Gravesend - Gowanus Death Stomp

Chronique CD album (36:15)

chronique Gravesend - Gowanus Death Stomp

Un bon produit, c’est déjà un produit bien emballé.

En effet, si votre poissonnière préférée vous met ses testicules de poulpe sauce ukrainienne (que vous kiffez à bloc) dans un numéro de Morue Mag, vous allez grogner.

Sur COREandCO, Morue Mag (et Minute, aussi), c’est pas trop notre tasse de thé, désolé.

 

Pour empaqueter leur nouvel album, les New-Yorkais de Gravesend ont donc choisi une photo de Matt Weber, témoin de la beauté mais aussi de la crasse des rue de la Grosse Pomme depuis trois décennies et objet du film More Than The Rainbow en 2012.

Et ça expose bien l’intention.

 

Du début des 70’s jusqu’au milieu des 90’s, le taux d’homicides à New York n’est jamais descendu en dessous du chiffre de 1 000 macchab’ par an, culminant avec le record de 2 245 cadavres en 1990.

Au début des 70’s, New York perdait, également, près de 50 000 emplois industriels chaque année. La violence s’est donc envolée vingt ans plus tard, alors que la ville était vérolée par les gangs en pleine guerre.

Rien d’étonnant, donc, à ce que Gravesend évoque Gowanus dans le titre de son deuxième album pour nous piétiner la tronche.

Car Gowanus, situé à Brooklyn, est le quartier le plus industrialisé de la ville depuis 1860. Le canal de Gowanus était aussi un dépotoir notoire de la mafia.

 

Arthur Rizk (voir ma première kro) est toujours aux manettes et participe à faire de ce Gowanus Death Stomp, une séquelle de Methods Of Human Disposal.

Pourtant, en réalité, il assoit le son du groupe de façon incontestable.

 

Vrombissements de mouches et boucles indus vous invitent, alors, une deuxième fois, dans un cauchemar Peint En Black.

Amis de la défouraille sonore, cette année, vous êtes servis.

Et le trio de bâtards, ici présent, se hissera tout au sommet de la chaîne des saloperies puant la violence.

 

Le riffing sans pitié et la rythmique barbare vous traîneront derrière un motel insalubre pour vous violer à la batte de baseball et laisser les rats festoyer sur votre pauvre carcasse pitoyable. Ces deux aspects, soutenant tout le corps impur du son du trio, guitare et batterie, se feront pourtant, sans aucune compassion câline, plus variées que les apparences ne le laissent supposer.

Ainsi, quand le titre éponyme s’essayera au mid-tempo, nom d’une vache morte percutée sur l’autoroute par un 38 tonnes qui finira encastrée sous un pont dans une berline familiale (seul le nourrisson survivra en ayant perdu les deux bras) : que ça groovera !!

Je ne rigole pas : "Thirty Caliber Pesticide" est aussi un des trucs les plus négatifs de l’Univers.

 

Un peu comme Skeletor.

 

Et puis quand un break fugace nous permettra de sortir la tête du caniveau pour reprendre une petite goulée d’air  vicié, on distinguera une basse grouillante participant activement à la terreur hurlante de l’ensemble.

photo de Crom-Cruach
le 22/12/2023

3 COMMENTAIRES

lapaju

lapaju le 22/12/2023 à 17:36:31

Très bon album à part la voix noyée dans la reverb.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 22/12/2023 à 17:42:43

C'est le genre qui veut ça aussi.

lapaju

lapaju le 23/12/2023 à 10:55:53

C'est vrai.

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