Hunab Ku - The Gaze Inward

Chronique CD album (22:56)

chronique Hunab Ku - The Gaze Inward

« … Oui, je sais: j’aurais dû rendre mes chroniques des derniers Die Krupps, Blood Incantation et Revel in Flesh depuis belle lurette déjà. Comment? Bien sûr que j'y travaille! D’ailleurs je t’envoie ça dans les environs de dans pas longtemps. Enfin, plus ou moins… Cochon qui s’en dédit! Par contre tu vas rire: je me suis penché sur un album nommé The Gaze Inward là… Un gros groupe? Eh bien, euh: Hunab Ku, tu connais? Non, pas la divinité maya: le groupe de Mathcore américain. C’est sorti quand? Un "petit" peu avant la fin de l’année dernière à dire vrai. En 2007 pour être exact… Hey! Pas taper, Pidji, pas taper!! »

 

Forcément, notre rédac’ chef préférerait que je sois plus focalisé sur l’actu’, histoire de mieux répondre aux attentes des arpenteurs de réseaux sociaux qui, d’aventure, pourraient décider de cliquer sur un post CoreAndCo habilement boosté en publicité ciblée. Mais c’est que j’ai des vieux CD dans ma malle à bizarreries musicales moi, et que j’aimerais bien profiter de ces colonnes pour en causer avec vous! Et en haut de ladite malle figure The Gaze Inward, celui-ci ne faisant rien qu'à cligner de l’œil en ma direction depuis quelque temps. Non, pas littéralement, malgré sa drôle de pochette. Mais insidieusement, comme le vieux monsieur avec la poche pleine de carambars qui traîne à la sortie du jardin d’enfants.

 

Si ce premier album des Américains avait fait frétiller mes moustaches à sa sortie, c’est que sa description – quelle que soit la source ayant fourni celle-ci – faisait systématiquement allusion au grand Mike Patton. Et nom de nom, à l’écoute de ces 20 grosses minutes on comprend pourquoi, et l'on ne peut qu’acquiescer! Les gugusses ont manifestement bu Irony Is a Dead Scene au biberon quand ils étaient petits! Car tout sur ces 7 titres rappelle l’EP enregistré par The Dilling Escape Plan et The Miky. Le Mathcore spasmodique avec sa grosse veine écarlate qui pulse sur la tempe, évidemment. Ainsi que les zouaveries cyclothymiques du préposé au micro, entre épluchage de larynx à l’économe et séances faussement calmes, à fleur de peau, en cellule capitonnée. D’ailleurs, pour être honnête, la chose est éprouvante. On y trouve bien une certaine logique à force de la faire tourner dans nos écouteurs, mais ça fout les nerfs en pelote et laisse des tics plein les paupières et des spasmes plein les avant-bras.

 

Par contre, oui, la chose mérite son préfixe Nawak-. Car si la côté barré de ce court album tient avant tout dans sa dimension psychotique, les couloirs de Bedlam où il nous entraîne sont parfois égayés de sonorités quasi cartoonesques, ainsi que de bidibips plus typés rétro-jeux vidéo. Du coup on pense également à Iwrestledabearonce. Ce qui diminue un peu le malus de notre assurance contre le craquage nerveux. A noter également la présence de quelques petits breaks moins purement hystériques, et donc carrément bienvenus. « Cloud Of Synthetic Locusts » d’abord, instrumental sombre et minimaliste parcouru de parasites Glitch, qu’Igorrr aurait pu composer si on lui avait commandé de la musique d’ascenseur. Puis « The Departure », titre Dark Cabaret/Circus burtonnien qui évoque les Stolen Babies comme Sleepytime Gorilla Museum. Et enfin « Midnight Assassin », carrément plus tendu, qui fait alterner incursions sordides dans la caboche d’un serial killer et bastonnades métalliques saccadées. Comme ça on est bien sûr de ne pas risquer de faire de beaux rêves! Mais les morceaux plus « conventionnels » – qui se « contentent » de faire du grand Huit entre zébrures guitaristiques mouvementées et confessions ricanantes – peuvent eux aussi réserver quelques surprises. Comme ces violons lugubres au milieu des ricanements clôturant « Pecking Out My Stained Glass Eyes », ou cette soudaine impression d’entendre Ju de Psykup à la fin de « Murmurs Of Asmodai ».

 

Mais je me souviens à présent pour quelle autre raison j’avais été intrigué par cet album: la présence annoncée de Luke Jaeger – Monsieur Sleep Terror – derrière la guitare. D’ailleurs à ce propos le Net s’embrouille: est-ce lui ou non qui joue? En tous cas on ne reconnait pas spécialement sa patte, les riffs restant ici dans le pur style de Ben Weinman (Dillinger). Et sur le digipack n’est mentionné qu’un certain Dan Hagerty. Du coup ceci expliquerait cela.

 

Si la description ci-dessus vous a monté le thermostat thoracique sur 9, laissez-vous donc tenter par l'aventure. Et sachez qu’il y a encore un EP sorti en 2010, ainsi qu’un split avec le groupe de Black/Indus ØØPart, sorti en 2012. Pour ma part, quoique le voyage se soit avéré intéressant à plus d’un titre, je crois que je vais plutôt m’atteler à l’article consacré au nouveau Die Krupps, comme Pidji me l’a demandé…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: si vous faites partie de ceux qui trouvent un goût de trop peu (de trop court!) à l’EP Irony Is a Dead Scene – issu de la collaboration de The Dillinger Escape Plan et Mike PattonThe Gaze Inward est fait pour vous! Par contre il est conseillé d’accrocher sa ceinture, de prendre un calmant, et de ferme les yeux. Parce que ça secoue très fort. On vous aura prévenus!

 

photo de Cglaume
le 29/03/2020

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