö ou encore… Gehennah.
Je dois dire que, quand on a 22 piges et qu’on est en constante recherche de sensations musicales extrêmes, voir son quotidien Death’n’Black bousculé par la crasse hargneuse du tube « Rock'n'Roll Patrol », ça ne peut tomber plus à pic! Et avec le recul, on se dit que si cette violente gouaille a réussi à avoir autant d’impact sur un jeune amateur de Broudôôôl, c’est sans doute en partie du fait de l’authenticité du truc. Forcément, comparée aux « Hail Satan » et aux peintures éjac-faciales des pandas trop-méchants-môman, la No Bullshit attitude de ces joyeux énervés atteignait des niveaux de « Street cred » incomparablement plus élevés. Et vu que près de 20 ans plus tard les loustics n’ont absolument pas changé leur fusil d’épaule ni réduit la dose de poudre dans les cartouches, il ne fait aucun doute que les Gehennah boys étaient bel et bien à 200% dans le trip. Et ça, ça fait la différence!
Donc là, bam: 2016, 4e album studio, Too Loud to Live, Too Drunk to Die. Une bonne douzaine d’années après avoir cessé de biper sur nos écrans radar, les Suédois reviennent roter leur binouze sans avoir trop changé la façon de brasser leur nectar. Entre Motörheaderies surboostées à la mode « extrême », Thrash / Punk vicieux, Hard Rock à crête pour bikers nihilistes et Crust’n’Roll, Gehennah mêle D-Beat et soli gadoue-bluesy dans une célébration éthylique de la Baston, la vraie, celle qui se pratique à grands coups de tessons de bouteille et de riffs dans les dents. C’est bien simple: on a l’impression que la bande à Lemmy et les Loud Pipes se sont alliés pour rassembler sous leur étendard brûlant les cheveux blonds-les cheveux gris des amateurs de décibels crasseux. Et une telle application systématique de tout ce qui fait bicher les porteurs de cuir ne pouvait, une fois de plus, qu’aboutir à un véritable condensé de sensations fortes: guitares gouailleuses ou teigneuses, basse vrombissante, batterie qui tagada-tagadate, chant glavioteux de rétro-extrême-métalleux, morceaux courts, refrains lapidaires aboyés par une chorale de pouilleux, quelques riffs fleurant bon les débuts Speed de la Bay Area (un soupçon de « Motorbreath » sur « Low on Cash, High on Speed », « Hit The Lights » sur « 'Cause We're a Street Metal Band »), un peu de larsen en guise d’intro, des mélodies AceOfSpadiennes (« Let's Fall off the Wagon »)… Tout y est!
OK, c’est vrai que sur « Tonight We Fight », « Low on Cash, High on Speed » ou encore « All of the Decadence, None of the Success » – bref sur les morceaux les plus pépèrement Rock’n’Roll – on s’y retrouve moins. La béquille de la Harley ramollit, ça manque un poil de kérosène. Mais putain la mandale qu’on prend sur le morceau-titre, le combatif « Unholy & Unpleasant » ou la triplette de folie « Gehennah Will Destroy Your Life » / « Let's Fall off the Wagon » / « 'Cause We're a Street Metal Band »!
“When All Else Fails - Destroy!” qu’ils nous disent!
Ce à quoi on proposera une alternative tout aussi judicieuse: “When All Else Fails – Listen to Gehennah!”
La chronique, version courte: Lemmy. D-Beat. Bières. Ranafoot. Baston. Crust. Motörhead. Bières. Cuir. Punk. Lemmy. Rock’n’Roll… Beuââârh!
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 26/09/2016 à 12:50:57
On ne va pas trop tergiverser : ta came c'est pour oam, là.
cglaume le 26/09/2016 à 13:32:52
'y avait un sticker "Compatible 100% Cromy" sur le blister ! :)
AJOUTER UN COMMENTAIRE